Journal C'est à dire 268 - Décembre 2020

D O S S I E R

Toutes les saveurs d’une distillerie en coffret de l’Avent Spiritueux Après un premier test réussi l’an dernier, Dominique Rousselet et son équipe se plient en 24 mignonnettes regroupées dans un coffret de l’Avent qui révèle chaque jour un produit de la distillerie. À déguster avec modération.

L es brasseries artisanales ont fleuri ces dernières années en Franche-Comté. Elles sont 21 réper- toriées par “Brassicomtoise”, l’association qui regroupe les femmes et les hommes qui font la bière de Franche-Comté. L’année 2020 est loin d’être un grand cru, évidemment. La fermeture administrative des bars, restaurants, événements festifs, a fait diminuer de moitié voire plus la consommation de “mousse”.Et comme ce produit est périssable, les stocks ne peuvent pas s’amonceler. “Lors du premier confinement, les ventes ont chuté, mais de manière moins forte que lors du second. Est- ce le moral des gens ?” questionne Laurent Fumey, de la brasserie Gangloff à Besançon. À Étray, la société “Bière concept” a créé un coffret découverte de “7 bières de Franche-Comté avec 9 bras- seurs” qui a deux utilisations : “C’est une idée de cadeau pour les entreprises franc-comtoises qui veulent les offrir à leurs employés ou leurs clients en y apposant leur logo, et un soutien à ces brasseries artisanales et indépendantes. Ce genre de coffret permet de les soutenir” explique Frédéric Jacquot, le gérant. On y retrouve la bière de Mamirolle (Trobonix), la brasserie d’Épenoy, Étalans (LaGros lambeer),Nancray (Bière du Doubs), Poligny (Baboon), Orgelet (Origine du Monde), Pontarlier (La bonne bouille), Besançon (Les 2 fûts), Cirey (Dan’s beer). n La bière de Noël, un moyen de mettre la pression Brasseries Fermeture des bars, événements festifs annulés : les brasseurs locaux sont fortement impactés par la baisse de l’activité.

Manon Hely présente le coffret de l’Avent proposé pour cette fin d’année à la distillerie des Fils d’Émile Pernot tandis que Dominique Rousselet le directeur tient en main un exemplaire de la Clusienne.

L a courbe d’activité de la distillerie Les Fils d’Émile Pernot à La Cluse-et- Mijoux a connu en 2020 des hauts et des bas qui se succé- daient au rythme des vagues épi- démiques. Premier plongeon au fond de l’alambic en mars-avril avant d’entamer la phase de rat- trapage à partir de mai. “On a pu compter sur le sou- tien des clients locaux. Les touristes sont arrivés à la mi-juin et le flux n’a cessé de grossir” , note Dominique Rousselet, le directeur de la distil- lerie. Du jamais vu. Le nombre de visiteurs a pratique- ment doublé au cours de l’été par rapport aux années précédentes. Tous les partenaires locaux avec qui la distillerie a l’habitude de travailler ont joué le jeu en gar-

joyeusement décoré comprenant 24mignonnettes de 3 cl. “Elles sont réparties en quatre familles : eaux- de-vie, liqueurs, absinthes, apéritifs. C’est un assortiment de ce qui est fabriqué ici” , détaille Manon Hely, l’assistante export très impliquée dans ce projet. Encore étudiante, elle prépare par alternance unmas- ter en marketing, communication et management. La distillerie compte également sur la période des fêtes pour mettre un coup de projecteur sur l’autre création de l’année : la Clusienne du nomdes habitants de La Cluse- et-Mijoux. “C’est une absinthe com- posée avec des plantes du cru dis- tillées avec des raisins fraîchement pressés issus de cépage chardonnay. Ce produit atypique titre à 17 % et se déguste frais comme un mac- vin.” n F.C.

étaient moins dégradés.” À cela s’ajoute l’arrêt de toute la production liée à l’événementiel : festival de la Paille, salons com- merciaux, comices…Sans oublier lemauvais sort réservé à l’absinthe Modigliani, l’une des nouvelles recettesmise au point au printemps dernier pour la célébration des 100 ans de la mort de l’artiste. “C’est clairement un produit d’export. On devait faire une exposition aux Annonciades en partenariat avec la FondationModigliani qui four- nissait des copies des œuvres.Tout a été annulé.” La fin de l’année est toujours un rendez-vous à ne pas manquer. Pour Dominique Rousselet, c’est l’occasion de sortir le coffret de l’Avent. “Ce projet a étémis au point l’an dernier. On avait fait une petite série pour voir ce que cela donnait.” Bis repetita donc avec un coffret

nissant abondamment leurs linéaires de produits locaux. “On peut parler d’une belle entraide. On a vécu quatre mois extraordi- naires. Je trouve même que les gens ont acheté beaucoup plus que d’ha- bitude. Cela a permis de rattraper un peu les pertes enregistrées à l’ex- port et au niveau des autocaristes

au printemps. De janvier à septembre, on a réalisé un peu plus de chiffre d’affaires que l’an dernier” , apprécie Dominique Rousselet.Tout s’annonçait sous les meil-

“On a vécu quatre mois extraordi- naires.”

leurs auspices donc mais la reprise de l’épidémie amis un sérieux coup de frein à cette dynamique. Surtout sur le plan de l’export dans une distillerie qui réalise 40 % de son chiffre à l’étranger. “On a perdu près de 180 000 euros avec les États- Unis etTaïwan. Les autresmarchés

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