Journal C'est à Dire 181 - Octobre 2012

20

D O S S I E R

Les chiffres

Haut-Doubs

Le nombre de sacrements

Les baptêmes

est en chute libre

Année 2007

Année 2011

Plateau de Maîche Val de Morteau Plateau du Russey

127 140 58 325

108 123 50 281

Total

Diocèse de Besançon

Les mariages

Année 2007

Année 2011

Plateau de Maîche Val de Morteau Plateau du Russey

23 38 15 76

17 26

Des prêtres de plus en plus âgés - Prêtres incardinés au diocèse de Besançon :

8

210 (173 présents dans le diocèse et 37 hors diocèse).

Total

51

- 100 ont entre 75 et 100 ans : 71 sont en retraite, 29 en ministère - 59 ont entre 50 et 74 ans : 57 en ministère 2 en retraite - 14 ont entre 32 et 49 ans

- Présents dans le diocèse :

173

Les funérailles chrétiennes Année 2007

Année 2011

Plateau de Maîche Val de Morteau Plateau du Russey

92 114 46 252

105 138 39 282

Total

Source diocèse

L’évolution des services religieux Année Baptêmes Mariages

Sacrements et vocations en baisse constante Année Population Baptêmes Mariages Confirmations Prêtres Religieuses 1980 520 300 6 198 2 368 670 1985 6 106 1 882 603 1 140 1990 534 835 5 537 1 904 934 536 960 1995 5 039 1 535 361 426 784 2000 552 790 4 648 1 440 742 356 672 2005 4 054 992 331 277 465 2010 575 115 3 466 804 494 233 425 2011 593 729 3 361 713 425 223 415 Source diocèse

Confirmations

Funérailles

1980 1986 1991 1996 2001 2006 2007 2008 2009 2010 2011

5 557 5 942 5 462 4 974 4 586 3 912 3 797 3 813 3 554 3 466 3 361

2 480 1 834 1 707 1 468 1 247 925 980 881 822 804 713

4 545 4 675 4 311 4 667 4 218 4 065 3 955 4 062 4 221 4 186 4 216

788

1 120 501 925 430 641 491 494 425

Morteau “Je veux une Église ouverte et tolérante” Arrivé il y a un mois et demi à Morteau en rem- placement des pères Mesny et Roncet, le père Michel Jeanpierre veut “apporter son énergie et sa fraîcheur” au service de l’Église.

L es accros à Internet l’ont certainement connu il y a quatre ans lorsqu’il était un des trois participants vedettes de la “Prêtre Academy”. Ce pastiche monté par le service des vocations de l’archevêché de Besançon sur lemodèle de la “Star Academy” avait eu un retentis- sement national. L’objectif de l’opération était de montrer la vie quotidienne de ces prêtres du dio- cèse de Besançon afin de casser quelques clichés tenaces et pour- quoi pas, faire naître des voca- Officiellement nommé à Mor- teau depuis septembre, Michel Jeanpierre n’arrive pourtant pas en terre complètement incon- nue. Il y a 25 ans, il était aumô- nier de collèges et de lycées et venait tous les mercredis après- midi à la rencontre des jeunes lycéens de Morteau. Mais cet- te fois-ci, c’est toute une com- munauté qu’il apprend à connaître. “J’ai trouvé ici sur le Val de Morteau énormément de gens engagés, des équipes très solides et très motivées et des tions. Michel Jeanpier- re s’était prêté au jeu, convaincu que l’Église est tenue de s’ouvrir au monde,y compris en pro- voquant ce genre de buzz médiatique.

gens extrêmement chaleureux et accueillants. J’arrive avec toute mon énergie, ma fraîcheur. Toutes les conditions sont réunies pour bien servir cette Église” com- mente le père Jeanpierre, 51 ans, ordonné prêtre en 1987. Son challenge est de taille. Même s’il est épaulé par le père Gabriel Rognon, il doit quasiment à lui seul remplacer les deux prêtres qui sont partis. Forcément, cer- taines des habitudes vont chan- ger. “Cela va demander une orga- nisation différente, confirme le 10 heures, dans deux églises dif- férentes, une le samedi soir à la chapelle de Morteau, et la nou- veauté, c’est une célébration de la parole que l’on instaure de temps en temps le dimanche. L’idée est de réunir les chrétiens dans une église, mais sans prêtre. On ne fait que reprendre une tra- dition qui date des origines de l’Église.” Car pour Michel Jean- pierre, ce qui fait l’Église, ce n’est pas le prêtre mais bien avant tout, la communauté des chré- tiens. “Les prêtres changent, la communauté reste” résume-t-il. prêtre originaire de Haute-Saône. Notam- ment concernant la célébration du dimanche. Il y aura en général les messes de

“Dans l’Église, rien n’est impossible.”

Avant d’arriver à Morteau, Michel Jeanpierre a passé dix ans en tant que curé de deux unités pastorales du côté de Miserey-Salines et de la Haute-Saône voisine.

La sérieuse baisse des vocations, selon lui, n’est donc pas un obs- tacle majeur à une vie de chré- tien. Si le prêtre affirme être dans la continuité de ses deux prédé- cesseurs, sa profession de foi tient en quelques mots : l’ouverture à la différence. Pour Michel Jeanpierre, c’est elle qui “conduit à la vie. Le repli sur soi, lui, conduit toujours au fana- tisme et à la mort. Je veux une Église ouverte et tolérante, ouver- te à la diversité des modes de pensée.” D’ailleurs, la baisse du nombre de pratiquants, il n’en

fait pas non plus un drame. “Je préfère une Église modeste et humble qu’une Église triom- phante. Les périodes où l’Église était trop triomphante ont sou- vent conduit à des désastres” estime l’homme d’Église. C’est donc sans aucun a priori qu’il aborde son nouveau servi- ce dans le Val de Morteau. “On discute avec la communauté, on apprend à se connaître, on s’apprivoise sourit-il. Et les choses se passent très bien. Il ne faut pas oublier qu’on fait ça avant tout pour le Seigneur et pour un mieux vivre ensemble.” Michel

Jeanpierre est également conscient qu’il doit s’adapter aux évolutions des modes de vie. Cela passe par une organisation dif- férente. “Cela ne signifie pas une Église à la carte, mais l’essentiel est de maintenir le lien. C’est une sorte de “partenariat” à mettre en place avec les familles. Mon idée, c’est l’adaptation au quo- tidien de situations particulières. L’objectif est de faire comprendre qu’il y a toujours une réponse quelle que soit la demande. Dans l’Église, rien n’est impossible.” Au sujet de la baisse du nombre des mariages, le père Jeanpier-

re voit d’abord le verre à moitié plein : “Les gens veulent être vrais aujourd’hui, ne veulent plus fai- re semblant. Ceux qui se marient à l’Église aujourd’hui le font avec sincérité. Ce n’est plus pour fai- re plaisir à la grand-mère.” Même chose avec les baptêmes. Sur ce point, le père Jeanpier- re se réjouit déjà d’avoir à bap- tiser à Pâques prochain trois garçons de dix ans et un adul- te. Dans le Val de Morteau, mal- gré toutes les statistiques, l’Église est bien vivante. Le père Jean- pierre en est déjà convaincu. J.-F.H.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker