Journal C'est à dire 211 - Juin 2015

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D O S S I E R

Suisse voisine Voyage dans le temps à Réclère

Saint-Hippolyte La grotte de la Roche, destination favorite des randonneurs

D ès le XIX ème siècle et bien avant peut-être, les paysans du secteur connaissaient cette cavité appe- lée le Trou de Fahys. Un endroit où ils étaient nombreux à faire disparaître entre autres les carcasses d’animaux. Mais d’autres avaient bien compris que là-dessous, il y avait un vrai trésor que des pilleurs voulaient s’approprier. Alors, dès 1890, l’accès public a été aménagé et la grotte officielle- ment exploitée. Le site touris- tique des Grottes s’est même développé au fil des années. “On a aussi à proximité le pré- histo-parc qui offre un fasci- nant voyage à travers le temps à travers les 45 reproductions grandeur nature qui jalonnent le parcours” explique Éric Gigandet, responsable de la structure. On y suit en effet les grandes étapes de l’évolution Sur les hauteurs de Vaufrey, aux confins de la vallée du Doubs qui mène de Saint- Hippolyte vers Saint-Ursan- ne et la Suisse voisine, le bourg de Réclère recèle dans ses entrailles un vrai tré- sor géologique. Une grotte qui depuis plus d’un siècle fait plonger les visiteurs dans un autre monde.

animale : les premiers poissons qui peuplèrent notre planète alors que celle-ci était recou- verte par les eaux, les amphi- biens qui partirent à la conquê- te des terres immergées, l’impressionnant règne des dino- saures, les mammifères aujour- d’hui disparus… “Deux kilo- mètres du parcours, dans une magnifique forêt jurassienne, sont ponctués par de nombreux panneaux informatifs qui appor- tent un complément didactique à ces reproductions réalisées dans le respect des dernières connaissances paléontologiques.” Retour sous terre où là aussi, la visite permet de remonter le temps. “Le long d’un parcours aménagé de 1 500 mètres, avec 550 marches à descendre, vous pouvez découvrir stalagmites et stalactites d’une rare beau- té et d’une grande diversité” décrit-il avec enthousiasme.

“Vous admirerez aussi l’élégante Pagode, le Dôme qui, avec ses 15 mètres de haut, est la plus grande stalagmite de Suisse, vieille de 250 000 ans !” détaille le maître des lieux qui poursuit l’explication lors de la visite. “Il y a aussi l’énigmatique portrait qui laisse deviner sous ses traits un visage de profil.” Qui est-il, qui en est l’auteur et à quelle époque ? C’est l’un des mystères de Réclère. Cette visite de la grotte qui s’effectue uniquement avec un guide dure une heure durant laquelle la température à 7 °C permet de profiter en plus du spectacle souterrain d’un rafraî- chissement appréciable en cas de grande chaleur.Comme le voyage de Jules Verne au centre de la terre, c’est un fascinant voyage à travers le temps que vous offrent le Préhisto-Parc et les grottes de Réclère.

D ébutée à Villeneuve au lieu-dit le gros chê- ne, la promenade se poursuit à travers forêts et champs jusqu’à la tufière, exploi- tée jusqu’au début du XX ème siècle. Excellents iso- lants phoniques et thermiques, les blocs de tuf étaient utilisés pour la construction des cloisons, des voûtes, des cheminées… Un peu plus loin sur le parcours, une bâtisse se dresse : une fer- me qui appartenait aux Ursulines, ces religieuses qui s’étaient donné pour mission d’apporter l’enseignement aux jeunes filles, dans le couvent au centre du bourg. On devine le bruit de l’eau qui sort de la roche et jaillit en cascade au pied d’un pan de mur, dernier vestige de l’ancien moulin, une eau qui va poursuivre sa route en direction du Doubs. Bientôt, on aperçoit l’imposant rocher avec son ouverture immense. Au moyen âge, le château des Comtes de la Roche s’est appuyé sur cette entrée et une niche dans le rocher servait de pos- te de guet aux soldats qui surveillaient les alen- tours. De cette époque, il ne reste ici que quelques pierres, le château ayant été détruit après la conquête française sur ordre du roi de France Louis XIV. Plus de château, plus de moulin, plus de petit bistrot non plus comme par le passé aux abords de la ferme, mais une faune et une flore parti- culière que les promeneurs se plaisent à venir observer. Parmi les plus observées, il y a bien sûr les chauves souris. Et les cavités où se cache Depuis le centre de Saint-Hippolyte, en levant les yeux vers la vallée du Doubs, on ne voit qu’elle : la grotte de la roche, là d’où autrefois, les seigneurs locaux veillaient sur la cité. Aujourd’hui, l’itinéraire favori des randonneurs.

Le porche d’entrée de la grotte est visible de très loin.

parfois le gibier n’ont pas encore fini d’être explo- rées par les amateurs de spéléologie. Aujourd’hui, cette roche est avant tout un lieu riche de souvenir, d’anecdotes historiques et aus- si d’une légende bien connue, celle du serpent blanc. Un mystérieux reptile qui aurait été vu dans la rivière souterraine de la grotte et que l’on rendait responsable de la maladie du prin- ce. Le garde du château qui crut bon affirmer avoir tué la bestiole alors qu’il n’avait capturé qu’une vulgaire couleuvre décolorée en fut puni. Il mourut en effet étouffé par un mystérieux ser- pent venimeux venu des entrailles de la grotte. Cette immense ouverture qui fascine tous ceux qui peuvent la voir depuis le centre-ville de Saint- Hippolyte n’a donc pas fini d’attirer vers elle des randonneurs en quête d’activités de pleine natu- re et de mystères. Pour connaître les détails de l’itinéraire de randonnée et en savoir plus sur l’histoire de cette grotte de la roche, se renseigner à l’office de tourisme de la communauté de communes au 03 81 96 58 00 www.tourisme- saint-hippolyte-doubs.fr

Pendant une heure, le guide multiplie explications par une température de 7 °C qui exige de bien se couvrir.

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