Journal C'est à dire 254 - Mai 2019

P L A T E A U D E M A Î C H E

Élections du 26 mai

Nos élus locaux sont globalement pro-européens Ils émettent néanmoins des réserves. La France est le 3 ème contributeur net de l’Europe (après l’Allemagne et la Grande-Bretagne) avec une contribution de 16,2 milliards d’euros pour un retour de 13,5 milliards dont 7,9 au titre de la politique agricole commune, la P.A.C. Et l’EuropE, si on En parlait ? Dans quelques jours, 79 eurodéputés français rejoindront le Parlement européen qui comptera 751 élus. 45,5 millions d'électeurs français iront aux urnes dans un contexte d’abstention record. Mais que pensent réellement nos compatriotes de l’Europe ? Focus en Pays de Maîche.

Depuis 30 ans “Erasmus” (1,5 % du budget européen) a permis à 9 millions d’étudiants et d’apprentis de poursuivre leur formation dans un ou plusieurs pays européens. Et nos aînés qui ont vécu en grande partie l’histoire de la construction euro- péenne, où en sont-ils avec l’Europe ? Les jeunes sont-ils concernés par le projet européen ?

L ucien Rondot,maire des Écorces estime que l’Europe “permet de dis- poser d’un bloc néces- saire face aux autres puissances (États-Unis et Chine).” Il juge indispensables “les aides euro- péennes à l’agriculture, mais met en garde : “Dans une période difficile, il faut rester vigilant et le vote pour ces élections est beaucoup plus important qu’on ne le pense.” Roland Martin, maire de Charquemont ajoute : “L’abstention, c’est favoriser les extrêmes.” Régis Ligier, maire de Maîche a une autre approche concernant la démobilisation de l’électorat. Il aimerait que les élus revien- nent au sens étymologique de la politique, c’est-à-dire la vie de la cité. “La société ne se concentre plus sur l’essentiel : comment faire pour améliorer la vie de nos concitoyens ?” Serge Cagnon, conseiller départemen- tal et maire de Saint-Hippolyte

R encontre au périscolaire de Charquemont avec Elio, Manon et Maylee (école primaire). Elio s’est déjà rendu en Grèce, en Italie et enAlle-

chiens. Noah affirme que “cette union des pays européens après la guerre était importante.” Alessio voit dans l’Europe “la liberté de cir- culation et l’abolition des droits de douane.” Andrea quant à elle apprécie de “ pouvoir se rendre en Roumanie facile- ment pour y retrouver une partie de sa famille.” Char- lotte et Killian plébiscitent “la monnaie unique et le développement touristique pour tous les Européens.” En revanche, ils sont très sceptiques quant à la proposition d’abaisser l’âge du vote à 16 ans. Au lycée Saint-Joseph aux Fontenelles en classe de terminale,Alissa considère “qu’à 16 ans, on n’y connaît rien en politique.” Mais ils ont tous 18 ans et vont voter pour la première fois sans enthousiasme démesuré.Tous déplorent leur manque de culture politique et leur difficulté à s’infor-

magne et “trouve que l’Eu- rope c’est pratique pour voyager et découvrir d’autres peuples.” Manon estime que “c’est bien d’être unis pour éviter les guerres.” Elle ajoute : “Quand on est amis,

“À 16 ans, on n’y connaît rien en politique.”

c’est plus difficile de se séparer.” Elle pense que “l’Europe permet de découvrir et d’apprendre d’autres langues.” Mais il faudrait faire plus dans la lutte contre la pauvreté, le terrorisme et surtout la pollution. Deuxième débat au collège Saint- Joseph à Maîche avec la classe de troisième européenne.Tous les ans, les élèves font un voyage thématique sur l’Europe et bénéficient de pro- grammes d’échanges avec leurs homologues allemands et autri-

Denis Sommer, député de la 3 ème circonscription du Doubs.

est allé trop loin dans l’intégra- tion des pays issus de l’ancien bloc soviétique. Les frontières économiques et politiques ne sont plus assez sécurisées” et le dumping social a fait très mal à nos démocraties. Tous nos élus locaux ressentent la complication et le manque d’information sur les possibilités

pense “que l’on ne peut pas pas- ser à côté de l’Europe au niveau économique” et pour lui, l’Europe a été un facteur de paix depuis 1945. Il poursuit : “Je suis un Européen convaincu mais on

de l’Homme, l’Union européenne est née de la nécessité de récon- ciliation des peuples. Aujourd’hui, des citoyens s’en détournent alors que l’actualité mondiale suppose plus que jamais la nécessité de rester unis. Alors, comment remobiliser autour de l’idée européenne ? En changeant de méthode : ren-

de financement euro- péens. Multiplicité des fonds, technocratie et structures intermé- diaires nombreuses ne facilitent pas la tâche. Roland Martin

dre plus lisible le pro- cessus de décision, ren- forcer le pouvoir du Parlement et imaginer des formes de partici- pation citoyenne. En allant vers une union

“L’Europe a été un facteur de paix depuis 1945.”

constate : “Nous ne profitons pas assez de ces fonds disponi- bles” et il espère bien voir un important projet d’aménage- ment partiellement financé par l’Europe. Le député de la 3 ème circonscrip- tion du Doubs, Denis Sommer, a également son avis : “Construite autour d’un marché commun et du respect des droits

de progrès : harmoniser par le haut les règles fiscales et sociales de chaque État, être plus ambi- tieux en matière d’innovation, d’investissement et sur les enjeux écologiques, renforcer la sécurité commune européenne et remettre la culture et l’humain au cœur du projet européen.” n

Serge Cagnon, conseiller départ- emental et maire de Saint- Hippolyte.

Ph.D.

Classe de terminale au Lycée Saint-Joseph Les Fontenelles.

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