Journal C'est à Dire 255 - Juin 2019

D O S S I E R

ESCAPADE À GRAND’COMBE-CHATELEU

La commune du Val de Morteau est réputée pour être la plus typique du secteur grâce à un atout architectural indéniable : ses nombreuses fermes à tuyé. Ici, on conjugue le patrimoine avec un grand “P”.

La plupart des fermes à tuyé (ces grandes cheminées octogonales), sont encore bien préservées. Louis Girard dans son tuyé. Sa ferme est une des rares datant du milieu du XVII ème siècle.

Grand’Combe-Chateleu

Le village aux 80 tuyés

C’ est dans un de ses innombrables albums que Louis Girard est allé fouil- ler pour trouver la réponse à la question. Sur une feuille jaunie par le temps y sont recensées les 78 fermes à tuyé de Grand’Combe réparties dans les 18 hameaux de la commune, des Cordiers, quartier qui en compte le plus, au Mont de Grand’Combe, en passant par

Ces grandes cheminées si caractéristiques des fermes comtoises sont omniprésentes dans la vingtaine de hameaux que compte Grand’Combe. Louis Girard en habite une des plus anciennes. l Un été culturel également S ous l’impulsion de son adjointe à la culture Christelle Vuil- lemin, la commune de Grand’Combe a également mis en place il y a quelques années une programmation culturelle digne des plus grandes villes. En juillet-août, la programmation se poursuit avec notamment une exposition des peintures d’Edmée Isble, artiste autodidacte originaire du Haut-Doubs dont les tableaux ou les aquarelles montrent sa vision des lacs, forêts et fermes du Haut-Doubs (du 3 au 11 août aux fermes-musée). Le 11 août, l’ensemble de cordes Galitzine donnera un concert, toujours aux fermes-musée. L’endroit sera enfin le cadre le 31 août au soir du concert de Timberjack, un groupe qui reprend les standards du rock au blues en passant par la country. ça va swinguer aux fermes-musée. n

une poignée seulement ayant résisté à l’attaque des hommes du Duc de Saxe-Weimar au cours de la Guerre de Dix Ans qui a ravagé la Franche-Comté entre 1635 et 1644. “Le village

Morestans, la Moille- seule, le Châteleu ou encore Spey. L’ancien forgeron du village précise : “78 tuyés, mais répartis dans 68 maisons, car certaines

a été ravagé en 1638, il ne restait plus grand-chose des fermes de l’époque” confirme Louis Girard qui habite une des plus anciennes restant

Des centaines d’objets du

quotidien conservés.

dans son jus d’origine, bâtie en 1650 et possédant toujours un immense tuyé de 11 m de haut dans lequel le couple Girard fait encore fumer saucisses et jam-

avaient deux, voire trois tuyés en fonction du nombre de familles qu’elles abritaient.” Les plus anciennes de ces fermes à tuyés datent du XVI ème siècle,

bons. Sa maison, voisine de celle qui abrite aujourd’hui les fermes- musée est d’ailleurs bien diffé- rente. “La nôtre a été construite cent ans avant, on voit la diffé- rence notamment avec les pla- fonds qui étaient beaucoup plus bas au XVI ème siècle qu’au XVIII ème .” Dans la maison Girard, le poêle d’époque ancienne “sans doute fabriqué dans le Val de Travers” donne avec ses carreaux de faïence émaillés un charme supplémen- taire à l’intérieur si tradition- nel. C’est dans la grange que se cache un autre trésor dans la ferme Girard avec l’invraisemblable collection d’outils anciens conser- vés par le maître des lieux et qu’il ouvre généreusement à la visite à l’occasion de la Fête autour du musée mi-août. Des centaines d’objets qui sont autant de témoins d’un passé bientôt révolu, mais qui ne dis- paraîtra pas complètement grâce à des passionnés comme Louis Girard. Un deuxième drame a trans- formé la physionomie du village en 1880 avec un incendie “qui s’est propagé jusqu’à Chinard” depuis la mairie. Mais qui n’a pas eu raison de la plupart des fermes à tuyé du village, toujours aussi plantureuses et qui ont sans doute valu à Grand’Combe- Chateleu d’entrer récemment dans le cercle fermé des Cités de caractère de Bourgogne- Franche-Comté. n J.-F.H.

www.grandcombechateleu.fr

Le patrimoine ouvert à tous le 18 août

l

L a traditionnelle Fête autour du musée attire des milliers de personnes chaque année. L’édition 2019 est pro- grammée le 18 août. Au pro- gramme de ce rendez-vous concocté par l’associationA.T.P. (Art et Traditions Populaires du Beugnon) créée en 1982 autour d’habitants visionnaires sensi- bles à la sauvegarde du patri- moine local, la possibilité d’un vrai plongeon dans le passé. “La Fête fait revivre les métiers

anciens : charron, charpentier, forgeron, maréchal-ferrant… Les nombreuses démonstra- tions sont assurées par les bénévoles des A.T.P.” notent Louise Revil et Laure Billod, qui travaillent à l’animation de l’as- sociation. En dehors de ce temps fort de l’été, les fermes-musée de Grand’Combe sont ouvertes tous les jours de l’été (sauf le lundi), matin et soir en juillet et août. n

Celle-ci, en pierre, est une des rares à avoir survécu à l’invasion des “Suédois” de 1638. Elle date du XVI ème siècle.

Cette ferme, une des plus anciennes également, a été légèrement remaniée au fil des siècles.

Louise Revil (à gauche) et Laure Billod vont s’attacher tout l’été à faire découvrir le patrimoine du village aux visiteurs.

www.atp-beugnon.fr

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