Journal C'est à dire 273 - Juin 2021

M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S

Gilley

Le doyen du Département a tiré sa révérence Après 23 ans d’engagement au Conseil départemental du Doubs en tant qu’élu du canton de Gilley devenu canton d’Ornans, Alain Marguet, le rebelle de la majorité, ne s’est pas représenté. Il est une des mémoires de la collectivité. Pour les élections, il n’a même pas soutenu la liste de la majorité !

d’Or, l’occasion aurait été belle de transférer le site à la Région en contrat de station puisque ce sont les Régions qui ont la com- pétence tourisme.” Les élus du secteur de Métabief, logique, ne le portaient pas non plus dans leur cœur. Il a su aussi être un conseiller constructeur. C’est lui notamment qui au début 2000 a été l’instigateur des contrats de partenariat pour les sportifs locaux de haut niveau. C’est lui aussi qui a été l’initiateur de la première tranche de travaux du Chemin du train, cette voie en modes doux qui relie aujourd’hui Gilley à Pontarlier. L’absentéisme au Conseil dépar- temental, la pollution des rivières, le contrôle des mineurs non accompagnés… et, “cerise sur le gâteau” dit-il, la limitation de la vitesse à 80 km/h et le refus de l’actuelle présidente de remettre certaines portions à 90 km/h ont été ses derniers chevaux de bataille avant de quitter la scène départementale. Il n’a pas non plus vraiment goûté à la dernière réforme territoriale qui créait ces super-cantons et son système de binômes homme-femme où selon lui un chien ne retrouve plus son chat.D’ailleurs, ses rela- tions avec Béatrix Loizon, son binôme sur le canton d’Ornans et ses 63 communes, qui englobe désormais le Saugeais, n’ont jamais été au beau fixe non plus. Alain Marguet a toujours dénoncé “l’ineptie de ce nouveau découpage électoral.” L’élu quitte donc les bancs de l’assemblée départementale sans regret, après 23 années d’enga- gement. Il en a aussi profité pour claquer la porte des Républicains. Cet ancien technicien en micro- mécanique, passionné de football, qui passe une partie de son temps

I l a presque tout connu, de la présidence paternaliste de feu Georges Gruillot, à celle, actuelle, de Christine Bouquin - avec laquelle il n’en- tretient d’ailleurs pas les rapports les plus chaleureux -, en passant par le débonnaire Claude Girard et son successeur de gauche un peu plus austère Claude Jean- nerot. Dans cette tumultueuse vie politique du Doubs, il est le seul à ne jamais avoir changé d’un iota, élu sans discontinuer depuis 1998 et ancré plus que jamais à ses convictions. Qui lui ont d’ailleurs valu ces dernières années de passer pour l’empê- cheur de tourner en rond de la majorité départementale. Mais on ne refait pas un Sauget… AlainMarguet a fait sa dernière apparition le 31mai dernier dans la salle Joubert, le lieu où se réu- nissent les conseillers départe- mentaux à l’occasion des séances publiques. Celui qui fut aussi pendant plu- sieurs décennies le président de l’Amicale des frontaliers part sans amertume, même si à ses yeux, tous les dossiers n’ont pas été traités à la hauteur des enjeux de ce département. On dira de lui qu’il est obnubilé par un seul dossier, les routes, l’in-

téressé répondra que c’est seu- lement grâce à l’amélioration du réseau routier qu’un territoire peut se développer.N’en déplaise aux écolos. Pendant ces 23 années de man- dat départemental, Alain Mar- guet aura “fait plus de 2 000 interventions auprès des diffé- rentes collectivités pour les habi- tants de mon canton” a-t-il cal- culé. Il a été aussi le témoin pendant ces longues années de

jamais mis les pieds dans le bureau du président ou de la pré- sidente, j’ai toujours voulu garder mon indépendance” note l’élu sauget qui était aussi capable de quelques coups d’éclat comme ce jour où, excédé par les propos de Jean-Louis Fousseret, il a attrapé l’élu bisontin par la cra- vate en pleine séance. Georges Gruillot le considérait un peu comme unmembre de sa famille, tandis que Claude Jeannerot

Alain Marguet reste élu à Gilley et à la communauté de communes de Montbenoît.

aujourd’hui à aider son fils agri- culteur aux travaux de la ferme, garde tout de même encore un pied dans la politique locale puisqu’il est toujours conseiller municipal de Gilley et vice-pré- sident de la communauté de com- munes du canton deMontbenoît. À 72 ans, et même s’il a quitté définitivement les bancs de la salle Joubert à Besançon, le doyen du Conseil départemental du Doubs qu’il était encore jusqu’au 27 juin gardera toujours un œil (vigilant) sur les dossiers menés par le Département. On ne lâche pas une passion comme ça. En guise de signe de départ,Alain Marguet a savonné la planche de Béatrix Loizon, son ex-binôme au sein de la majorité départe- mentale et candidate à sa réélec- tion et avait officialisé son sou- tien… aux candidats de la liste

d’Union de la gauche, Julie Sous- telle et ChristopheGarnier ! C’est la dernière surprise du chef qui aura gardé jusqu’au bout sa liberté de parole et d’action. “Cette fonction a été exaltante, notamment sur le canton rural de Montbenoît, remarquable par sondynamisme économique, asso- ciatif et culturel. Un territoire encore attaché à un certain nom- bre de valeurs, par le charisme et l’empathie des habitants. C’est ainsi que j’ai partagé avec eux les joies, les peines, les drames qui ont marqué la vie de toute une génération. La qualité des services rendus par les respon- sables du Département et les agents de l’État,mérite également toute ma reconnaissance, avec une mention particulière à Gilles Da-Costa pour ses bons conseils” conclut l’élu sauget. n J.-F.H.

l’importance qu’ont pris certains sujets, l’action sociale notamment, pour les Départements. “En 2004, le budget du Département s’élevait

voyait en lui son “plus rude adver- saire, mais d’une grande honnêteté intellectuelle” disait l’ancien patron local des socialistes. On le

Il en a aussi profité pour

claquer la porte des Républicains.

surprenait parfois aussi à s’im- proviser acteur de théâtre quand il échangeait avec son ancien col- lègue Marc Pétrement des vers de Molière en pleine assemblée. AlainMarguet a su jusqu’au bout jouer les aiguillons, n’hésitant pas à piquer régulièrement la susceptibilité de Christine Bou- quin, à croire parfois que l’élu deGilley aurait fait un bon leader de l’opposition ! Sur certains dos- siers commeMétabief, il marque sa différence : “Depuis plus de vingt ans, nous avons déversé des millions d’euros pour le Mont

à 385 millions d’euros. Cette année, il atteint 586 millions ! Le Département est aujourd’hui responsable de toutes les actions de solidarité en faveur des per- sonnes âgées, des familles, des mineurs, des personnes handi- capées, sans compter la gestion du R.S.A., des collèges et des routes départementales” résume- t-il. Au cours de ses mandats suc- cessifs,AlainMarguet n’a jamais été à l’aise dans le rôle du cour- tisan, il se considère plutôt comme “un résistant.” “Je n’ai

Le hérisson de fil en aiguille S’il bénéficie d’un gros capital sympathie, ce petit insectivore alimente encore très peu les études scien- tifiques. France Nature Environnement lance un vaste recensement citoyen pour en savoir davantage sur les mœurs et l’évolution de cette population. Environnement Pas touche au hérisson

Le crime d’Entre-Roches, la B.D. de l’été ! Tout le monde connaît le défilé d’Entre-Roches. Ce haut lieu touristique a servi de cadre à un fait divers qui a passionné les habitants de la région durant l’été 1909. Marc Mon- nier le ressuscite en B.D. Édition

permettra de consolider les données des évolutions dans la population de hérissons dans l’espace et le temps.” n Rappel utile : le hérisson d’Europe est une espèce protégée et bénéficie d’un statut de protection régle- menté. Sont interdits par la loi : la destruction ou l’enlè- vement des nids, la mutila- tion, la destruction, la cap- ture, le transport, la détention, la vente ou l’achat de l’animal (article L. 411-1 du code de l’environnement).

L es principales menaces qui pèsent aujourd’hui sur le hérisson d’Eu- rope sont dues aux activités humaines. On distingue plu- sieurs causes principales de mortalité : les collisions rou- tières, les pesticides, et les destructions d’habitat avec la disparition des haies et des buissons. “On manque cruellement de données qua- litatives sur le hérisson. Au point d’être contraint de se référer à une étude anglaise qui a plus de 30 ans” , déplore Gilles Benest, le vice-prési- dent de France Nature Envi- ronnement 25-90. Pour pallier ces lacunes, l’as- sociation avait lancé son pre-

mier recensement citoyen en 2018 en ciblant deux secteurs à 50 km autour de Besançon et Belfort. L’occasion d’expé- rimenter une méthode de comptage et d’observation et de former aussi une équipe prête à aller plus loin dans la démarche. “On a décidé d’élargir ce recensement citoyen sur le plan national. Je voudrais que le Doubs soit exemplaire en s’appuyant sur un réseau d’observateurs com- pétents. Aujourd’hui avec les moyens d’observation grand public existants, il faut 10 minutes pour transmettre la photo d’un hérisson mort ou vivant croisé au cours d’une sortie. Cette étude nationale

U n modeste ébéniste de Morteau, propriétaire de la scierie d’Entre-Roches (oui, il y avait bien à l’époque une scierie-moulin) va réclamer des loyers impayés à son gérant. Il part à vélo deMorteau et va récla- mer son dû… Marc Monnier, originaire de Mor- teau, a pris sa plume et ses crayons pour raconter en B.D., cet après- midi du 13 juillet 1909 qui se ter- mine dramatiquement dans la nuit. Fidèle aux faits rapportés par son ami Xavier, féru de généalogie et lui aussi originaire de Morteau, Marc Monnier a pourtant inventé un scénario où unemagouille avor-

Le crime d’Entre-Roches, une passionnante énigme basée sur des faits réels, signée du Mortuacien Marc Monnier.

tée a peut-être joué un rôle essen- tiel. Il a laissé jouer son imagina- tion pour reconstituer la psycho- logie des différents personnages (les noms ont été changés). Cette B.D. emmène le lecteur à vélo de Morteau àMontbenoît (on reconnaît l’hôtel de la Guimbarde, le Pont de la Roche, Remonot, la scierie d’Entre-Roches, l’abbaye de Montbenoît…). Ici, pas d’exo-

tisme. Discussions, beuveries, jalousies, vieilles haines… tout est en place pour une tragédie qui se termine dans les flots sombres du Doubs. n Le crime d’Entre-Roches Une B.D. signée Marc Monnier En vente au journal C’est à dire à Morteau

Renseignements sur le site : fne2590.org/fr

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