Journal C'est à Dire 194 - Décembre 2013

M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S

45

Rythmes scolaires : la fronde des communes rurales Placées devant le fait accompli sans qu’on leur ait demandé leur avis, la plu- part des communes du Haut-Doubs n’ont pas encore renvoyé leur copie à l’Éducation nationale. Exemple dans le Saugeais, et au-delà. Refus massif dans le Saugeais

L e plus dur, c’est de trouver des petites communes qui, à défaut d’être favo- rables au principe de la réforme des rythmes scolaires, aient renvoyé leur proposition sur les rythmes scolaires. Cer- taines l’ont fait. Exemple à Arçon. “Une question de convic- tion personnelle, indique le mai- re Bernard Laithier. On vient tout juste d’envoyer le courrier dans les petites communes non politisées.” Cet élu sait la dif- ficulté de la tâche, notamment de trouver des salles. “Ce n’est pas facile de changer les habi- tudes. Comme on terminera l’école à 16 heures, c’est à l’association qui s’occupe du péri- scolaire de proposer des acti- vités.” Il n’écarte pas la ques- tion de la charge financière. “C’est vrai que cela coûte mais on sera bien obligé d’aller vers cette réforme.” Son optimisme est loin d’être à l’Académie. On s’est ali- gné sur Pontarlier avec six voix pour, cinq contre et deux abstentions. Cet- te réforme a au moins réussi à semer la zizanie

partagé dans les autres com- munes saugettes. C’est plutôt le contraire. “On a voté un mora- toire en demandant la suspen- sion du dispositif. Le courrier a été transmis à l’inspection, au ministère” , note Colette Jacquet, maire de Lièvremont-Maisons- du-Bois qui dispose de sa propre école communale. L’élue pose la question des familles de fron- taliers avec des enfants déjà contraints de se lever très tôt “C’est impossible d’appliquer la réforme. On a envoyé la délibération comme quoi on n’acceptait pas les rythmes scolaires. Nous n’avons pas les moyens financiers d’organiser les compléments horaires. Pour nous, c’est trop difficile” , annonce Frédéric Bour- din, le maire de Montbenoît associé à Ville-du-Pont, Mont- flovin, Hauterive-la-Fresse et La Longeville où se situe l’école du R.P.I. Avec 253 écoliers, c’est le plus et qui n’auront plus que le dimanche matin pour se reposer. Le refus est encore plus radical dans les com- munes constituées en R.P.I.

gros du Haut-Doubs. L’élu sou- lève la question du rapatrie- ment des enfants des villages les plus éloignés de l’école. Il estime que ce n’est peut-être pas le moment d’alourdir la pres- sion fiscale, seul levier pour financer cette réforme. “Si l’on nous oblige à appliquer cette réforme, je ne sais pas comment on va faire. On a envie de dire à ceux qui nous gouvernent que cela se passe bien. Laissez-nous tranquilles.” La question du personnel est un vrai casse-tête. Le challen- ge consisterait à La Longeville à recruter 18 personnes prêtes à travailler 45 minutes du lun- di au vendredi en fin d’après- midi. “Cette réforme est com- plètement déconnectée de la réfor- me rurale. Ce n’est même pas une question de mauvaise volon- té. On n’a pas forcément le droit mais on partant du fait que c’est nous qui payons, on peut légi- timement manifester notre mécontentement” martèle un autre élu du R.P.I. On botte aus- si en touche à La Chaux-de-Gil- ley en R.P.I. avec Bugny. “J’ai envoyé une lettre en expliquant qu’on avait des difficultés à

“Laissez- nous tranquilles.”

À La Longeville par exemple où se situe l’école du Regroupement Pédagogique Intercommunal, on devrait recruter 18 personnes pour assurer le périscolaire.

toire. La solidarité joue à plein dans les intercommunalités à compétence scolaire. “On consul- te d’abord les communes pour savoir ce qu’elles souhaitent mettre en place avant de se réunir avec les parents et les enseignants. On en est donc au stade de la réflexion active même si aujourd’hui personne n’est pour” , confie Jean-Pierre Gurt- ner, le président de la commu- nauté de communes Altitude 800. Même son de cloche dans les Hauts du Doubs (Mouthe et alentours) où le non s’est impo-

sé à une large majorité à la der- nière séance communautaire. “On a formalisé notre refus par une délibération transmise à qui de droit. La difficulté, c’est d’avoir des intervenants de qua- lité qui apportent quelque cho- se. On n’est pas hostile à revoir le système. Sur un tel sujet, il me semblerait nécessaire d’avoir une approche territoriale” , sug- gère Jean-Marie Saillard, le pré- sident de la communauté de communes des Hauts du Doubs. F.C.

appliquer cette réforme sur un R.P.I. comme le nôtre réparti sur deux sites. On n’a pas de solu- tion intéressante à proposer. Si c’est la loi, on essaiera de fai- re les propositions horaires les moins pires.” La concertation a joué à plein dans les autres communautés de communes rurales du Haut- Doubs. Du côté de Mont d’Or- Deux lacs, on s’est entendu sur une position commune de ne pas appliquer cette réforme. Chaque commune restant bien sûr souveraine sur son terri-

Auberge du Tuyé Hôtel  Restaurant

Espace détente : Jacuzzi, Sauna, Hammam ...

Sylvie et Pascal Bôle

Pensez à réserver pour le Nouvel An

Pour les fêtes de n d’année, O rez des Bons Cadeaux

8, rue Saint Claude ”Le Luisans” 25390 Fournets-Luisans Tél. 03 81 43 58 70 - Fax : 03 81 43 67 72 contact@aubergedutuye.fr www.aubergedutuye.com Renseignements et réservations :

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online