Journal C'est à Dire 255 - Juin 2019

D O S S I E R

Vers la labellisation Cité de caractère de Bourgogne-Franche-Comté Même s’il ne faut jamais crier victoire avant l’heure, Le Bizot devrait être la quatrième commune du Pays Horloger à intégrer, à juste titre, le club des Cités de caractère de Bourgogne-Franche-Comté. Bienvenue au pays des Gayots et des Gayotes. ESCAPADE AU BIZOT Le village est bien niché dans un recoin du plateau du Russey. Il est essentiellement connu pour sa superbe église, rare témoignage religieux du XVI ème siècle dans le Haut-Doubs. Le Bizot

“On a préparé un dossier de 39 pages pour répondre au cahier des charges des Cités de caractère de Bourgogne- Franche-

Comté”, explique Maryse Mainier, maire du Bizot.

À l’écart de deux princi- paux axes routiers, la R.D. 461 et la R.D. 437 du Haut-Doubs Hor- loger, ce village tranquille peut s’enorgueillir d’abriter un patri- moine architectural et naturel en tout point remarquable. “Beaucoup de personnes de l’ex- térieur nous le font savoir. Le Bizot fut jadis le centre religieux et administratif de la seigneurie de Réaumont. Ce qui explique, par exemple, l’existence d’une si belle église et la présence de l’an- cienne maison de justice. Ces deux édifices sont d’ailleurs pro- tégés avec un classement au patrimoine des Monuments his- toriques pour l’église Saint- Georges et une inscription à l’in- C onsidérée comme l’une des plus belles églises de la Comté, cet édifice fut érigé en 1503 en lieu et place de l’Église primitive du Bizot qui fut incendiée en 1476 lors de l’invasion des Suisses. Construit sur les plans de l’ar- chitecte Guillemin Mathiot, il reflète l’art architectural comtois du XVI ème siècle. Dans un style gothique flam-

l La maison de justice

ou carrément au village pour 20 d’entre eux. Il reste encore et des artisans, des exploitants forestiers et trois fermes en activité au Bizot. “Ces producteurs de lait sont socié- taires de la coopérative froma- gère du Narbief-Le Bizot qui est située au Narbief” , précise Madame le maire. La commune est traversée par plusieurs cir- cuits pédestres,V.T.T. et équestre permettant de découvrir les curiosités architecturales, la tourbière de la Seigne, les points de vue incontournables… Bref de s’imprégner chacun à sa manière d’un petit coin duHaut- Doubs qui n’a rien perdu de son authenticité. n F.C.

Conseil départemental. Zones humides, pelouse sèche, prés- bois, on trouve ici toute la palette des milieux dumassif jurassien. En janvier dernier, le conseil municipal du Bizot a voté favo- rablement pour cette candida- ture qui nécessitait de satisfaire aux exigences d’un cahier des charges. L’occasion de dresser

ventaire des Monuments histo- riques pour la maison de justice. Il nous semblait opportun de valoriser nos atouts en postulant au label des Cités de caractère de Bourgogne-Franche-Comté” , justifie Maryse Mainier, maire du Bizot. Une partie des scènes du film Monsieur Batignole a été tournée au Bizot et notam-

L a commune a long- temps fait partie de la seigneurie de Réau- mont dont le château fut détruit en 1639 par les Sué- dois. Le Bizot devient alors chef-lieu administratif du domaine. La justice y est rendue dans une maison datée de 1527 située en face de l’église. Jusqu’à peu, cette bâtisse privée abritait le café Chez Colette dont la tenancière bien connue alentour n’est mal- heureusement plus de ce monde. “En observant bien cette maison classée, on constate qu’elle a été rema- niée plusieurs fois en fonc- tion des moyens de ses occupants” , explique Jean- François Chopard, la sen- tinelle du patrimoine local qui organise sur demande des visites du village. Plus aucun détail ne lui échappe, la petite fenêtre où le juge rendait jadis la justice, les blasons, les boules apo- tropaïques. n

en 39 pages le portrait d’une commune bien vivante qui a vu sa population tripler depuis 1973 pour

ment au café Chez la Colette qui a tenu pen- dant plus de 50 ans ce débit de boissons. La richesse de ce vil-

Un patrimoine architectural et naturel.

lage ne s’arrête pas au bâti. Elle abrite aussi plusieurs zones naturelles remarquables comme la zone humide des Guillemins qui fait partie des espaces natu- rels sensibles gérés par le

atteindre aujourd’hui 317 habi- tants. Effet frontalier oblige mais pas seulement, car les pen- dulaires représentent 50 % de la population active, les autres travaillant dans le Pays Horloger

l L’église Saint-Georges

boyant, l’église du Bizot possède trois nefs voûtées en ogives sur- baissées qui viennent se fondre dans les fûts des piliers ronds, sans chapiteau, donnant ainsi des lignes d’une grande pureté. La charpente en sapin est en forme de carène de bateau ren- versée. “Le poids de sa toiture recouverte de laves est estimé à plus de 460 tonnes” , poursuit Jean-François Chopard actuel- lement en train d’écrire un livre sur l’étonnante architecture de cette église. Un travail à quatre mains réalisé avec Jean-Marie Robbe, un ami d’enfance. Comme toutes les églises construites avant la Réforme catholique, elle a été conçue par les compagnons bâtisseurs qui avaient leur propre système de mesure en pieds, coudées… “Ils travaillaient en utilisant les trois figures géométriques caractéris- tiques que sont le carré, le trian- gle et le cercle.” Une église bien inspirée comme son guide qui sait en décrypter tous les sym- boles et leurs significations. Le cimetière qui la jouxtait autrefois a abrité jusqu’à 5 000 sépultures. Rien de surprenant pour notre guide qui rappelle que Le Bizot fut jadis le centre religieux d’une grande partie de la seigneurie de Réaumont et des hameaux alentour : Le

Jean-François Chopard sous l’abri réservé aux sentinelles qui surveillaient la maison de justice.

l La maison du procureur fiscal U ne belle bâtisse de 1733 dont une partie de la façade porte encore les traces de son illustre occupant. Cette maison ornée d’un symbole rappelant la croix, abrite une statue de la Vierge des Ermites visible dans une niche creusée au-dessus de la porte d’entrée. n

La fontaine de Piot

L’église Saint- Georges est recouverte d’une toiture en lave de 460 tonnes.

l

Bélieu, La Bosse, Le Barboux, La Chenalotte, Grand’Combe- des-Bois, Le Mémont, Le Nar- bief, Noël-Cerneux et Le Rus- sey. À voir, les deux belles ouvertures sur la travée sud avec l’entrée des dames et près du chœur la porte des Princes de style Renaissance. Autre anecdote, à l’extérieur de l’église qui appar- tient aux communes de La Bosse, du Narbief et du Bizot, on peut voir sur le monument auxmorts commun pour les trois villages que Le Narbief a été épargné par les deux guerres mondiales. n

l La table d’orientation Située à côté de la chapelle de Notre-Dame de Lourdes, ce belvédère offre un joli pano- rama sur le pays horloger en direction de la Suisse où l’on peut distinguer par temps clair les éoliennes du Mont Soleil, le Chasseral, le sommet de Pouillerel au-dessus de La Chaux-de-Fonds. n

C onstruite en 1854 avec son abreuvoir en demi-lune pour le bétail et ses deux bassins réservés aux lavandières. n

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