Journal C'est à Dire 196 - Mars 2014
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P O L I T I Q U E
“L’opposition rural-urbain est de moins en moins une réalité” Le conseiller général du Russey Gilles Robert qui avec la réforme prend le risque de perdre son man- dat, défend pourtant cette réforme que ses collègues ruraux vilipendent à qui mieux mieux. Réaction. Du côté de la gauche
C’ est à dire : Que répon- dez-vous à vos collègues conseillers généraux ruraux qui s’inquiètent de voir leurs cantons disparaître, sacrifiés par cette réforme ? Gilles Robert : Lors du débat du 27 janvier, je leur ai dit que je parta- geais le scepticisme de beaucoup d’entre eux quant à la forme de cette consul- tation et leurs inquiétudes face à ce projet de découpage cantonal de notre département, d’un mode d’élection et de fonctionnement nouveau. Je sais les nuages qui obscurcissent le ciel du monde rural mais j’ai aussi la convic- tion que nous saurons chasser ces nuages et nous adapter à ces chan- gements, et que même si la messe est probablement dite l’église restera au milieu du village. Notre travail de ter- rain, les nombreuses sollicitations aux- quelles nous répondons, notre présence lors de multiples manifestations locales sont les signes visibles du lien solide qui unit les élus départementaux à leurs concitoyens et à un territoire. Chaque jour nous rendons compte de notre action, nous sommes inter- pellés, parfois rudement et cela est sain, nous cherchons des réponses, nous trouvons des solutions avec l’appui des services. J’ai eu l’occasion de le souligner par ailleurs, ce projet d’une nouvelle organisation de notre dépar-
tement, sur la base discutable et dis- cutée du nombre d’habitants par can- ton, ne me fait pas sauter de joie (car pourquoi ne pas le dire franchement et avec un brin d’humour, il compro- met une carrière qui s’annonçait pour- tant prometteuse !). C’est sans nos- talgie, que nous devons relever des défis majeurs et passionnants : ave- nir des petites communes, regroupe- ment des régions, clarification des com- pétences, rôle des intercommunalités et des métropoles, et bien sûr, place
ce n’est pas le passé et je suis cer- tain qu’au sein du Conseil général les élus sauront ensemble la prendre en compte et la faire vivre. À mon sens, l’opposition rural-urbain est de moins en moins une réalité surtout avec les nouvelles technologies et au Conseil général, je peux constater que le pré- sident Jeannerot ou Vincent Fuster, deux Bisontins, œuvrent chaque jour en faveur du monde rural. Entre paren- thèses, à l’inverse, un ancien maire du Russey est devenu maire de Besançon
du monde rural dans une société en pleine mutation. C’est sans crainte de l’avenir que nos prédécesseurs ont adopté les premières lois de décentralisation, qui ont suscité des réactions aussi
et un ancien conseiller géné- ral du canton du Russey est aujourd'hui candidat à la mairie de la capitale régio- nale ! On passe aisément du rural à l’urbain ou de l’urbain au rural car les
“Le regroupement Morteau- Le Russey me paraît pertinent.”
Le conseiller général Gilles Robert défend le bien-fondé de la réforme.
vives que celles qui s’expriment aujour- d’hui et qui sont désormais plébisci- tées. Càd : L’opposition entre rural et urbain dans le débat du redécou- page cantonal a-t-il un sens ? Gilles Robert : La peur du monde rural d’être dominé par les villes s’exprime depuis longtemps. Depuis des lustres le monde rural doit se défendre pour que l’on respecte sa spé- cificité et sa richesse. Les difficultés sont réelles, nos circonscriptions élec- torales vont changer mais la ruralité,
attentes des habitants des campagnes et des villes sont de plus en plus sem- blables et c’est bien, je pense, le rôle d’une collectivité comme le Conseil général de faire en sorte de corriger les inégalités territoriales… Càd : En tant qu’élu du Russey, ne pensiez-vous pas qu’il était plus logique de rattacher votre secteur à celui de Maîche plutôt que de Morteau ? G.R. : Je veux préciser que le rap- prochement avec la communauté de communes de Maîche me semblait aus-
si cohérent que celui avec la commu- nauté de communes du Val de Mor- teau. Ces deux secteurs ont la même sociologie, les mêmes habitudes de tra- vail en commun. Ceci dit, le regrou- pement C.C.P.R.-C.C.V.M. me paraît pertinent et suscite d’ailleurs peu de réactions du côté des communes de la C.C.P.R. Beaucoup d’éléments plaident en sa faveur : lycée à Morteau, élèves de Noël-Cerneux et du Bélieu aux col- lèges de Morteau, communications faciles sur la R.D. 437 et zone d’activité de la C.C.V.M. déjà située au Bélieu,
c’est-à-dire dans le canton du Russey. Il existe donc des liens très forts entre les deux territoires. Le conseil muni- cipal du Bélieu se réjouit d’ailleurs du scénario retenu. Par ailleurs, le can- ton du Russey compte actuellement 22 communes pour un conseiller géné- ral. Le futur canton (C.C.P.R.-C.C.V.M.) comptera 25 communes pour deux conseillers généraux, ce qui en termes de proximité et d’efficacité est tout à fait jouable. Propos recueillis par J.-F.H.
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