Journal C'est à dire 273 - Juin 2021

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

La Chaux-de-Fonds

En bref…

Pour les frontaliers, la galère des parkings payants La nouvelle politique de stationnement entrée en vigueur à La Chaux- de-Fonds porte ses fruits. Sur 2 500 voitures qui restaient à la journée en centre-ville, environ 500 viennent d’être chassées sur des parkings “d’échanges” payants dont le prix augmente en 2022.

l Orgue Depuis un an et demi, l’Associa- tionAutour de l’orgue n’a pu pro- poser de concerts en raison de la crise sanitaire. La reprise des concerts est programmée en octobre avec une première date le samedi 2 octobre à 20 h 30 en l’église de Morteau avec l’en- semble “Les Singuliers”, jeunes musiciens issus du Conservatoire Supérieur de Paris. Le concert suivant aura lieu le dimanche 24 octobre à 17 heures en l’église du Chauffaud, un concert en trio avec Élise Rollin, orgue, Annette Osann, nyckelharpa et Valentin Cointot, percussions. Plus d’infos sur jmrobbe33@gmail.com l Hip-hop Spectacle de danse hip-hop “The Floor” par la compagnie Mehdia samedi 10 juillet à 16 heures place de l’Hôtel de Ville à Mor- teau. Dans l’espace public, hommes et femmes, petits et grands aux différentes person- nalités… tous passent, mar- chent, se croisent, s’observent, se bousculent parfois où se reconnaissent. Un regard, une poignée de main, une tape sur l’épaule, des moments de ren- contres… The Floor est une pièce où l’on s’approprie l’espace public dans lequel on se croise et se rencontre ! Gratuit.

C e macaron-là n’est pas du goût des frontaliers. Depuis l’hiver dernier, La Chaux-de-Fonds met en vigueur le stationne- ment payant avec un système de maca- ron à acquitter pour éviter la prune. But de la manœuvre : chasser les voi- tures ventouses qui stationnent du matin au soir en centre-ville sur des places jadis gratuites (zone bleue). Au premier jour du lancement officiel de cette nouvelle politique, le 9 novembre dernier, 250 amendes ont été distri- suisses par an pour obtenir un macaron dans l’hyper-centre et 350 francs suisses pour un parking-relais ! Un véritable budget pour les pendulaires qui n’ont pas tous une offre de stationnement mise à disposition par leur entreprise. La commune n’y est pas allée de main morte. Et ce n’est pas fini puisque l’an prochain, le prix du macaron centre- ville passe de 800 à 1 100 francs suisses et de 350 à 700 francs suisses en 2022 pour les parkings dits “d’échange.” Six mois après cette nouvelle politique, les salariés s’adaptent. Certains covoi- turent quand d’autres se lèvent plus buées ! Un record qui s’est depuis essoufflé à une cin- quante de P.V. quotidien (40 francs suisses). Il faut débourser 800 francs

tôt pour tenter de trouver une des rares places offertes par leur société. C’est à celui qui arrive le premier. La Chaux-de-Fonds se félicite de ce premier bilan après six mois d’exercice : “Notre premier objectif est atteint, concède le conseiller communal Théo Huguenin-Élie. Sur les 500 places en parking d’échange situées en entrée de ville, toutes sont occupées ! Nous avions 2 500 véhicules pendulaires qui sta- tionnaient en zone blanche, toute la journée. Nous avons réduit de 500 ce au centre, il ne tourne désormais plus 15 minutes pour trouver une place” dit- il. Les 500 places dites “en échange” ont toutes été achetées. “Nous allons aug- menter ce nombre de places” annonce le conseiller communal. Quant aux pen- dulaires qui n’ont toujours pas de places, ils ont toujours la possibilité d’acheter un macaron urbain ou se rendre à La Chaux-de-Fonds en transports en com- mun ou en covoiturage. Avec la ligne des Horlogers fermée, c’est un peu plus compliqué en ce moment. Théo Huguenin-Élie n’élude pas la ques- nombre de véhicules, ce qui nous permet de requalifier l’ur- banisme en centre-ville en libé- rant des places de parking. Lorsqu’un automobiliste vient

Une pluie de P.V. au lancement.

Les prix du macaron augmentent l’an prochain… (photo Ville de La Chaux de Fonds).

tion de la chasse aux fraudeurs : “Il y a une politique de stationnement. Il faut la respecter. Lorsque je vais à Besançon, je paie mon stationnement. J’invite d’ail- leurs toutes les collectivités à engager cette politique de manière urgente car elle offre une nouvelle attractivité au centre-ville.”

Si vous êtes en visite, du lundi au ven- dredi, de 7 heures à 19 heures, vous pouvez vous parquer maximum2 heures avec le disque de stationnement. Chaque soir, ainsi que les samedis, dimanches et jours fériés, le stationnement est libre. n E.Ch.

Renseignement : politique-stationnement.vch@ne.ch

Faune sauvage

L ynx, loup, aigle royal : le retour des grands prédateurs se confirme. Pas vrai- ment une nouveauté pour le royal rapace qui a entrepris sa recolonisation depuis une vingtaine d’années en s’instal- lant dans le sud du massif, et plus précisément vers le som- met du Reculet où un couple niche depuis plusieurs années. Cette migration par le sud est assez logique. “On observe une grosse surpopulation dans les Alpes. Beaucoup de jeunes cher- chent d’autres sites et remontent au nord. Un second couple niche dans le Jura bernois Car le retour de l’aigle royal coïncide aussi des projets d’ins- tallation d’éoliennes sur diffé- rents sites sur les hauteurs du Val de Travers : Grandsonnaz, montagne de Buttes, Creux du Van…Au total, près d’une cin- quantaine d’éoliennes à l’étude. Aujourd’hui, les avis sont par- tagés sur la cohabitation entre les aigles et les éoliennes. “L’im- plantation des éoliennes sur les crêtes n’est pas incompatible avec le territoire de chasse des aigles qui privilégient la forêt. C’est du moins l’impression ressentie. On peut également stopper les éoliennes à certaines périodes ou les équiper de sys- tèmes de détection. On s’inscrit plutôt dans la recherche d’al- ternatives plutôt que de fixer des zones d’interdiction comme cela peut se faire côté France avec la problématique des milans royaux. La législation n’est pas aussi stricte en Suisse” , poursuit Alain Lugon qui anime le groupe de suivi de projet réunissant toutes les sensibilités : associations envi- ronnementales, acteurs écono- miques, élus. n F.C. Un deuxième aiglon royal dans le Val de Travers Archibald a vu le jour fin avril sur l’aire du couple qui avait déjà donné naissance l’an dernier à Artémis. Une nidification qui n’avait pas été observée depuis près de deux siècles dans le Val de Travers. Le couple d’aigles royaux niche depuis trois ans dans le Val de Travers (photo L. Maumary). “Ils ont un régime alimentaire très varié.” depuis sept ou huit ans. Un autre couple s’est aussi installé vers Soleure” , explique Alain Lugon, biologiste chargé notamment d’étudier l’impact envi- ronnemental des projets éoliens à l’étude dans leVal de Travers en prenant en compte bien sûr le retour des aigles sur ce ter- ritoire. Les premières observations du couple qui tend à se sédenta- riser au pays des Fées remon- tent à 2019.Après l’échec d’une première nidification, le couple a choisi une nouvelle aire l’an dernier pour donner naissance à Artémis. “C’est le premier succès de reproduction dans le canton de Neuchâtel depuis au moins 150 ans. La présence d’une colonie de marmottes près du Chasseron justifie sans doute le choix du Val du Tra- vers. C’est du moins ce que l’on supposait avant d’installer une caméra à distance du nid. On constate qu’ils ont un régime alimentaire très varié et chas- sent beaucoup en forêt. Ils ramè- nent au nid toute sorte de proies : hermine, écureuil, chat, renard écrasé voire des poules. C’est sans doute cet éclectisme qui nous conforte sur la péren- nité de l’implantation des aigles dans le Jura.” Ce printemps, plu- sieurs couples d’aigles jurassiens ont eu deux petits. Archibald, le second aiglon duVal deTravers a cassé sa coquille fin avril. Il devrait prendre son envol en juillet. Serait-il utile ou pas de le baguer ? “On y a déjà songé l’an dernier mais on ne voulait pas perturber le couple, d’autant plus qu’il avait échoué lors de sa première nidification. On envisage néanmoins d’installer une seconde caméra plus près du nid. Cela nous permettrait d’affiner le suivi par rapport aux parcs éoliens.”