Journal C'est à Dire 181 - Octobre 2012
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A G E N D A
Histoire La grande saga de la brasserie Chopard Spécialiste de l’histoire
D ans “L’aigle et le hou- blon”, son dernier livre, Henri Leiser retrace la saga des Chopard, la famille de brasseurs de Morteau. L’auteur n’a rien laissé au hasard pour racon- ter cette histoire filée de des- tins passionnants qui ont croi- local, Henri Leiser publie un livre sur l’histoire des Chopard, une famille mortuacienne qui engen- dra des brasseurs pen- dant cinq générations à partir de 1833.
sé au cours de leur vie des per- sonnages illustres. L’entreprise démarre en 1833 avec François Philippe, descendant d’une famille de bâtisseurs, qui crée la brasserie au lieu-dit “Les
s’achèvera en 1968, avec Jean Chopard. “La mort dans l’âme” , il met un terme à l’activité, confronté à des difficultés éco- nomiques trop importantes sur un marché spécifique où les
Moulinots” où s’écoule la source du Sauron. À l’époque, le Haut-Doubs comptait deux établis- sements de ce genre : la brasserie Delavelle
règles sont désormais dictées par de grands groupes. Jamais la brasserie ne parvien- dra à retrouver des niveaux de production
“Le vaisseau amiral reste la brasserie.”
La glace était exploitée. Les brasseurs en stockaient jusqu’à 1 000 mètres cubes pour main- tenir basse la température des caves une grande partie de l’année, pour la fermentation.
à Maîche et la brasserie Dama- tio à Pontarlier. La première année, 233 hectolitres sortent de l’atelier de fabrication mor- tuacien. C’est le début d’une aventure brassicole qui
aussi importants que ceux enre- gistrés à la fin des années tren- te, quand l’entreprise embou- teillait 20 000 hectolitres. Cinq générations se sont succé- dé à la direction de la brasse-
rie Chopard qui a marqué l’histoire économique et sociale du Val de Morteau. Si ce nom est resté ancré dans la mémoire col- lective, c’est aussi parce que les descendants de François Phi- lippe ont eu des destins peu com- muns et pas seulement dans le métier de brasseur. “Les rapports de cette famille avec le déve- loppement économique, culturel et social de la région seront importants. Des professions aus- si diverses que brasseur, archi- tecte, tailleur de pierre, horlo- ger, ingénieur des ponts et chaus- sées, sous-préfet, juge de paix, ou banquier ont marqué de leur empreinte le département du Doubs et la capitale de l’État. Le vaisseau amiral de l’ensemble reste sans conteste la brasserie” écrit Henri Leiser. On apprend par exemple dans ces pages qu’Alexis (1828-1891), passion- né de musique et d’art en géné- ral, fut l’ami de Gustave Cour-
bet. Le peintre est venu à la bras- serie. Il fut même invité à un mariage de la famille Chopard à Morteau à l’occasion duquel il offrit aux mariés un tableau du Saut du Doubs peint le jour même. Le parcours d’Alphonse (1859- 1939) est également passion- nant. Architecte formé à Paris, il a réalisé de nombreux édifices dans le Haut-Doubs comme le Théâtre municipal de Pontarlier construit sur les anciennes halles. Alphonse Chopard était aussi l’ami de l’écrivain caricaturiste Ferdinand Bac. C’est lui qui des- sinera en 1893 le logo de la bras- serie où l’on voit une femme assi- se sur un aigle qui tend vers le
ciel un verre de bière. Il venait de donner son identité visuelle à la Brasserie de l’aigle ainsi nommée car elle est adossée au Crêt de l’Aigle à Morteau. Deux ans de travail ont été nécessaires à Henri Leiser pour écrire ce livre parfaitement ren- seigné, agrémenté d’archives photographiques qui montrent, entre autres, la transformation de la brasserie, et de documents qui témoignent de l’implication de la famille Chopard dans la vie mortuacienne. L’auteur a travaillé étroitement sur ce pro- jet avec la famille Chopard et en particulier avec Sylvie Cho- pard-Chartron qui a signé la préface. À lire.
“L’aigle et le houblon” par Henri Leiser Éditions du Belvédère Tél. : 03 81 46 52 15 Dédicace le 24 novembre à 14 heures, librairie Rousseau Conférence le 23 novembre à la M.J.C. de Morteau
Henri Leiser a travaillé pendant deux ans sur ce livre agrémenté d’images qui montrent l’évolution de la brasserie.
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