Journal C'est à dire 271 - Mars 2021
L E P O R T R A I T
Aucune baisse de tension pour le Docteur Busson Il a soigné six générations de patients, et évité ce que redoute tout médecin : l’er- reur médicale. Alain Busson part en retraite l’esprit léger, avec de quoi “s’occuper” au sein du conseil municipal et du club de foot local. Saint-Hippolyte
C’ était l’époque où le S.M.U.R. n’arrivait pas encore jusqu’à Saint-Hippolyte, encore moins dans les fermes reculées du premier plateau. L’époque où le téléphone fixe du Docteur Alain Busson sonnait à n’importe quelle heure de la nuit et de l’année pour pallier une urgence. Depuis le milieu des années soixante-dix, date de son arrivée comme médecin à Saint-Hippo- lyte jusqu’au début des années 2000, le “15” n’existait pas dans les vallées du Doubs et du Des- soubre si bien que le praticien gérait ses consultations la jour- née en même temps que les astreintes. “Ça m'arrivait de laisser en planmes patients dans la salle d’attente… pour une urgence. Quand je revenais, soit certains étaient partis, soit la salle était bondée” se souvient- il. Quand ça n’allait pas fort, “on appelait Busson” disent encore les gens du cru qui ont gardé avec leur médecin de famille une certaine proximité même après son départ à la retraite, en décembre dernier. Sur certaines urgences, il arri- vait parfois trop tard. Ce fut le cas malheureusement lors d’ac- cidents de la circulation. Plus souvent, il a sauvé des vies. Mais sa pudeur, ou son humilité, ont fait - sciemment - oublié à Alain Busson des souvenirs joyeux. Des patients sont là pour le lui rappeler comme ce jour où un homme a frappé à sa porte avec une bouteille de vin rouge à la main. Venait-il trinquer ? Pas du tout. Il remerciait Alain Busson de lui avoir sauvé la vie huit jours plus tôt. En arrêt car- dio-respiratoire lors d’un banquet qui se déroulait à Fleurey, le “doc” l’a ramené à la vie. C’était il y a plus de trente ans. “Pour l Il devient médecin à 24 ans l En 1975, il obtient sa thèse. Il s’installe à Saint-Hippolyte et remplace le docteur Knuchel l De 1992 à 2016, il est médecin- pompier l En 2020, le docteur prépare sa succession. l Les docteurs Robardet et Marchand sont ses successeurs. l Mars 2020, il est élu conseiller municipal l Décembre 2020, il est touché par la Covid. Il prend sa retraite l Février 2021, il devient le secrétaire du club de foot de l’U.S. Saint-Hippolyte Bio express l Originaire de Clerval, il a 73 ans
Le docteur Alain Busson a trouvé deux successeurs
après son départ. Il s’implique
dans sa com- mune, Saint- Hippolyte.
avoue détourner le regard afin de ne pas voir si le parking est bondé ou non. Une page s’est tournée. Le praticien originaire de Clerval qui était venu en 1974 pour remplacer le Docteur Festas en collaboration avec le Docteur Knuchel est définitivement établi à Saint-Hipp’, cité pour laquelle il s’est toujours impliqué, d’abord comme pompier volontaire de
arriver jusqu’à Fleurey, il faut compter vingt minutes…Au fond de moi, je pensais arriver trop tard. C’était la première fois que j’utilisais un défibrillateur.Aidé par deux jeunes pompiers, je l’ai déchoqué. Son cœur est reparti” raconte le Docteur très simple- ment. Des anecdotes comme celles-ci, Alain Busson en a - beaucoup - d’autres comme ce
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jour où il a sauvé une dame àTerres-de-Chaux en choc anaphylactique après une piqûre d’abeille. Avec le recul, assis devant
1996 à 2006, et depuis mars dernier comme conseiller municipal. On est venu le chercher et il a dit “oui, à condi- tion que l’on me donne
À Fleurey, il le ramène à la vie.
une tasse de café encore fumante, Alain Busson part l’esprit tran- quille : “J’appréhendais l’arrêt de mon activité mais aujourd’hui ça vamieux ! Quand on voit tout ce qui se passe, je me dis que j’ai de la chance : je n’ai pas commis d’erreurs” lâche-t-il. Avec des semaines à plus de 70 heures de travail, à peine quinze jours de vacances par an, le “doc” a fait le boulot. Il a conscience qu’on ne peut plus demander cela aux nouvelles générations de praticiens. “J’avoue aussi que beaucoup de choses ont évolué : depuis quelques années, nous sommes assaillis de coups de téléphone au cabinet. C’est usant” commente-t-il. L’esprit tranquille, il l’a égale- ment depuis qu’il s’est trouvé des successeurs : les Docteurs Robardet et Marchand. “Je ne pouvais pas laisser mes patients seuls ! Ce qui me manque le plus, c’est peut-être d’avoir des nou- velles de certains même si j’en croise de temps en temps.” Quand il passe devant son cabinet, il
comme délégation le patrimoine et du label Cité comtoise de carac- tère” explique-t-il. Aux élections municipales de mars, Alain Busson a recueilli 96 % des voix ! Il aurait pu être maire…comme l’ont été son père et son grand-père, respective- ment maires de Clerval de 1920 à 1944 pour l’aïeul, et de 1944 à 1958 pour le père.AlainBusson - dont la maman est centenaire cette année - ne voulait pas de cette place. Il souhaite durant cemandat travailler sur l’histoire de Saint-Hippolyte, notamment de la guerre de 1870, et des pre- mière et seconde guerres mon- diales. Touché par la Covid en décem- bre dernier, ce grand-père de quatre petits-enfants s’est remis sur pied, des pieds qu’il ne les utilisera pas pour jouer au foot. Bien que nouveau secrétaire de l’U.S. Saint-Hippolyte, Alain a toujours détesté jouer au foot. Le docteur est ainsi : il rend service. n E.Ch.
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