Journal C'est à Dire 196 - Mars 2014

P O L I T I Q U E

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“Les chefs d’entreprises passent trop de temps dans les paperasses” La présidente de la Région Franche-Comté est membre du conseil national de simplification pour les entreprises. Elle compte bien faire de la Franche-Comté une région pilote. Marie-Guite Dufay

En bref…

Pollution. Lʼétat du Dessoubre inquiète (voir page 31). À Guyans- Vennes, la présence de nitrates dans la sortie des eaux pluviales a été constatée. La municipali- té va redoubler de vigilance. La police de lʼeau ainsi que la D.D.T. ont souhaité venir effectuer un contrôle. Bien que les tests dʼinfiltration démontrent le rejet dans le Dessoubre, rien ne met en cause la municipalité. Animation À la ferme “Les Rochettes” à Ville-du-Pont, lʼapiculteur et cul- tivateur Hubert Gaillot racon- te les plantes et les abeilles sous formes dʼanecdotes et de découvertes. Il faut réserver pour participer à ces veillées ouvertes à tous et pour tous les publics à partir du primaire. La veillée dure environ 2 h 30. 7 euros par adulte, 3 euros par enfant. Réservation obligatoi- re au 03 81 38 14 85. Racontotte Le numéro 98 de La Racontot- te, le magazine Nature et tra- ditions comtoises est en kiosque. Au sommaire notam- ment un sujet sur Les Rousses en 1900, un autre sur le blai- reau et une étude originale sur les galériens et les bagnards originaires de Franche-Comté.

temps dans les paperasses.” Que ce soit la plus petite entrepri- se ou la filiale d’un groupe étran- ger. Il faut peut-être aussi regar- der ce qui se passe du côté de nos voisins suisses. Càd : En parlant de simpli- fication, François Hollan- de a évoqué également la baisse du nombre de Régions. Pour ou contre ? M.-G.D. : Il faut je pense déjà travailler à des outils communs sur les défis à relever. Par exemple la transition énergé- tique : on est en train de réflé- chir à la création d’une S.E.M. gogne, on peut par exemple tra- vailler sur des fonds communs d’investissement pour l’innovation. Sur le principe de la fusion de régions, je suis pour, mais ce n’est pas forcément une fusion Bourgogne et Franche- Comté. L’important est de don- ner un effet taille important. Nos deux régions, avec 3 mil- lions d’habitants, ne pèsent pas grand-chose à côté de la région lyonnaise ou parisienne. Si on devait fusionner, pourquoi ne pas le faire avec la Bourgogne, l’Alsace, Champagne-Ardenne et la Lorraine ? Propos recueillis par J.-F.H. pour porter des projets d’énergies renouvelables. J’estime que la Franche- Comté seule est trop peti- te et le faire avec la Lor- raine et Champagne- Ardenne me paraîtrait intelligent. Avec la Bour-

C’ est à dire : Vous faites partie de la dizaine de per- sonnes qui vont se réunir tous les mois à Mati- gnon sous l’autorité du Pre- mier ministre dans le but de trouver des solutions de sim- plification pour les entreprises. Que pouvez-vous apporter en tant que présidente deRégion ? Marie-Guite Dufay : Je pense que la Franche-Comté a une image à la fois de pragmatisme et d’innovation, avec plusieurs prix nationaux à son actif. Ici,

23 janvier. Qu’en est-il res- sorti de concret ? M.-G.D. : Dix groupes de tra- vail ont été constitués qui regrou- pent les différents stades de développement d’une entrepri- se, de sa création à sa transmis- sion, en passant par les rapports avec l’administration ou l’export. Je suis dans les groupes “employer et former” et “répondre aux marchés publics”. Le tra- vail commence et le conseil a pour mission de prioriser et sur- tout de retenir des mesures concrètes. Ce qui est rassurant,

on a déjà mis en place certains outils pour simplifier la vie des entreprises, comme par exemple le portail unique pour les aides aux entreprises. Nous sommes la première région de France à l’avoir fait. J’ai toujours vou- lu fonctionner ainsi avec les entreprises : du travail sur le terrain, de l’écoute, de la remon- tée d’informations et on ne lâche pas prise tant qu’on n’a pas les réponses. Càd : La première réunion de ce conseil a eu lieu le

c’est qu’aucun rapport n’est pré- vu, tout cela débouchera sur des ordonnances. Seules les actions comptent. Nous sommes sur un travail de fond et pas seulement sur des effets d’annonce. De mon côté en Franche-Comté, je me suis faite fort de mettre en pla- ce un groupe permanent com- posé d’entrepreneurs qui vont suivre tout ce processus. Nous sommes dans le pragmatisme. J’y associe également le préfet de Région car comme tout pas-

se par l’administratif, il me semble plus qu’utile que le préfet soit à mes côtés. En plus, la préfec- ture de Franche-Comté fait partie des quelques préfectures françaises à développer des initia-

“Sur le principe de la fusion de régions, je suis pour.”

tives de simplification. La Franche-Comté sera donc sui- vie de près et sur ce terrain- là, je pense qu’elle fera partie des premières annonces. Càd : Que vous disent les chefs d’entreprises francs- comtois auxquels vous ren- dez visite régulièrement ? M.-G.D. : Lors d’un récent repas avec des chefs d’entreprises dans le Jura, les deux tiers de la conversation ont porté sur ce thème de la simplification. On m’a dit : “C’est très bien les fonds, les aides de la Région, on se sent soutenus. Mais on passe trop de

Marie-Guite Dufay siège désormais au conseil national de simplification pour les entreprises qui se réunit une fois par mois à Matignon (photo service presse Matignon).

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