Journal C'est à dire 263 - Juin 2020

D O S S I E R

“Notre destination a tous les atouts pour répondre aux attentes actuelles” Avec un printemps sacrifié par le confinement, la saison 2020 ne sera pas bonne. Mais les prestataires misent sur une fréquentation de proximité pour se rattraper cet été. Ils sont prêts. Le point avec Laurence Péquignet, la présidente de l’office de tourisme du Pays Horloger.

C’ est à dire : Quel est le sentiment des professionnels du tourisme avec ce printemps gâché ? Laurence Péquignet : Les mois d’avril et de mai sont en général très bons pour notre secteur et forcément, avec deux mois et demi sans un

le mieux possible. Concernant les soirées d’ac- cueil des visiteurs, j’espère bien qu’on pourra les adapter, sur des sites naturels extérieurs. On espère aussi maintenir les visites des villes (Morteau et Saint-Hippolyte) mais en petits groupes. Une chose est sûre : on ne renonce pas à animer le territoire cet été ! Càd : Dans ce contexte où la desti- nation France sera privilégiée, notre secteur peut-il tirer son épingle du jeu ? L.P. : La destination Pays Horloger a vraiment tous les atouts pour répondre à l’at- tente actuelle des touristes dans ce contexte de crise sanitaire. Nous avons des grands espaces, de l’authenticité, un caractère préservé, une proximité avec nos artisans et nos pro- ducteurs, etc. Ces atouts sont parfaitement

touriste, on peut dire que la saison est déjà bien abîmée. J’espère juste que cette crise ne va pas laisser des prestataires locaux sur le carreau… Nous sommes en train d’appeler tous ces acteurs du tourisme local - nos 251 adhérents - pour recueillir leur

“On ne renonce pas à animer le territoire cet été !”

Càd : Comment s’adapter à ces mesures sanitaires ? L.P. : Chacun aura sa propre solution. Cela peut passer pour une chambre d’hôtes à servir le petit-déjeuner en chambre plutôt qu’à une table commune, à répartir les espaces de res- tauration dans plusieurs pièces au lieu d’une seule, etc. C’est un compromis et un subtil équi- libre à trouver entre l’accueil et la sécurité. Forcément que ces adaptations amèneront la plupart des prestataires à rogner sur leurs marges.

adaptés au moment et j’en veux pour preuve le fait que les montagnes du Jura montent en flèche actuellement dans les magazines de voyages. À tel point que notre région passerait presque pour une destination exotique ! Nous avons donc tout pour faire un bel été. Il nous faudra en même temps rassurer les touristes en expliquant que chacun des prestataires a tout mis en œuvre sur le plan de la sécurité sanitaire pour les accueillir dans de bonnes conditions.

sentiment. La plupart d’entre eux ont évidem- ment souffert et estiment que la saison 2020 est “pliée”, mais tous vont tout mettre en œuvre pour s’adapter à ce contexte inédit. Concernant l’office, nous nous appuierons sur notre nouveau site Internet pour promouvoir la destination

TOURISME

Quand les bateaux restent à quai… Villers-le-Lac Comme la plupart des opérateurs d’activités touristiques, les deux sociétés de navigation de plaisance basées à Villers-le-Lac n’ont pas pu profiter d’un printemps qui s’annonçait prometteur. La nagivation a repris le 21 mai.

La famille Michel s’en sort grâce au chantier naval

D ès février, les bateaux du Saut du Doubs naviguaient dans les bassins du Doubs. “On avait également une sortie prévue le 15 mars qui a dû être annulée au dernier moment” , regrette Françoise Droz-Bartholet de la compagnie éponyme qui gère quatre bateaux de 100 à 250 places sur le site de Villers-le- Lac. Cette compagnie exploite également un bateau-mouche et un petit train touristique à

Besançon. Le calendrier s’annonçait extrê- mement favorable avant l’arri-

avec le confinement. “Avec ces week-ends à rallonges et les congés scolaires, on avait beau-

recourir à la procédure de chô- mage partiel pour ses neuf sala- riés. La situation est délicate sans mettre pour autant en péril cette société “On attendait la reprise du 21 mai avec impa- tience. On essaie de gérer au mieux en travaillant dans le res- pect des distances et des gestes barrières, ce qui signifie forcé- ment de réduire les capacités d’accueil des bateaux.” n

Avec deux bateaux en chantier, la famille Michel a pu rester à flot.

vée du Covid-19. Météo ensoleillée, vacances de Pâques étalées sur tout le mois d’avril puis tous les ponts de mai pro-

coup de réservations. Les clubs de 3 ème âge en profitent au prin- temps pour participer des croisières avec repas. On essaie dans

Le calendrier s’annonçait extrêmement favorable.

L

a diversification n’est pas toujours la panacée mais elle permet parfois d’éviter de gros écueils. Les vedettes panoramiques du Saut du Doubs qui constituent l’un des deux secteurs d’activité de la famille Michel sont aussi restées à quai. “Jusqu’au 21 mai, tout était à l’arrêt sachant qu’on commence d’habitude à naviguer à partir des vacances de Pâques. On sait que cela va être catastro- phique et ce, peu importait la date de reprise. Avec les règles de distanciation à respecter, on doit réduire par deux ou trois la jauge de nos deux vedettes de 100 places. On a la chance qu’elles fonctionnent depuis 11 ans à l’électro-solaire, ce qui réduit quand même le coût d’ex- ploitation” , note Muriel Michel qui estime qu’il faudra sans doute plusieurs saisons pour retrouver une vitesse de croisière.

Les choses sont beaucoup moins compliquées du côté du chantier naval franco-suisse, l’autre spécialité de la maison Michel. Après une petite semaine d’arrêt, le chantier a repris dou- cement mais sûrement. “On avait des commandes à honorer avec deux bateaux qui navigueront en France dont un sur la Saône à Gray. On travaille un peu au ralenti car on attend des pièces en provenance de Chine et d’Ita- lie.” La famille Michel a opté pour un fonctionnement familial complété par des travailleurs intérimaires qui viennent renforcer l’équipe en haute saison. Pas besoin donc de mettre du personnel au chômage partiel, mais impossible aussi pour les deux parents et leurs deux enfants d’y avoir droit. “C’est aussi pour cette raison qu’on a relancé rapidement le chantier naval.” n

grammés en fin de semaine, ce qui facilite l’organisation de courts séjours : le rêve de tout opérateur touristique a malheu- reusement tourné au cauchemar

lamesure du possible de reporter des réservations sur l’automne.” Avec tous ses bateaux à quai, la compagnie Droz-Bartholet n’avait pas d’autre choix que de

F.C.

Les bateaux de la compa- gnie Droz- Bartholet sont à nouveau autorisés à naviguer dans le respect des

consignes sanitaires (photo Bateaux du

Saut du Doubs).

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