Journal C'est à dire 271 - Mars 2021

P L A T E A U D E M A Î C H E

Un projet d’extension pour la Maison de Santé Maîche

C e bâtiment de 1 044 m² a trouvé sa place dans le pay- sage maîchois. Proche du cen- tre, disposant d’un parking illimité et à proximité des structures du Pôle Famille et des services sociaux, il s’est imposé à la population du village et du plateau. De nombreux praticiens y exercent :médecins généralistes, infir- L’établissement inauguré en 2013 est à l’étroit et la commune mène une réflexion sur son avenir.

il semble irréaliste de vouloir bricoler des espaces supplémentaires dans les locaux existants. “À la création du bâti- ment, une extension avait été prévue et nous allons travailler avec un architecte afin d’étudier un agrandissement de la Maison de Santé” , ajoute M. Ligier. Dans le cadre du P.T.S. (Projet Terri- torial de Santé), la commune va lancer une étude pour définir quels sont les besoins primordiaux de la population. “Nous rencontrerons les professionnels en place car nous voulons bien sûr les associer à cette réflexion globale” , déclare le maire de Maîche.

mières, S.S.I.A.D., kinésithéra- peutes, pédicure-podologue, psy- chologue, psychomotricienne, orthophoniste… Ce concept fonctionne très bien grâce à l’implication et à l’étroite col-

L’idée qui prévaut serait une extension de 200m² dans le pro- longement du bâtiment actuel. Mais des priorités quant aux praticiens recherchés sont

Une extension de 200 m².

La Maison de Santé de Maîche.

claires. Un cabinet dentaire devrait prendre place dans ce programme. “Nous manquons également d’un oph- talmologue sur le secteur” , constate M. Ligier. La commune semble également ouverte aux nouvelles solutions qui émergent dans le domaine de la santé comme la télé-consultation ou la venue régulière de spécialistes pendant un

temps limité. C’est par exemple le cas à Charquemont où un médecin ostéo- pathe de Besançon consulte un jour par semaine à la maison médicale. Il ne faut pas oublier que la Maison de Santé dépasse largement les limites de la ville deMaîche.Une grande partie des 19 000 habitants de la C.C.P.M. (Communauté de Communes du Pays

deMaîche) attendent une offremédicale proche et complète. “C’est grâce à cette présence de nos médecins et infirmières de la Maison de Santé et du territoire que nous avons pu convaincre les auto- rités de tutelle du besoin d’un centre de vaccination à Maîche” , constate M. Ligier. Le projet et son financement vont être

travaillés dans les mois qui viennent par l’équipemunicipale. “Il a été présenté à l’A.R.S. (Agence Régionale de Santé) qui l’a chaleureusement accueilli. En revanche, l’agence nous a déjà prévenus qu’ils ne nous accorderaient pas de financement (subvention)” , conclut Régis Ligier, un peu dépité. n Ph.D.

laboration des professionnels qui y exercent. “Nous avons eu des demandes récentes d’installation de la part de plusieurs personnes ou structures dédiées à la santé, malheureusement, il n’y a plus de places disponibles” , déclare Régis Ligier. Les professionnels déjà sur place tra- vaillent dans de bonnes conditions et

En bref… l Plan jeunesse La Ville de Morteau a lancé son plan “Jeunesse enAction”, avec différentes actions mises en place en partenariat avec les différents services de la Ville, les associations et le monde économique mortua- cien. 5 actions sont program- mées pour cette première : création en mars d’un compte Instagram à destination de la Jeunesse “Morteau s’la raconte”, mise en place en avril de Soda-Visio pour les 11-17 ans et d’Apéro-Visio pour les 18-25. Cette action a pour but de permettre à la Jeu- nesse de décompresser et d’échanger en visio grâce à des animations inspirées de différentes émissions popu- laires auprès des jeunes. En mai : organisation d’un concours d’expression sur la thématique “Imagine ton déconfinement…” qui sera ouvert à tous les jeunes de 3 à 25 ans. En juillet, l’exposition urbaine “Nos Jeunes ont du talent” mettra en avant et valo- risera les Mortuaciens qui par leur implication et leur succès dans leurs disciplines font rayonner le secteur et leurs secteurs. Enfin en août, “les Olympiades Mortuaciennes” viendront rythmer la fin de l’été des 13-18 ans avec différentes épreuves sportives et ludiques. Plus de renseignements au C.C.A.S. au 03 81 68 56 86.

Concentration et désertification médicale Santé Le regroupement est bien souvent l’arbre qui cache la forêt d’une désertification médicale accélérée.

L e ministre de la Santé Olivier Véran déclarait récemment sur l’an- tenne de France Info : “Il faut appréhender le problème de la désertification médicale pour ce qu’il est dans sa globalité, c’est-à-dire avant tout un pro- blème d’aménagement territo- rial.” Maîche et Charquemont ont réussi à apporter une réponse intéressante au regrou- pement de professionnels. Mais toutes les communes ne sont pas en mesure de garder sur place des services médicaux, d’autant plus que la santé n’est pas une de leurs compétences. Le départ à la retraite du Doc- teur Gilles Barthès à Dampri-

chard en est une illustration vivante. Le recrutement de médecins généralistes en cam- pagne se heurte à plusieurs obs- tacles. Les jeunes diplômés veu- lent une qualité de vie qui passe par un engagement moindre que celui de leurs aînés et bien souvent l’éloignement d’une grande ville est rédhibitoire. Ce manque de proximité des spé- cialistes, des hôpitaux et des services d’urgence peut inquiéter des jeunes praticiens enmanque d’expérience. Enfin, le salariat devient la norme incontournable pour attirer de nouveaux can- didats. Damprichard et les villages avoi- sinants comptent plus de 4 000

Damprichard sera sans généraliste à compter du 1er avril.

habitants qui se retrouvent sans généraliste. Les autres profes- sionnels du secteur avouent être déjà surchargés. Charquemont (3médecins) et Maîche (6méde- cins) ont une moyenne par habi- tant largement supérieure aux normes. Mais, si l’on raisonne en termes de bassin de popula- tion (15 000 personnes) et en anticipant les départs à la retraite en 2021, la moyenne va tomber à 1 médecin pour 1 875 habitants (moyenne nationale à 1 010 et 1 060 pour le dépar- tement). Alors oui, on peut aujourd’hui affirmer que le Pla- teau de Maîche est en voie de désertification médicale. n Ph.D.

La désertification guette nos villages.

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