Journal C'est à Dire 179 - Septembre 2012

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P L A T E A U D E M A I C H E

Pour Dany Moureaux, la désillusion est dans le pré A quelques semaines de la fin des aventures télévisuelles de “L’amour est dans le pré”, l’agriculteur-accordéoniste-aubergiste d’Indevillers a tapé du poing sur la table. Trop c’est trop. Faute d’amour, c’est la colère et l’amertume qui sont au rendez-vous. Indevillers

L ors de la visite de Kari- ne Lemarchand et des équipes de M6 à la fer- me-auberge en début d’année, Dany a expliqué ses motivations et fait part, sans doute maladroitement, de ses attentes. Tout le monde a enco- re en tête la définition qu’il a donnée des mensurations atten- dues, ou plutôt exclues, chez ses prétendantes. Un premier épi- sode qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux notamment. Ce premier couac télévisuel n’était qu’un début. Car Dany a beaucoup de mal à digérer ce qui est montré de lui semaine après semaine. Tenu par contrat au silence pen- dant cinq ans, il n’a pas tenu,

“Ça”, c’est notamment une ima- ge de macho dirigiste que Dany conteste vigoureusement. Et les désagréments ne s’arrêtent pas là. “Il y a beaucoup de curieux qui viennent jusqu’à l’auber- ge, juste pour voir. Certains entrent sans dire un mot, pren- nent une photo puis s’en vont. C’est presque du harcèlement. D’ailleurs, une des candidates de la saison (N.D.L.R. : Annie,

réponse à ma lettre recom- mandée, cʼest de donner des conseils aux chauffeurs qui sont eux des professionnels de la route qui parcourent des milliers de kilomètres.” Et les consé- quences sont économiquement lourdes. Une société qui était venue 17 fois lʼan dernier ne veut plus envoyer de bus tant que la situation nʼaura pas évolué. Alors Dany pose la question : “Qui va payer les réparations des bus endommagés et combler le manque à gagner que je subis ?”

Ça coince pour les bus E n plus de ses tracas média- tiques, Dany a une autre source de mécontentement, lʼac- cès des bus à sa ferme-auber- ge dʼIndevillers. “Suite à des tra- vaux réalisés vers lʼéglise du vil- lage, les bus ont beaucoup de mal à passer sans toucher soit sur le côté soit sur lʼavant.” Avant les travaux, aucun souci pour les autocaristes, mais depuis, “plus dʼun bus sur deux a un pro- blème dʼaccès” explique-t-il avant de poursuivre : “Et la seule

n’attendant même pas la fin de la diffusion pour s’exprimer. “Ils jouent avec nos vies. La plupart des gens ne me reconnaissent pas dans ce qui est montré de moi. Les

l’éleveuse de chevaux) a déjà porté plainte pour ce motif.” Une petite satisfaction tout de même, “les belles images montrées du secteur et les lettres que je continue de rece-

Le vrai Dany n’est pas celui de la télé.

scènes sont coupées, montées, ce n’est pas honnête” affirme l’agri- culteur. Ses propos ont d’ailleurs été repris par les médias natio- naux tout heureux de lancer un énième débat sur la télé-réa- lité et d’arbitrer une passe d’armes cathodiques entre des candidats désabusés et des pro- ducteurs et une animatrice qui défendent bec et ongles leur programme vedette. “J’aime- rais bien poser une question à tous ces gens poursuit-il : Est- ce qu’ils accepteraient eux d’être à nos places et de subir ça ?”

voir de filles qui veulent me connaître en dehors de l’émis- sion” sourit-il. Maigre consolation pour le célèbre célibataire qui a sans péché par naïveté, personnage public du fait de ses multiples activités, qui gardera un bien mauvais souvenir de ce passa- ge télé, en espérant que son image ne soit pas trop écor- née et qles gens comprendront que le vrai Dany n’est pas celui que la télé a bien voulu mon- trer. D.A.

Dany est très remonté contre les producteurs de l’émission.

Jacques Donzé livre ses souvenirs d’enfant Très attaché à sa ville, Charquemont, Jacques Donzé, 79 ans, y a tous ses souvenirs, bons ou mauvais. Ceux de la guerre et donc de son enfance sont encore très présents et il a souhaité les faire partager dans un ouvrage très documenté, “Charquemont dans la tourmente”. Charquemont

I ssu d’une famille d’horlogers bien connue sur le plateau, Jacques Donzé n’est pas un novice dans le monde de l’écriture. Mais ces souvenirs particuliers de son enfance et des années 1937 à 1947, la pério- de retenue, deux hommes l’ont décidé à les coucher sur papier. L’abbé Mariot- te d’abord qui avait lui aussi écrit sur le sujet et Bernard Clavel, un auteur régional bien connu qui au hasard

sinait un peu plus chaque jour en 1939. Avec ses yeux d’enfant, il suit cette évolution jusqu’au déclenchement du conflit et des souvenirs des actualités suivies en famille grâce à un poste de T.S.F. et des cartes accrochées au mur par un père qui suit scrupuleusement les mouvements de troupes. Le jeu- ne Jacques vit donc la guerre inten- sément, prenant jour après jour conscience de la gravité de la situa-

re. Jacques Donzé n’a rien oublié des F.F.I. qui paradaient et de l’arrivée des troupes françaises qu’il est allé accueillir comme beaucoup d’autres à Maîche, faisant le trajet sur le por- te-bagages du vélo de son frère. “Charquemont dans la tourmente” n’est toutefois pas qu’une liste de sou- venirs. Les témoignages et documents originaux y sont nombreux, donnant ainsi toute sa force à l’ouvrage qui fera date dans l’histoire de la petite ville horlogère qui comme beaucoup d’autres à pareille époque a vu sa population se diviser et vivre la guerre avec plus ou moins d’engagement. Une histoire vécue au quotidien par un enfant deve- nu adulte qui aura mis plus d’un demi- siècle pour la livrer. D.A. Pour se procurer le livre (au prix de 35 euros) : à la Presse de Maîche, à Super U au Russey et au domicile de l’auteur 12, rue Neuve

d’une rencontre un jour dans un train a conseillé à Jacques d’écrire pour se libérer de tous ses souvenirs. À commencer par ceux des prémices du conflit, juste après le Front Populaire, de

tion, au détour d’un accident de la circulation en ville par exemple où il surprend des discussions alarmistes entre adultes. Puis les Allemands sont arri- vés à Charquemont. Il a donc

De nombreux témoignages et documents.

cette Exposition universelle à Paris en 1937 où Jacques se rend avec son père profitant de ses congés payés pour suivre la société de musique “La Démo- crate” dans une capitale encore tou- chée par les grèves. Déjà, la tension était forte en Europe et la guerre sem- blait inévitable. L’auteur évoque alors l’arrivée des pre- mières troupes françaises à Char- quemont, des soldats venus se posi- tionner en vue d’une guerre qui se des-

fallu fuir vers la Suisse, à pied, des moments gravés à jamais. Débâcle, clandestinité, la vie sous l’occupa- tion est bien entendu difficile et les événements marquants sont nombreux. Le retour au pays et à la maison se fera au moment où Pétain signa la capitulation de la France. Parmi cette foule de souvenirs, il y a “le coup des Écorces” raconté ici en détail et bien sûr, celui du jour de la libération tient une place particuliè-

25140 Charquemont Tél. : 03 81 68 69 15

Jacques Donzé a mis plus d’un demi-siècle à livrer ses souvenirs d’enfant.

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