Journal C'est à Dire 260 - Décembre 2019

D O S S I E R

Brasserie de l’aigle à Morteau : la renaissance

L’événement de cette fin d’année, c’est le grand retour de la bière de l’Aigle par le propriétaire des anciens bâtiments de la Brasserie Chopard à Morteau. La famille Chopard avait écrit une des plus belles pages de l’histoire industrielle et artisanale locale jusqu’à la disparition de la brasserie éponyme dans les années soixante-dix. Le retour de la bière de Morteau ne fait que confirmer un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur dans notre région qui compte désormais plus d’une cinquantaine de brasseries artisanales. Après le lait, le comté, la saucisse de Morteau et les vins du Jura, la bière devient le nouveau produit tendance de l’activité agroalimentaire régionale. En ces temps festifs, trinquons à la renaissance de ces fleurons locaux !

Morteau

Comment la bière Chopard va faire son grand retour D’ici l’été prochain, les amateurs de bière devraient pouvoir à nouveau goûter la bière Chopard, une marque relancée par son propriétaire, David-Dogan Surmeli.

A près un sommeil d’un demi-siècle, lamarque de bière Chopard sort de l’ombre des caves de l’ancienne Brasserie de l’Aigle à Morteau. David-Dogan Sur- meli, son propriétaire, s’est donné pour objectif de relancer la pro- duction de bière sous ce nom et de la commercialiser. Un projet ambitieux qu’il va dérouler par étapes jusqu’à l’été. “Je suis atta- ché au terroir et à cette brasserie. C’est une promesse que nous nous

la marque. La bière Chopard, c’est une identité graphique, celui d’une Alsacienne, blonde, assise sur un aigle, tendant fiè- rement vers le ciel une chope débordant d’une mousse légère. “Nous avons encore les bouteilles en verre de 50 cl moulées, les éti- quettes, des plaques émaillées, des affiches, des caisses en bois. Il y a un côté rétro mais très qua- litatif, parfait pour relancer la marque” ajoute l’entrepreneur. Il manque encore le plus impor-

de production dans les locaux de la brasserie à Morteau. Une fois que l’outil sera en place, nous trouverons un brasseur motivé pour produire la bière Chopard sur son site d’origine” détaille- t-il. Une perspective qui enthou- siasme le caviste mortuacien Thierry Mesnier. “Si David- Dogan Surmeli est épaulé par des gens qui ont le savoir-faire, pour fabriquer une bière de qua- lité, il va faire un tabac. En plus, ce lieu est magnifique, c’est d’ail- leurs une des raisons pour les- quelles personne ici n’a oublié cette brasserie.” L’idée séduit également Sylvie Chartron-Chopard, descendante de la famille de brasseurs. “Je sios très attachée à mes racines et à l’histoire de la brasserie. Rien ne pouvait me faire plus plaisir que ce projet de faire renaître de ses cendres lamarque “Brasserie de l’Aigle”. Ça me touche énormément. Je suis très reconnaissante à David-Dogan Surmeli pour tous ses efforts et sa persévérance à faire de ce rêve une réalité. Mon mari et moi sommes diplômés de l’école d’in-

tant : la bière ! Il fau- dra attendre le début de l’été pour la goûter. N’est pas brasseur qui veut, et David-Dogan Surmeli veut prendre le temps de créer une

étions faites de lui redonner vie lorsque nous avons acquis les bâtiments historiques de l’entreprise” raconte David-Dogan Surmeli. Pour com-

Une Brasserie Chopard éphémère du 19 au 25 décembre.

David-Dogan Surmeli veut relancer la production de la bière Chopard à Morteau, dans les locaux historiques de la brasserie.

celle qui a collaboré avec Henri Leiser, l’auteur du livre “L’aigle et le houblon, histoire d’une famille de brasseurs en Franche- Comté”. Il faudra donc attendre le pre- mier brassin avant de goûter ce breuvage. Pour faire patienter les amateurs de bière, David- Dogan Surmeli ouvre, du 19 au 25 décembre, une Brasserie

Chopard éphémère, rue de la Gare à Morteau dans les locaux de Terra Vinéa. Puisse l’histoire continuer pour cette bière ! Elle rejoindrait le giron des bières régionales, dans lequel une autre entreprise mortuacienne a fait son entrée il y a quelques mois, Rième Boisson, avec la Rabasse. n T.C.

génieurs de Nancy qui était autre- fois l’École de brasserie (fréquen- tée par mon père Eugène-Jean, mon grand-père André, et deux grands-oncles, Philippe et Jean). Nous serons heureux de lui apporter nos connaissances bras- sicoles. Je souhaite d’ores et déjà un grand succès à ce projet qui aurait, j’en suis sûre, aurait ravi mes ancêtres Chopard” explique

mencer, il a fallu racheter la marque déposée par un indé- pendant de la région parisienne qui en retira ainsi la paternité à la famille Chopard. “Nous avons mis neuf mois pour récu- pérer le nom“Brasserie de l’Aigle, bière Chopard” qui revient àMor- teau” se félicite David-Dogan Surmeli. Il a en sa possession tout l’habillage publicitaire de

bière régionale de caractère. “Pour l’instant, nous n’avons pas les moyens de produire la bière àMorteau. J’ai des contacts avec plusieurs micro-brasseries qui pourraient fabriquer la bière Chopard pour commencer afin que nous puissions démarrer la commercialisation cet été. En parallèle, nous sommes prêts à aménager toute l’infrastructure

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