Journal C'est à Dire 181 - Octobre 2012

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Prévoyance Retraite : les frontaliers des collectivités devront bosser plus

Membre de l’hôpital neuchâtelois ou de la fonction publique, les salariés qui cotisent à la caisse de retraite “prevoyance.ne” devront vraisembla- blement travailler un an de plus. La faute à la crise.

A nnie habite Villers- le-Lac et travaille dans le secteur social au Locle. Salariée de la fonction publique suisse, elle gère des jeunes en échec scolaire ou en grande difficul- té et vient d’apprendre cou- rant septembre une mauvai- se nouvelle : l’allongement de la durée du travail d’une année pour tous ceux qui coti- sent à la caisse “prevoyan- pas à quelle sauce elles vont être mangées mais quelle dose de beurre mettront-elles dans leurs épinards une fois la retraite venue. La raison : la crise économique des sub- primes oblige la Caisse à une recapitalisation dès 2013. “Notre plan doit être approuvé par le législatif courant février 2013 mais nous dirigeons vers une année de travail supplémentai- re pour les salariés. L’âge de la retraite sera alors de 63 ans (contre 62 aujourd’hui)” annon- ce Marc-André Oes, président ce.ne”. À 55 ans, elle fait partie comme une centaine d’autres Français de ces per- sonnes proches de la retraite qui souhai- teraient savoir non

d’une augmentation des cotisa- tions (de 22 % à 27 ou même 29 %), d’une baisse des rentes et d’une contribution plus for- te de l’employeur. En Suisse, personne ne s’en offusque. “On aimerait bien manifester mais les Suisses semblent d’accord de travailler un an de plus…” dit un salarié désabusé. Les métiers difficiles comme les bûcherons pourraient avoir droit à des dérogations en mainte- nant leur départ à 60 ans. “Nous sommes aussi en discussion avec les syndicats pour supprimer les obligations de veille (travail de nuit) aux personnels hospi- taliers” poursuit le président de la Caisse pour rassurer ses membres. La police également mais cela ne concerne pas les frontaliers car ces postes sont réservés aux Suisses. La recapitalisation de “pre- voyance.ne” exigera, si le légis- latif l’officialise dans quelques mois, de serrer encore davan- tage la ceinture du budget can- tonal neuchâtelois et pourrait se faire au détriment d’autres grands projets, comme le nou- vel hôpital ou la baisse fisca- le promise. C’est le début de la rigueur… E.Ch.

de la Caisse qui assure 24 000 personnes dans le canton dont 17 000 sont actifs et 7 000 à la retraite. L’âge moyen d’un assu- ré est de 42 ans. Si elle est loin d’être en faillite avec ses 2,8 mil- liards d’actifs et 800 millions investis dans des immeubles, cette fameuse caisse neuchâte- loise a perdu en plaçant son argent sur les marchés bour- siers suisses, européens et mon- diaux. Ce “mauvais” coup finan-

cier a provoqué une chute du degré de cou- verture à 55,7 % au 1 er janvier dernier alors que le seuil devra être de 60 % d’ici 2020.

Une baisse des rentes et une contribution plus forte.

On est bien loin du taux de cou- verture à 72 % des dernières années ! “Ce taux montre la fra- gilité de notre Caisse, fragilité provoquée également par le faible degré de couverture ini- tial consécutif à un manque de financement antérieur” pour- suit le président de la caisse depuis son bureau de La Chaux- de-Fonds. Réunis autour d’une même table en urgence le 7 septembre, employeurs et employés ont trouvé cet accord de travail d’une année supplémentaire,

Les métiers de la santé sont notamment touchés.

Les Brenets

Prendre la mesure

de la future manufacture Avant de construire le bâtiment, le gabarit de la manufacture Cartier a été monté aux Brenets sur le terrain qui accueillera le projet afin que tous les habitants puissent de rendre compte de son emprise.

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Les gabarits ont été installés au Clos Ferré, là où se trouvera la future manufacture Cartier.

C’ est la règle en Suisse. Dans le cadre des démarches administra- tives préalables à la construction d’un bâtiment, il faut en maté- rialiser les contours sur le ter- rain, afin que chaque citoyen et en particulier les voisins puis-

industriel est soumis à enquê- te publique pour un mois. Elle s’achèvera le 5 novembre. Les Suisses ont donc jusqu’à cette date pour apporter leurs com- mentaires sur ce dossier et enga- ger des recours. “Beaucoup de personnes attendent l’installation

pays démocratique, pour mettre tout le monde d’accord, on a voté. Le 26 août dernier, les partisans du “oui” à Cartier l’ont empor- té d’une courte longueur sur les partisans du “non” qui redou- tent une augmentation des nui- sances liées notamment au tra- fic frontalier. Il est prévu en effet que la manufacture de joaille- rie emploie 400 personnes dont 60 % de travailleurs frontaliers. Le groupe Richemont investit 50 millions de francs suisses dans ce projet synonyme de nou- velles recettes fiscales pour la commune des Brenets. Elle devrait percevoir 600 000 francs suisses liés précisément à l’impôt frontalier, qui viennent s’ajouter au prix de vente du terrain cédé pour une somme d’un peu plus d’1 million de francs suisses.

sent en prendre la mesure. Actuellement, on peut voir ce genre de “mikado” géant aux Bre- nets, en lieu et place de la future manufacture Cartier. “Cela permet

de ces gabarits pour réagir” remarque Alain Faessler. Une fois l’enquête publique terminée, si aucun recours n’est déposé, Cartier devra

“Pour visualiser le projet.”

attendre que le permis de construire soit délivré avant de bâtir cette nouvelle unité de pro- duction qui a fait débat aux Bre- nets pendant plusieurs semaines, jusqu’à diviser les habitants. Alors, comme souvent dans ce

de visualiser le projet dans son environnement” note Alain Faessler, administrateur de la commune des Brenets. Les dimensions moyennes du bâti- ment sont de 140 mètres de long, 56 mètres de large et 10,9 mètres de hauteur. Le projet

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