Journal C'est à dire 254 - Mai 2019

P L A T E A U D E M A Î C H E

L’Europe pour les travailleurs Les actifs voient-ils dans leur vie professionnelle les effets de l’Union Européenne ? Nous sommes allés à leur rencontre.

car il vaut mieux être acteur là où on peut l’être que de subir.” Maelys Durand, infir- mière à Maîche estime que “l’Europe est une puissance mondiale, reflet de notre his- toire, garante de la paix et le début d’une alliance qui finira par s’agrandir.” Même si elle regrette le peu d’informations sur les candidats et leurs programmes et la démobilisation de la société, elle “ira voter car c’est la base de la démocratie et du prin- cipe d’égalité.” Géraldine Schell, agent immobilier à Char- quemont est pro-européenne même si elle trouve que “la monnaie unique a facilité les échanges mais est responsable d’une forte inflation.” Maïté Pautard, professeur d’allemand à Maîche a bénéficié avec le programme “Erasmus” d’une année d’études en Autriche. Elle est une Européenne convaincue : “Je ne vois que ce qui fonc- tionne : les voyages et sorties culturelles en Europe, l’ouverture aux autres, les échanges scolaires…” Elle trouve dommageable que la politique française interfère autant avec ces élections. Julien Gauthier (originaire de Charque- mont), directeur général d’une start-up médicale ira voter : “En tant que citoyen, j’ai des droits et des devoirs dont le premier est de limiter la montée des extrêmes. Nous avons la chance d’élire au suffrage universel direct nos représentants au Parlement. Ces députés voteront les directives et règlements qui agiront sur nos vies.” L’Europe est un atout dans son quotidien professionnel. Sa société bénéficie du “Small Business Act” qui est une stratégie de développement

C arine Locatelli, bibliothécaire à Maîche : “L’Europe, c’est lointain mais tellement de décisions y sont prises qui affectent notre vie quotidienne.” Elle constate “unmanque de souplesse dans les mesures qui sont difficilement applicables dans toutes les régions : comment peut-on imposer les mêmes contraintes à des agri- culteurs grecs et périgourdins ?” Elle conclut : “Je me sens européenne, bien sûr j’irai voter

Les seniors de Charquemont au Club de l’amitié.

contrer les États-Unis.” Roselyne Faivre déplore “les réglementations et normes contraignantes qui ne sont mêmes pas appliquées par tous les États et qui créent des aberrations dans le domaine alimentaire.” Bien sûr, “les voyages sont plus pratiques sans frontières et avec une monnaie unique.” Ils regrettent tous l’exten- sion à outrance de l’Union qui conduit à des “inégalités au niveau social, à un chômage important, à des coûts élevés pour aider les pays en difficulté et unmanque de sécurité aux frontières.” Pour Bernard Bou- helier, “tout est loin d’être parfait et il faudra du temps pour intégrer les nouveaux venus.” n

mer pour l’élection. Édouard pense que son pays “est concerné directe- ment, mais pas lui.” Il considère que “certains pays comme la Grèce seraient perdus sans l’Union.” Ludi- vine regrette “le manque de clarté dans les enjeux.” Elle ne ressent pas une identité européenne. Y aurait-il une faille dangereuse à terme pour la démocratie dans notre système de formation ? EnAutriche, le gouvernement a mis en place un programme d’éducation à la citoyen- neté pour renforcer les compétences démocratiques des jeunes et leur apprendre à s’informer. Rencontre au Club de l’Amitié à Charquemont. Denis Schell est “pour une Europe forte capable de

Carine Locatelli, bibliothécaire à Maîche.

mise en place par l’Union Européenne pour améliorer la compétitivité des petites entre- prises. Dans le domaine médical, une seule directive à appliquer et un seul document à émettre permettent d’obtenir le marquage “C.E.” et de commercialiser dans toute l'Eu- rope. Julien ajoute : “Preuve de l’excellence européenne, certains pays se reposent sur cette marque “C.E.” pour autoriser la dis- tribution dans leurs pays (par exemple, l’Australie et les Émirats Arabes Unis).” Des évolutions sont nécessaires : “La volonté des institutions européennes de vouloir tout cadrer et réglementer devrait s’assouplir et aller vers une plus grande flexibilité.” n Ph.D.

Julien Gauthier de Charquemont, dirigeant d’une start-up médicale.

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