Journal C'est à Dire 175 - Mars 2012
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P L A T E A U D E M A Î C H E
Damprichard Réouverture espérée de la maison “Âges et vie” Alternative aux maisons de retraite traditionnelles, les structures “Âges et vie” connaissent un beau succès dans la région. 15 maisons sont totalement occupées. La 16ème quant à elle est fermée, faute de résidents, à Dampri- chard. Explications du gérant de l’entreprise et du maire.
L e concept des maisons “Âges et vie” est simple : unemaison rassemble six personnes âgées dépen- dantes mais désireuses de rester dans leur village au sein d’une colocation avec pour voisines, à l’étage, trois aides à domicile sala- riées par les résidents. Au final, une solution moins coûteuse que les établissements classiques pour les familles. “La municipalité a été séduite par cette petite struc- ture avec une assistance per-
octobre 2010, cette maison est aujourd’hui fermée. Nicolas Péret- te, gérant de l’entreprise “Âges et vie” analyse la situation : “Nous avons ouvert dans le même temps une maison à Damprichard et une autre à Charquemont. Deux petites villes voisines. Il n’y avait pas pour autant de risques car nos deux maisons représentaient douze places et le besoin était identifié sur le plateau par le Conseil général.” Sur ce secteur pourtant, depuis 2000, deux
Pérette. La montée en puissan- ce prévue est donc compromise. Alors, la maison de Charque- mont n’affichant pas complet elle non plus, une décision doit être prise : “Il était coûteux de gérer deux maisons non complètes alors que nous pouvions rassembler les résidents dans une seule” pour- suit le gérant. En octobre 2011, les locataires de Damprichard où la maison va donc fermer, sont donc transférés à Charquemont. À ce jour, la situation a quelque
La maison est occupée à l’étage par des locataires classiques. Des solutions sont recherchées pour les six logements du rez-de-chaussée.
peu évolué. D’ores et déjà, deux des logements situés à l’étage sont loués comme le seraient d’autres appartements et non pas à des aides familiales. Aucu- ne répercussion pour la com- mune qui n’a pas à compenser les loyers ou pallier quelque défaillance que ce soit. “La com- mune participe financièrement à une étude menée par Âges et
vie et l’A.D.M.R.” confie le mai- re désireux de voir une solution aboutir pour le bien des per- sonnes âgées de Damprichard. L’étude en question vise à trou- ver des alternatives avec “peut- être un partenariat avec l’A.D.M.R. qui viendrait assurer un service aux résidents qui seraient donc des gens plus auto- nomes que dans nos autres mai-
sons. Des locataires classiques sans être employeurs” explique Nicolas Pérette. Les résultats seront connus dans les prochains jours et toutes les parties espè- rent voir la maison locale d’Âges et vie afficher complet comme les autres structures du groupe avec sans doute un autre mode de fonctionnement que celui ini- tialement prévu.
autres structures d’envergure ont ouvert leurs portes à Maîche : une M.A.R.P.A. et un E.H.P.A.D. “Ce n’est
manente et un coût modéré” explique le maire de Dampri- chard Guy Sigvart qui p o u r s u i t : “L’hébergement pour
Nouveau mode de fonctionnement envisagé.
Maîche
Serge Meunier, 65 ans, footballeur Sur la licence de la Fédération Française de Foot- ball de Serge Meunier, à la ligne date de nais- sance on peut lire : 30 novembre 1947. Pour- tant, il ne s’agit pas d’une licence de vétéran ou de dirigeant mais bel et bien de joueur de l’entente sportive du pays maîchois.
personnes âgées était au cœur des débats du conseil municipal depuis des années.” La décision sera donc unanime parmi les élus locaux, le seul investisse- ment public consistant à offrir le terrain et le viabiliser, coûts qui seront très vite récupérés grâce aux taxes foncière et d’habitation. Pourtant, ouverte en
pas un obstacle car notre mai- son est un intermédiaire entre ces deux établissements” pour- suit le responsable. Pourquoi alors avoir dû fermer la maison de Damprichard en octobre dernier ? “Dès l’ouverture, parmi les premiers résidents, cer- tains ont eu des soucis de santé et ont dû partir. Nous avons aus- si eu un décès” explique Nicolas
à une idée reçue, lui a remon- té le terrain en vieillissant pour être aujourd’hui avant-centre. “Devant, on peut se reposer de temps en temps” explique-t-il. L’expérience fait le reste. Serge Meunier a toujours consi- déré le foot comme un loisir expliquant qu’il pourrait pas- ser ses dimanches à marcher ou faire du ski, alors pourquoi pas le foot ? Dirigeant ? “C’est trop stressant, ce n’est pas pour moi.” Alors chaque dimanche, il est bien présent sur le terrain avec de ma présence, ils me connais- sent. ” Des coéquipiers qui, à 18 ans, pourraient être ses enfants voire ses petits-enfants. “J’ai juste de temps en temps un au revoir Monsieur de la part d’un adversaire à la fin du match” confie-t-il en souriant. “Mais pendant le match, ils ne se retien- nent pas” poursuit-il. Lui non plus d’ailleurs. La peur de se faire mal, Serge n’y pense pas. Il a été relativement épargné par les blessures tout au long de ces années. Tout juste une ses coéquipiers de l’équipe C du pays maî- chois : “On m’appelle parfois le vieux ou Ser- gio mais mes coéqui- piers ne s’étonnent plus
section du tendon d’Achille dans les années quatre-vingt et un genou déboîté il y a deux ans… à l’âge de 63 ans. Une péripétie qui n’a pas pour autant sonné l’heure de la retraite sportive. Cette passion du ballon rond, il l’a transmise à son fils Julien, joueur à Charquemont avec qui il n’a jamais joué. “Ni avec ni contre” précise-t-il. Mais qui sait, dans les années à venir peut- être. En effet, à la question de la fin de carrière, la réponse laisse imaginer que ce n’est pas sûre, c’est que la flamme est toujours là et que c’est son prin- cipal moteur après 50 années sur les terrains et sans doute au moins 1 000 matches joués. Et il peut aussi compter sur une très bonne source de motiva- tion qui lui font garder ses jambes de vingt ans (et quelques…) : la présence régu- lière au bord du terrain de son petit-fils Maxence, footballeur comme lui et toujours prêt à lui lancer un “Allez papy !” D.A. pour tout de suite : “Peut-être l’année pro- chaine, peut-être pas. Ça viendra tout seul de toute façon” explique Serge. Une chose est
M ême s’il n’y voit rien d’extraordinaire, sa situation est hors du commun surtout quand on sait que lamajeure par- tie des footballeurs amateurs rac- croche les crampons vers l’âge de 35 ans. À ce moment-là, Serge Meunier n’avait pas encore fait la moitié de sa carrière commencée à l’adolescence après avoir pra- tiqué gymet athlétisme.Dès lors, il a toujours eu une licence de la F.F.F. “J’ai joué deux ans en Alsa- ce, quelques années à Charque- mont et surtout à Maîche” confie- t-il. Parmi les très nombreux souvenirs, celui de la saison 1968-1969 est en bonne place. “J’étais à l’armée et je jouais en senior pendant mes permissions. On est monté cette année-là en promotion honneur et on a joué la demi-finale de la coupe Jon- te… J’ai d’ailleurs eu une dent cassée ce jour-là !” Il était à l’époque libero et contrairement
“Allez papy !” au bord du terrain.
Debout, 2 ème en partant de la droite, Serge est toujours heureux de retrouver ses coéquipiers, jeunes et moins jeunes.
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