Journal C'est à dire 272 - Mai 2021

D O S S I E R

Un remplacement qui dépasse l’entendement Chantier

10 anciennes éoliennes du Lomont seront remplacées par des engins plus hauts et plus productifs. Jusque-là, logique. Sauf qu’il faut recréer des socles en béton, déboiser et remettre en état l’ancien site. Où est le gain écologique ?

machines. Il n’existe aucune raison tech- nique à ne pas réutiliser les anciens socles en béton. L’argu- ment est financier. “Les proprié- taires des éoliennes nous expli- quent qu’ils perdraient un an et

pas remontées en lieu et place des anciennes mais à quelques mètres de là, parfois dans le bois, parfois dans un champ. Cela nécessite donc de casser les anciens socles en béton pour en créer d’autres. Pire, il va fal-

L es professionnels de l’éolien appellent cela un “repowering”. En français dans le texte, Zoom Détenues par des fonds de pension, puis revendues Les éoliennes du Lomont ont d’abord été propriété d’un fonds de pension australien, puis amé- ricain et même chinois. Depuis 2017, la société Evolving ener- gies (E.R.G. - un des leaders européens de l’énergie renou- velable) et E.D.F. renouvelables sont devenues les deux proprié- taires du parc de 15 machines. Depuis janvier dernier, 3 éoliennes supplémentaires de 180 mètres ont été construites par la société Opale qui en détient la propriété. n

placées par des machines plus productives. Leur capacité va passer de 2 à 4 mégawatts. Seul problème : elles ne seront

les 10 éoliennes du Lomont appelées à être démontées après quatorze années de bons et loyaux services, pour être rem-

c’est “un renouvellement”. Der- rière cet anglicisme se cache une supercherie car de renou- vellement il n’y aura point pour

loir déboiser car la grue capable d’assembler une éolienne de 180 mètres doit avoir de l’aisance pour se déployer. Cela ressemble à une gabegie

demi de fonctionnement et donc de l’argent s’ils devaient réutiliser les mêmes socles” répond un élu du secteur. Hautes de 180 mètres en

Hautes de 180 m en bout de pales.

écologique bien qu’un élu rap- pelle que ce sont des champs qui sont choisis en priorité pour accueillir les nouvelles

bout de pales, leur production couvrira les besoins énergé- tiques de 44 000 habitants contre 16 000 auparavant. n

Zoom Qui paie le démantèlement ? C’est bien le promoteur qui va payer le démantèlement des 10 anciennes machines. Il va remettre en état les aires de grutage. Cela consiste à décaisser le sol sur une profondeur de 40 centimètres et à le remplacer par des terres caractéristiques comparables aux terres à proximité de l’installation, sauf si le propriétaire du terrain sur lequel est installée l’installation souhaite le maintenir en l’état. Ces dispositions sont actuellement discutées. La commune de Vyt- les-Belvoir souhaiterait qu’une partie des plateformes des éoliennes E1 et E2 soit mise à la disposition de la gestion forestière en tant qu’aire de stockage ou de retournement, le reste étant consacré à la création d’un arboretum. Ces réflexions seront soumises à l’ap- préciation des services de l’État. n

Les éoliennes de 125 mètres vont disparaître pour des machines de 180 mètres. Elles ne seront pas installées sur les mêmes emplacements.

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