Journal C'est à Dire 179 - Septembre 2012

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Organisation et renseignements Comité des Fêtes www.lachaux25.com

le contenu a de quoi faire pâlir de jalousie la “Grande Nation” en prise avec la désindustriali- sation. Aux Brenets, les anti-Cartier dénoncent une augmentation Cartier peut enfin s’implanter Les habitants ont dit “oui” à la vente d’un terrain com- munal à l’entreprise Cartier qui a en projet de construi- re une manufacture pour la joaillerie. À la clef, 400 emplois, et 60 % de frontaliers attendus. Les Brenets 60 % de la main-d'œuvre sera frontalière, c’est une des rai- sons pour lesquelles la marque a voulu se s’approcher de la frontière. À cette rentrée d’argent s’ajoute le produit de

Merci ! L’association La Chaux Animations et les sociétés locales du village remercient très sincèrement tous ceux et celles qui ont participé à la fête villageoise et sportive de La Chaux de Gilley. Merci à tous les artisans et commerçants, participants ainsi qu’aux nombreux bénévoles, et à tous les sportifs. Merci à l’Entente Saugette de Montbenoît. Caves de la Grande Oie Gérant Thierry TOURNIER Maison Girardet Vins

D écidément, nos amis suisses n’en finissent pas de nous sur- prendre. En France, on manifeste contre une ligne T.G.V., une autoroute, une cen- trale nucléaire, mais sans dou- te pas contre l’arrivée d’une usi- ne ou alors pour l’empêcher de fermer. Autre pays, autre cul- ture. Ces dernières semaines, c’est l’arrivée annoncée de Car-

tier qui a agité la bourgade des Brenets. Des habitants n’ont pas hésité à s’opposer au pro- jet d’implantation d’une manu- facture pour la joaillerie par la grande marque de luxe, prête à investir 50 millions de francs suisses dans ce nouveau site de production avec à la clef un potentiel de 400 emplois. Bigre, les Helvètes font les fines bouches sur un dossier dont

des nuisances géné- rées surtout par le tra- fic frontalier. À l’inverse, les pro-Car- tier voient l’intérêt éco-

la vente du terrain com- munal au groupe Riche- mont qui s’élève à un peu plus d’un million de francs suisses.

Au mieux au printemps 2013.

nomique du projet. D’après les estimations, la commune des Brenets devrait percevoir 600 000 francs suisses de recettes fiscales supplémen- taires liées à l’impôt frontalier puisque Cartier annonce que

Alors, comme souvent dans ce pays démocratique, pour mettre tout le monde d’accord, on a voté. Le 26 août, les électeurs de ce bourg de 1 200 habitants ont été invités à se prononcer sur la question. Le projet a été approuvé. Avec 355 voix contre 338, les partisans du “oui” l’ont emporté d’une courte longueur. Sur le fond, il s’agissait de se prononcer : 1 - sur le change- ment d’affectation de la parcel- le (8 256 mètres carrés) du Clos Ferré pour la classer en zone industrielle alors qu’elle était dédiée à de l’habitat, et 2 - sur la vente du terrain. “La commune est très satisfai- te du résultat de la votation” remarque Alain Faessler, admi- nistrateur de la commune des Brenets. Le Conseil communal espère maintenant que le “pro- jet ira de l’avant et que la demande de permis de construi- re sera rapidement déposée, mais c’est le groupe Richemont qui tient le calendrier.” Avec la votation, le projet a pris du retard. Pour l’instant, on ne sait pas quand démarreront les travaux. “Il est clair que les

Claude Verdan Photographe Photographe de la 31 e Fête Villageoise et Sportive 39300 Champagnole - 03 84 52 00 22 25650 La Chaux de Gilley - 03 81 43 34 39

1 rue de la Grande Oie - 25300 DOUBS T. 03 81 39 26 00 P. 06 86 71 29 26 F. 03 81 46 26 56

L’épicerie du village La Chaux de Gilley 03 81 43 39 89

Rendez-vous en 2013 pour la 32 e fête villageoise

délais et échéances indicatifs avancés avant le référendum ne peuvent plus être tenus poursuit le Conseil communal. Ces échéances seront repoussées de quelques mois. Au mieux les pre- miers travaux pourront com- mencer au printemps 2013.” L’ouverture de la manufactu- re ne devrait pas générer beau- coup plus de nuisances qu’aujourd’hui aux Brenets. Quo- tidiennement, 2 900 frontaliers traversent le village pour gagner leur lieu de travail au Locle ou à La Chaux-de-Fonds. “Le

trafic frontalier se fait déjà par Les Brenets” poursuit Alain Faessler. Néanmoins, la com- mune a prévu des aménage- ments pour réguler la circula- tion. Un feu tricolore sera mis en service aux Pargots. Les sala- riés frontaliers travaillant aux Brenets seront invités à laisser leur voiture à la frontière et à utiliser les bus gratuits qui les achemineront jusqu’à leur usi- ne. L’initiative de la commune est bien vue. Décidément, ces Suisses… T.C.

Cartier prévoit de construire un bâtiment de 150 mètres de long, 40 mètres de large et 10 mètres de haut sur le terrain du “Clos Ferré”.

La saga Dubied, un pan de l’histoire industrielle locale Val de Travers P rès de 1 500 collaborateurs travaillaientsurlesiteDubied àCouvetvers1970.Soit pra- en 1879. Il n’a que 23 ans. En 1896, il adjoint à la division des machines à tricoter une division de mécanique générale et de décolletage. Le Val de Travers et Couvet en particulier ont vécu pendant près de 120 ans sous la “tutelle économique” de l’entreprise Dubied, le fabricant de machines à tricoter.

borateurs sur sept sites. La sui- te fut plus morose, marquée par une lente agonie jusqu’au der- nier soupir en 1987. Les causes du déclin furent multiples. “Dubied fabriquait d’excellentes machines mais elle a raté le vira- ge de l’informatique et de l’électronique, résume Jacques Kaeslin. On peut aussi signa- ler que c’est la seule faillite qui ne se termine pas par des chiffres noirs.” En effet, la liquidation des actifs permit aux liquida- teurs de rembourser tous les créanciers, principal et intérêts, et de servir en plus un dividen- de aux 60 000 actions et 20 000 bons de participation dont était composé le capital social. Du jamais vu.

tiquement un quart de la popu- lation active du Val de Travers. “Dubied à Couvet, c’était l’équivalent de Michelin à Cler- mont-Ferrand ou Peugeot dans le pays de Montbéliard” , explique Jacques Kaeslin, un passionné d’histoire locale. À l’origine de la saga Dubied, un coup de baguet- te de la Fée verte. La famille Dubied a d’abord prospéré dans le commerce d’absinthe. Fils de distillateur, Henri- Édouard Dubied fonde l’entreprise en 1867. Cet ingé- nieur-mécanicien a fait ses gammes dans plusieurs usines de construction navale en Fran- ce. Toujours en 1867, il découvre à l’exposition universelle de Paris une machine à tricoter à main inventée par un américain dont il acquiert le brevet pour l’Europe. Il se lance dans la fabrication à Couvet. “Il fut confronté au défi industriel de regrouper une main- d’œuvre jusqu’alors dispersée” , poursuit Jacques Kaeslin. Son fils Paul-Édouard Dubied lui aus- si ingénieur-mécanicien n’a d’autre choix que de reprendre les rênes de l’entreprise au len- demain de la mort de son père

Édouard Dubied & Cie devient une société anonyme en 1919 avant le transfert du siège et de la direction de la firme à Neu- châtel. Pierre-Édouard rachète en 1935 une société allemande qui fabrique des machines à tri- coter circulaires.Après son décès en 1955, son gendre Rodo de Salis puis son petit-fils Sker de Salis occupent l’un après l’autre la fonction d’administrateur-délé- gué au conseil d’administration. Les années 1967 à 1972 furent glorieuses. Le groupe Dubied occupe alors près de 2 900 colla-

Le site de Dubied va se développer au fil des générations. Il s’étend aujourd’hui sur près un kilomètre au bord de l’Areuse.

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