Journal C'est à Dire 192 - Octobre 2013

É C O N O M I E

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Flangebouche

Noël Vermot primé pour la valorisation et la dépollution des terres de chantier À défaut de couler une retraite paisible, Noël Ver- mot a créé à 61 ans une société de traitement et de valorisation des matériaux innovante. Grâce à sa technique, les déblais pollués ou non ne sont plus stockés en décharge mais réutilisés. Il est lauréat d’un appel à projets financé par l’A.D.E.M.E.

cher. S’il est un des rares à s’être embarqué dans ce projet, c’est aussi en raison de la complexi- té des données techniques et scientifiques qu’il faut maîtri- ser. L’expérience Vermot a par- lé… E.Ch. Qu’est-ce que le mâchefer ? Le mâchefer correspond au prin- cipal résidu de lʼincinération des ordures ménagères. Il est com- posé essentiellement des matières nʼayant pas réagi à la combustion (inertes, verre…). Pour chaque tonne de déchet incinéré, ce sont environ 190 kg de mâchefers déferraillés qui sont valorisés en sortie dʼusine.

E nfouir les déchets en les stockant dans le sous- sol, c’est facile. Les valo- riser, c’est plus compli- qué. Noël Vermot, 61 ans, dont 38 années passées dans l’entreprise de travaux publics dumême nom, a mis le doigt ce qui pourrait être unmarché en devenir.Grâce à son expérience professionnelle dans les T.P., l’homme originaire du

à Besançon. Le terrain, qui avait servi de décharge, contenait aus- si de très anciens mâchefers. La Région a fait appel à l’entreprise P.B.T.P. et à nous pour traiter 10 000 tonnes de mâchefers que nous avons triés, traités, puis réutilisés” explique l’entrepreneur qui vient de ter- miner un autre chantier, à Aix- les-Bains. Il s’agissait, en Savoie,

Avec cette machine, Noël Vermot peut traiter les terres des chantiers de travaux publics. Les gravats ne vont plus en décharge mais sont valorisés.

ge” calcule-t-il. D’ici 2020, les entreprises de tra- vaux publics n’auront plus le choix. Elles devront se plier à la nouvelle directive européenne qui fixe comme objectifs, le réem- ploi ou la valorisation de 70 % minimum des déchets de chan- tiers. “Il y a encore de grands progrès à faire, résume le chef d’entreprise. En France, les volumes des déblais produits annuellement par les chantiers sont de l’ordre de 350 millions de tonnes. Pour les trois quarts des déchets générés, il n’existe pas de valorisation” explique Noël Vermot qui espère devenir

leader dans le domaine. Il en prend en tout cas le chemin. La preuve avec ce prix que l’A.D.E.M.E. (Agence de l’environnement et de la maî- trise de l’énergie) vient de lui décerner dans la catégorie “recherche et développement sur les déchets du B.T.P. Avec la société R.T.E. (Réseau de trans- port électrique), le L.E.M.T.A. (Université de Lorraine) et l’entreprise Vermot, S.T.V.M. va réemployer les matériaux extra- its des chaussées. Ceux-ci ser- viront, une fois traités, à l’enrobage des gaines dans les- quelles passent les câbles élec-

triques. Le Conseil général du Doubs, E.R.D.F. et le Syded (syn- dicat mixte d’électricité du Doubs) sont partenaires de ce projet. “Grâce à notre technique, nous allons réduire la consom- mation d’énergie en diminuant les transports par camions et préserver les ressources en consommant moins de maté- riaux” relate le responsable de S.T.V.M. S’il confie avoir investi “davan- tage d’argent qu’il n’en a récu- péré” depuis la création de sa société en 2009, Noël Vermot espère rapidement trouver un rythme de croisière et embau-

Haut-Doubs a créé la société de traitement et de valorisation des matériaux (S.T.V.M.) et a investi dans une machine capable de

de dépolluer des terres contaminées par les P.C.B., au bord du lac du Bourget. Si l’argument est d’abord environnemental, le trai-

Moins de transports de camions.

traiter et valoriser des déchets plutôt que de les enfouir.En Fran- ce, ils ne seraient que quelques- uns à maîtriser cette technique : “Nous avons par exemple réa- lisé le chantier de Témis Sciences

tement des déchets est aussi financier : “Notre technique de traitement des mâchefers s’élève entre 20 et 40 euros la tonne alors que le prix est de 120 euros la tonne pour les mettre en déchar-

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