Journal C'est à dire 271 - Mars 2021
D O S S I E R
La difficile adéquation entre les coûts de production et la mise en marché Valdahon La loi Égalim doit permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur métier. Un principe qui s’avère très compliqué à appliquer quand on intervient sur le marché national de la viande à l’exemple de la coopérative Franche-Comté élevage.
Saucisse de Morteau appellation montagne
de Franche-Comté I.G.P. ou aux I.G.P. saucisse de Morteau et saucisse de Montbéliard.” Aujourd’hui, 60 % de la viande de porc vendue en collectivités, en grandes surfaces et en boucherie traditionnelle est issue du label porc de Franche- Comté I.G.P. “Pour le reste, il s’agit de viande de porc d’origine française qui est aussi traitée sur le site deValdahon” , souligne Julien Chenot, responsable commercial de la coopérative. n La filière travaille sur un projet d’accord entre les producteurs, abatteurs et transformateurs visant à créer une sau- cisse de Morteau I.G.P. avec l’appel- lation montagne. “Cela concernerait une toute petite quantité, 100 tonnes la première année, 200 tonnes la seconde. L’idée serait de créer un mar- ché de niche.” Affaire à suivre. n
F ranche-Comté Élevage collecte chaque année environ 80 000 bovins sur une zone géogra- phique très disparate où il s’avérerait impossible d’établir un coût de pro- ductionhomogène. “La vraie application de la loi Égalimest très difficile àmettre en œuvre à ce niveau-là” , explique Flo- rent Jacquemin-Verguet, directeur administratif et financier de la coopé- rative. À l’autre bout de la chaîne, la valorisation de la carcasse en bovin comme en porcin ne répond pas à un tarif unique. Tout va dépendre de la nature des pièces. Une cuisse ne se vend pas au même prix que des pieds ou d’autres sous-produits.Et Christophe Jacquin le président de Franche-Comté Élevage d’expliquer à son tour. “C’est plus facile de définir un coût de pro- duction dans des productions spécia- lisées à l’image de la filière comté où tout le lait sert à fabriquer un seul pro- duit. Inversement, comment faire pour caler un coût de production en lien avec la valorisation bouchère de la vache
montbéliarde qui est un coproduit de la production du comté ?” À Valdahon comme dans les autres abattoirs où l’on abat des porcs, les prix d’achat aux producteurs sont indexés à la base sur une cotation nationale. “La majeure partie de la production part sur le marché régional. Des plus-values techniques et qualita- tives s’appliquent quand la viande répond aux cahiers des charges Porc
Yannick Pourchet a trouvé dans la vente directe une alternative pour valoriser son élevage porcin.
250 000 porcs sont abattus chaque année à Valdahon, la majeure partie est valorisée sur le par la filière régio- nale et le reste part sur
dans l’idée qu’on peut s’en sortir en faisant du porc. Les transformateurs semblent aussi avoir compris l’intérêt de travailler plus localement. “On n’a sans doute jamais été aussi en avance dans la volonté de dialogue. Producteurs, abatteurs-décou-
peurs et salaisonniers sont aujourd’hui engagés sur un projet de contrat filière en vue de définir les prix à partir des coûts de production. Il y a encore du boulot mais on y arrive.” n F.C.
le marché national.
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