Journal C'est à dire 226 - Novembre 2016

A G E N D A

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Flangebouche L’histoire insolite

racontée par André Badot Qui connaît le droit de tonte à Flangebouche ? Qui sait que les chats étaient accu- sés de la propagation des incendies à Morteau (1865) ou à Flangebouche (1868) ? Qu’une peinture est miraculeuse mais n’a d’effet qu’à condition d’être à Orchamps- Vennes ? L’historien local André Badot publie des récits historiques méconnus.

C’ est un pavé. Et pour- tant, le livre que publie André Badot est tout sauf indi- geste. L’historien local, très poin- tilleux dans la véracité des faits dévoilés, a rédigé un ouvrage de 900 pages où il suffit de se référer à la table des matières pour tomber sur un fait histo- rique alléchant. “Cela peut

bouche en 1868. À cette époque, “malgré une bonne volonté des villages voisins venus à la res- cousse, 75 maisons de Flange- bouche furent détruites par le feu sur les 92 que comptait le village (126 ménages)” narre l’auteur. Que viennent faire les chats ? Lorsque le premier incen- die s’est déclaré dans un gre- nier, un chat avec le pelage brû-

paradoxe, c’est que la commu- ne héritière de l’ancienne com- munauté de 1664, paie, com- me propriétaire, des impôts fon- ciers sur des terrains dont elle ne tire aucun revenu !” précise l’auteur. En 1861, la commu- ne chercha à racheter les droits… Les maires se sont suc- cédé sans trouver la parade. “Le droit de tonte est une copropriété de droit de superficie comme la définissait le droit romain en vigueur en Franche-Comté. Ce droit est toujours valable.” Ce droit peut être transmis par vente, échange, testament, dona- tion. En 1974, un maire cher- cha à instituer une taxe. Sans succès. Finalement, en 2000, une taxe sera bien autorisée : une entente a été trouvée entre les bénéficiaires du droit de ton- te et la municipalité. Une convention fut signée selon laquelle Flangebouche réalisait des chemins empierrés dans le bois mais que les bénéficiaires ne pouvaient emprunter, sous la surveillance des agents fores- tiers, qu’après avoir payé une

paraître disparate, admet l’auteur. Mais dans cet ouvrage, se trouvent des récits his- toriques, c’est-à-dire recueillis sur place, de la tradition écrite ou orale, et qui ont été

lé s’est enfui dans un autre grenier voisin… propageant aux autres maisons. Seconde anecdote, tou- jours valable, “le droit de tonte”. Sur le Gey à Flangebouche, à la

On continuera à couper des sapins sur le territoire d’autrui.

André Badot publie “Chez nous en pays comtois, récits historiques insolites”.

taxe pour le passage et le dépôt du bois ! Toucher au droit de tonte, faire payer l’impôt ou une taxe à inventer, est mission impossible. Flangebouche est un cas à part. On continuera à couper des sapins sur le ter- ritoire d’autrui, en toute léga- lité. Autres faits insolites : pendant le siège de l’église de Vercel en 1906 qui dura 66 jours, les lieux d’aisance (toilettes) étaient

installés dans les confession- naux ! Ou encore le loup en Franche-Comté : décès de trois enfants à Flangebouche, Avou- drey et Gilley (1750 et 1751). Quant à Notre-Dame des 12 étoiles d’Orchamps-Vennes, le tableau installé chez la baron- ne Jeanne de Vernier (1654), elle guérissait des malades. La

rumeur se répandit dans la contrée. Le tableau exposé dans l’église fit des bienfaits durant quatre années. La dame dut quitter Orchamps-Vennes avec son tableau… Les Oricampiens, par dépit, exécutèrent une copie sur bois qui se révélera dénuée de toute efficacité… n E.Ch.

contrôlés et enrichis par de nom- breuses recherches. Ils ont la particularité d’être insolites” dit l’auteur. Les histoires sont méconnues voire inédites. La première, qui a retenu notre attention, est relative aux chats. Pourquoi ? Parce qu’ils sont accusés de la propagation de violents incen- dies à Morteau en 1885, à Val- dahon en 1882 et à Flange-

Joux à Orchamps-Vennes, aux Peux et aux Essarteaux au Lui- sans, en vertu d’un droit accor- dé en 1660 et 1664, des parti- culiers coupent en toute légali- té et à perpétuité, des sapins sur des territoires qui ne leur appartiennent pas : c’est le droit de tonte. Il est la conséquence de la Guerre de Dix ans, époque où les Comtois ont été décimés. “Il existe à Flangebouche un

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