Journal C'est à Dire 196 - Mars 2014

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Votation sur l’immigration “Des tracasseries administratives supplémentaires, mais pas d’inquiétude”

Les conséquences de la votation limitant l’immigration seront minimes à en croire des experts suisses et fran- çais. Il s’écoulera du temps, peut-être les trois ans du délai légal imparti, avant que la “volonté du peuple” ne soit transposée dans la réalité. Et ce n’est pas la premiè- re fois que nos voisins décident en ce sens.

Ce n’est pas la première fois que le peuple suisse se prononce pour limiter l’immigration. Rappel. 1968 : retrait de la première initiative contre la surpopulation. 1970 : “contre lʼemprise étran- gère” récolte 46 % de oui. 1974 : “contre lʼemprise étran- gère et le surpeuplement de la Suisse” récolte 34,2 % des suffrages. 1977 : la quatrième initiati- ve contre lʼemprise étrangère récolte 29,5 % des suffrages. 1984 : contre le bradage du sol national, 48,9 % de “oui”. 1987 : une initiative contre lʼemprise étrangère échoue au stade de la récolte de signatures. 1988 : pour la limitation de lʼimmigration, 32,7 % de “oui”. 1996 : contre lʼimmigration clan- destine, 46,3 % de “oui”. 1997 : “retenue en matière dʼimmigration” ne passe pas le cap de la récolte de signatures. 2000 : pour une réglementa- tion de lʼimmigration, 36,2 % de “oui”. 2014 : pour une limitation de lʼimmigration de masse. 50,34 % “oui”.

L a commune du Val-de- Travers, dans le canton de Neuchâtel, avait anticipé la votation du 9 février en invitant ses habi- tants à voter “contre”. Son argu- ment : limiter l’immigration frei- nerait le développement écono- mique. “C’est la première fois de son histoire que le conseil com- munal prenait cette pré- caution d’appeler à voter contre” rappelait Frédé- ric Mairy, conseiller com- munal et chef du Dicas- tère de l’économie, quelques jours avant le vote. Malgré cette précaution et les arguments avancés, le message n’est pas passé puisque nos voi- sins ont voté à 50,34 % pour la limitation de l’immigration, ini- tiative de l’U.D.C. Rien que pour le Val-de-Travers, les frontaliers rapportent 2 millions de francs suisses en impôts et 6 millions de francs en recettes fiscales. “Il ne faut pas s’inquiéter pour l’avenir des frontaliers”, fait remarquer René Binétruy, qui a réagi avec le N.O.M.E.S.-Neu- châtel, le Mouvement Européen France-Franche-Comté, l’Union des Fédéralistes Européens-

Franche-Comté, le ForumTrans- frontalier Arc Jurassien et la Maison de l’Europe Transjuras- sienne sur ce résultat. Si ce “col- lectif” regrette la décision du peuple suisse, il demeure confiant : “D’abord, il faudra patienter trois ans avant que la votation ne soit mise à exécu- tion, dit René Binétruy. On peut se faisait dans le passé, passer par l’approbation des syndicats pour embaucher des étrangers” explique ce retraité, ex-dirigeant d’une société horlogère. La Suisse n’est pas un pays à brusquer : sur 8 millions d’habitants, la Confédération accueille 1,7 million d’étrangers. Samedi 29 mars à Villers-le- Lac, une conférence sur l’Europe sera organisée avec quatre dépu- tés européens qui évoqueront l’Europe, son rôle, son travail, comment elle peut renouer avec la prospérité. Cette conféren- ce se déroulera à la salle des fêtes. E.Ch. imaginer à l’avenir davantage de tracasse- ries administratives pour les entreprises suisses. Elles devront, comme cela

“Comme dans le passé…”

Chef du Dicastère de l’économie au Val-de-Travers, Frédéric Mairy et le conseil communal appelaient les habitants à dire “non”. Le peuple suisse a dit “oui” à la limitation de l’immigration (photo David Marchon).

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