Journal C'est à dire 272 - Mai 2021

V A L D E M O R T E A U

Le Mémont

La tourbière retrouve sa fonctionnalité L’espace naturel sensible de la tourbière du Mémont a subi des travaux de protection. Un exemple qui illustre les actions que le Département et l’Agence de l’eau vont mener à plus grande échelle pour la qualité de l’eau et des milieux.

L e Mémont a su préserver son cadre authentique avec ses murs en pierres sèches et ses fermes comtoises faisant de cette commune du canton du Russey l’une des mieux préservées architec- turalement de la région. Le village s’était moins soucié de sa tourbière dite des “Guillemins”, qui, il faut le préciser, a été perçue par le passé davantage comme une contrainte pour les agri- Le Département du Doubs a mené des travaux pour restaurer cet espace natu- rel sensible (E.N.S.) avec le financement de l’Agence de l’eau Rhône-Méditerra- née-Corse. Le chantier sur cet espace de 25 hec- tares a été présenté le mois dernier pour illustrer l’accord-cadre 2021-2024 signé par ces deux entités visant à pré- server la ressource en eau : “L’exemple duMémont illustre parfaitement ce que le Département sait et peut faire en culteurs qu’une chance. Des dolines firent par le passé office de décharge à ciel ouvert.Tout a heureusement changé.

matière de protection du milieu. Sur cette tourbière, nous avons obtenu une maîtrise foncière du site, enlevé des tonnes de déchets stockés au fond des dolines, pu racheter à des propriétaires qui le souhaitaient des terrains et enga- ger ces travaux de restauration. Ce qui était une friche est redevenu une tour- bière qui restitue l’eau en période de sécheresse, stocke du carbone. Cela aura un impact bénéfique sur l’état de nos l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée- Corse, un nouvel accord-cadre a été élaboré le 3 mai afin de fixer, pour la période 2021-2024, des objectifs par- tagés, et d’articuler le rôle de chacun dans le domaine de l’eau et des milieux aquatiques. Ce partenariat technique et financier débouche sur un plan d’ac- tion ambitieux qui va de la restauration de la continuité écologique sur les routes départementales à la désimperméabi- lisation des cours de collèges. Le plan d’actions représente unmontant rivières, ici le Dessoubre” pré- sente Béatrix Loizon, vice- présidente du Département. Entre cette collectivité et

“Il ne faut pas s’endormir.”

Visite de la tourbière des Guillemins au Mémont, restaurée par le Département et l’Agence de l’eau.

Loizon : “Cela nous montre qu’il ne faut pas relâcher la pression : cela ne va peut-être pas assez vite mais heureu- sement que nous sommes présents. Je rappelle que le Département a tenu à garder la compétence “eau” alors que beaucoup l’ont lâchée. Nous ne subven- tionnons par exemple plus les systèmes de “tout-lisier” sur nos sols karstiques,

total estimatif de 2,5 millions d’euros et bénéficiera de près de 1,4 million d’euros d’aides de la part de l’Agence de l’eau. Le plan est reconduit alors que l’état sanitaire de nos rivières est mauvais. Est-ce à dire que les travaux entrepris depuis des années sont un coup d’épée dans l’eau ? Non à en croire Béatrix

nous acceptons le financement des indus- tries à condition que l’assainissement suive, nous travaillons avec les com- munes ou communautés de communes sur les schémas directeurs d’assainis- sement. Lemilieu a besoin de nos actions, il ne faut pas s’endormir” conclut la vice-présidente. n E.Ch.

Pour signaler des atteintes à l’environnement Environnement

En bref…

l Exposition Au Chauffaud, hameau de Vil- lers-le-Lac, Thierry Chopard- Lallier a aménagé la grange de sa ferme en salle d’exposi- tion. Les quatre week-ends du mois de juin (du 5 au 27), il accueille trois artistes pour une nouvelle exposition. Deux pho- tographes (Angélique Perret et Didier Jacquot) et une aqua- relliste (Mathilde Laperdrix). Sa ferme est située sur la R.D. 447 en direction du Chauffaud depuis le Col-France. L’entrée à cette exposition ouverte les samedis et dimanches de 14 heures à 18 heures est libre.

Sentinellesdelanature.fr est une carte interactive sur laquelle chaque citoyen signale une atteinte à l’environnement dont il est témoin. France Nature Environnement reçoit une centaine de contributions, des traditionnels dépôts sauvages à des atteintes plus graves, dont quelques-unes concernent le Haut-Doubs.

servation de l’environnement via des signalements étayés par des photos. Créée en 2018, cette plateforme a recensé pour la Bourgogne-Franche-Comté des centaines d’alertes depuis sa création. En 2020, 67 alertes ont été signalées et prises en charge via la plateforme. Les dépôts de déchets “représentent la majeure partie des alertes (73 %), témoigne Pascal Blain, référent Senti- nelles de la nature pour la Bourgogne- Franche-Comté. En un an, 51 alertes sur des dépôts de déchets sauvages et brûlages illégaux ont été recueillies. Ce phénomène touche tous les territoires.” Les coupes d’arbres et de haies arrivent en seconde position, en hausse également par rapport à l’année précédente (+ 6 %). Les autres signalements concernent le développement d’espèces exotiques enva- hissantes, le déversement de substances polluantes, l’éclairage des façades des bâtiments, l’assèchement ou le curage de zones humides ou bien encore le dérangement d’espèces protégées. “Cette alerte via notre site permet de mettre la pression… mais on essaie de trouver rapidement des solutions avant d’en arriver à une bataille judiciaire” témoigne le référent qui salue le travail des élus locaux, régulièrement sollicités pour tenter d’apporter solutions aux situations inventoriées. n

terive-la-Fresse ou encore ces bâches déposées dans un bosquet aux Premiers Sapins, ou encore ce dépôt de poubelles à la sortie de Maîche sur la D 464, et pour finir cet “incinérateur à ciel ouvert” à Pierrefontaine-les-Varans, des pro- blèmes identifiés depuis quelques mois mais qui n’ont toujours pas été résolus. Tous les ans, l’association France Nature Environnement se rappelle aux bons souvenirs des citoyens en les incitant à devenir “sentinelles de la nature”, une mission totalement bénévole qui ne pro- meut pas la délation mais plutôt la pré-

C e cas d’ordures ménagères déposé en toute illégalité sur un parking aux Fins bordant la D 43e n’a pas nécessité de signalements. Pourquoi ? Parce que les “sentinelles” de la nature ont résolu le

problème soit avec l’aide de la commune concernée soit en réglant le litige de leur propre initiative. Ce n’est pas tou- jours si facile. Exemple avec ce “dépôt de tuiles” déposé illégalement au lieu- dit La Fresse sur la commune d’Hau-

l Forêt Le Sapin président du Russey, malade, sera abattu le 5 juin.

Participer : www.sentinellesdelanature.fr

Le site “Sentinelles de la nature” recense les atteintes à l’environnement avec photos à l’appui et géolocalisation.

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