Journal C'est à dire 275 - Septembre 2021

P L A T E A U D E M A Î C H E

Passion

Un trésor automobile inédit Un passionné du Plateau de Maîche a rassemblé une col- lection de voitures anciennes complètement restaurées.

une Citroën C4 de 1932 et la plus récente une Renault 4 de 1982. Quelques Mini et un taxi londonien sont les rares voitures étrangères de sa collection. Un de ses fils qui vivait à Londres en a fait l’acquisition. “Je possède quelques voitures très rares comme cette flamboyante Renault 8 S de 1969 quasiment introu- vable” , explique le collectionneur. Une 404 à embrayage Jaeger et une berline 302 sont convoitées par le musée Peugeot. “Mais je n’ai jamais revendu une de mes voitures” , prévient-il. Ses véhicules sont utilisés pour des balades familiales le week- end et parfois pour desmariages. “Mes filles ont attrapé le virus des voitures anciennes et elles les sortent souvent” , s’amuse le passionné. Il s’agissait donc d’un

T out a commencé par la sortie de grange d’une Citroën Rosalie 8 che- vaux. “C’est la voiture que mon papa avait achetée en 1936. On a refait le moteur et la peinture et j’ai pris un immense plaisir à me promener avec” , déclare l’amateur. Le virus l’a frappé et en 1994, il achète une Renault Monaqua- tre. “Elle était dans un état pitoyable, mais le moteur tour- nait” , poursuit-il. C’est le garage Binétruy qui est alors chargé de refaire la peinture complète. “Ils m’ont fait de belles voitures” , confesse l’homme. Il se rappel- lera, toute sa vie, le jour où il a

fait sa première sortie au volant de cette nouvelle acquisition. “C’était le 1 er mai 1994, le soir en rentrant de balade, j’ai appris le décès d’Ayrton Senna” , se rap- pelle-t-il. Sa passion est effectivement jalonnée de souvenirs extraor- dinaires. Ses deux premières voitures sont immortalisées dans le film“M. Batignole” de Gérard Jugnot en 2002. Sa passion devient dévorantemais avec rai- son. “La deuxième, la troisième… on ne s’arrête plus :mais toujours en cherchant les bonnes affaires, soit sur le Bon Coin soit par le bouche-à-oreille” , dit-il. La doyenne de son musée est

La fameuse Rosalie au premier plan.

La Renault Monaquatre.

véritable privilège de pouvoir admirer en plein jour la totalité de cette collection impeccable- ment nettoyée et rangée. Le premier à en profiter fut

RolandMartin, lemaire de Char- quemont à l’occasion de son récent anniversaire. “Je crois qu’il a été très heureux de voir toutes mes voitures rassemblées

et de se faire conduire avec ses proches au restaurant en taxi londonien” , conclut le collection- neur. n Ph.D.

Les Renault 8 S et Gordini.

“ÇaDép’Anne” : une nouvelle commerçante au village Trévillers

En bref…

l Concert Min-Deed en concert à l’Es- cale samedi 23 octobre à 20 heures Le groupe com- posé de musiciens locaux nous entraîne dans un univers rock aussi sombre que fas- cinant. Il y a un peu de Pus- cifer et aussi de Portishead dans le ressenti général concernant la musique. L’uni- vers quant à lui est empreint de l’univers des films de Fritz Lang, de David Lynch ou de Tim Burton, mais il provient surtout de la créativité et du monde intérieur de l’interprète. En première partie, le groupe rock Heretic Eye Rude. Tarifs adultes : 10€, tarif enfant : 5€. Réservations en ligne sur www.morteau.org ou au 03 81 67 18 53. l Exposition Exposition intitulée “Au-delà des clôtures” des œuvres du sculpteur Christophe Villard et du peintre Kolia Jghenti, à découvrir jusqu’au 30 octobre à la bibliothèque Louis-Per- gaud de Maîche (chemin de la Canissière). Entrée libre et gratuite (ouvert le mardi après-midi, mercredi toute la journée, vendredi après-midi et samedi matin).

Anne Monnet, résidente de Trévillers s’engage résolument dans le maintien de la vie au village et ouvre son épicerie multiservice.

T révillers fait partie de ces petits villages qui ont réussi à garder une activité commerciale et arti- sanale. Comme souvent, ce sont les services publics ou pratiques qui font cruellement défaut. Anne Monnet était salariée dans une entreprise de Maîche. “J’étais arrivée à un moment de ma vie où je voulais travailler pourmoi” , constate- t-elle. À l’été 2020, elle décide de faire un bilan de compétences. Initialement attirée par un commerce d’habits pour enfants ou de lingerie, c’est son conseiller qui change son destin. “Enme demandant de regarder des opportunités autour de chezmoi, alors, j’ai pris contact avec Christian Sarron pour lui demander s’il était éventuellement prêt àme céder son local” , poursuit Anne. Installé à Maîche, il utilisait le magasin créé par ses parents à Trévillers comme dépôt de pain. “C’est ainsi que je me suis retrouvée avec cette belle surface de vente de 75 m² depuis le 1 er juillet dernier” , pointe la jeune femme. Le local s’est rapi- dement rempli. Bien sûr le dépôt de pain constitue toujours un bon apport de clients réguliers. “Ils trouvent également de mul- tiples services : relais postal, tabac, journal local, carterie, piles et ampoules et retrait d’espèces pour les clients du Crédit Agri- cole” , détaille-t-elle. Le côté épicerie est bien approvisionné et offre des rayons de produits frais et congelés. Toutefois, la commençante entend bien surfer sur les nouvelles habi- tudes de consommation. “J’ai un rayon

de produits d’entretien et d’hygiène cor- porelle en vrac” , détaille-t-elle. Les clients ont déjà pris le pli et viennent avec leurs récipients pour acheter lessive, poudre pour lave-vaisselle, shampoings et pro- duits douche. Elle est adepte des circuits le plus court possible et des produits régionaux. On y trouve les limonades Rième, les chocolats Klaus, les escargots du Lomont, la farine dumoulinThuriot… “Je suis toujours à l’affût de nouveaux producteurs. J’aime aller les rencontrer et expliquer mon projet” , s’enthousiasme- t-elle. Les produits de la fromagerie de Trévillers trouvent bien sûr leur place, mais aussi la viande de sonmari éleveur au village et les glaces de la ferme de Rahon. Bien en vue, près de la caisse, un pré- sentoir de bonbons en vrac attire les petits et les grands. “Depuis deuxmois, le retour est vraiment positif. J’ai entre 80 et 100 clients par jour et c’est vraiment une agréa- ble surprise” , note-t-elle. Le matin, elle voit surtout les nounous, les mamans et les retraités qui viennent faire leurs emplettes pour le repas de midi. L’après- midi, c’est plutôt une clientèle d’actifs qui rentrent du travail. “Passé le stress du démarrage, je me sens totalement épa- nouie dans cette nouvelle activité” , conclut Anne Monnet. n Ph.D.

Anne Monnet dans son nouveau magasin

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