Journal C'est à Dire 175 - Mars 2012
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PRÉSIDENTIELLE 2012 : PAROLES DE MILITANTS
Ça y est, la campagne officielle pour la présidentielle 2012 est lancée. Ils seront donc dix au départ et désormais, sont tous sur la même ligne, puisqu’ils dispose- ront chacun dans les médias audiovisuels du même temps de parole jusqu’au pre- mier tour, le 22 avril. Le journal C’est à dire a souhaité donner dans ce numéro d’avril la parole aux militants, ceux de l’ombre, que l’on voit peu et qui se démènent depuis des mois pour certains, afin que la voix de leur chef de file soit la mieux entendue possible. Cette année, tout est bon pour faire vendre : affichage, tracts, réunions publiques, S.M.S., newsletters, tweets et toujours les méthodes classiques comme le porte-à-porte qui revient en force. Si les adhérents ne sont pas des milliers dans le Haut-Doubs, les partis peuvent pourtant compter sur une forte mobilisation des militants. C’est à dire a fait le tour de toutes les formations politiques en présence pour cette présidentielle. Deux sont absentes de ce dossier, indépendamment de la volonté de la rédaction : les partisans de Jacques Cheminade, inconnus ici, et ceux du Front National, qui fidèles à leurs sales habitudes, n’ont jamais donné suite à nos sollicitations. Dossier spécial présidentielle 2012, la parole est aux militants.
Les réseaux sociaux Présidentielle : les militants sur le pont Maintenant que la campagne officielle a démarré et que les temps de parole des can- didats sont égaux dans l’audiovisuel, c’est sur les militants de base que comptent les candidats. De l’extrême droite à l’extrême gauche, ils sont tous mobilisés.
O n ne sait combien ils sont pré- cisément. Environ 2 000, revendique l’U.M.P. dans le Doubs, un peu plus de 1 000 selon la fédération départementale du Parti Socialiste. Du côté du MoDem du Doubs, on avance le chiffre de 500. Dans les autres partis, les chiffres sont inférieurs : Europe Écologie-Les Verts annonce “200 adhérents” pour le Doubs, dont 130 sur le secteur de Besançon. Le F.N., fidèle à son habitude, se ter- re dans le silence. Et les plus petits partis, eux, ne comptent pas plus de quelques dizaines d’adhérents dans le département, parfois moins de dix pour les formations les moins populaires. Le N.P.A. par exemple totalise 70 adhé- rents dans le Doubs. se à l’Élysée qui font le plus de bruit ou qui savent le mieux se faire entendre. Le cas du Front de gauche est symptomatique de cet état de fait. Leur candidat Jean-Luc Mélenchon, avant d’investir la Bastille le 18 mars dernier, avait rempli le Palais des Sports de Besançon avec près de 5 000 sympathisants. Car adhérent ne veut pas dire militant. Si le parti commu- niste français revendique “220 adhé- rents dans le Doubs” , les autres com- posantes du Front de gauche (le Par- ti de gauche, la Gauche unitaire, Répu- blique et socialisme, Convergences Pourtant, ils sont tous mobi- lisés à tout juste un mois du premier tour. Et ce ne sont pas forcément les favo- ris des sondages ou les mieux placés dans la cour-
et alternative, le Parti communiste des ouvriers de France et la Fédération pour une alternative sociale et écolo- gique) comptent, chacune d’elles, tout au plus quelques dizaines d’unités. Et pourtant, ils ont su, emmenés par leur leader national, créer un véritable engouement, y compris localement. Le travail du militant a fortement évo- lué depuis la campagne précédente avec la généralisation des nouvelles technologies et l’explosion des réseaux sociaux. À l’U.M.P. par exemple, on a mis de côté la traditionnelle lettre aux militants au profit des S.M.S. et de Twitter pour donner rendez-vous aux militants dans les réunions locales de campagne. Au Parti Socialiste, si on socialistes à partir du 20 mars. “Les réseaux sociaux, c’est bien, mais rien ne vaut un bon porte-à-porte note Nico- las Bodin, le secrétaire départemen- tal du parti. Nous ciblons des rues ou des secteurs où les gens sont peu allés voter lors des précédentes échéances.” La campagne se jouera donc plus dans les cages d’escalier et dans les réunions publiques qu’à la télévision cette année, à entendre les principaux Q.G. locaux de campagne. Paradoxal. On trouve le même discours au Front de gauche (voir page 24) dont la stratégie a été de véritablement qua- privilégie désormais les news- letters et autres “tweets”, on n’a pas pour autant aban- donné les bonnes vieilles méthodes. Pour preuve, la grande opération de porte-à- porte lancée par les militants
driller le terrain. L’U.M.P. n’est pas en reste avec l’appui des Jeunes Pops et l’utilisation massive, ce n’était pas son habitude, d’Internet. Seules les formations les plus modestes ne peu- vent pas compter sur une mobilisation de masse. Ainsi le Bisontin Jean-Clau- de Chomette qui ne comptera que sur lui-même pour faire avancer les idées de son mentor Nicolas Dupont-Aignan. Chacun ses moyens, chacun sa métho- de. J.-F.H. Le militantisme aurait-il retrouvé des couleurs ? L a tenue dʼun compte de campagne qui retrace très précisément lʼorigine des recettes et la nature des dépenses engagées est obligatoire. Le candidat ne peut pas le gérer personnellement et doit nommer un intermédiaire financier (mandataire). Ce point nʼest pas nouveau. Ce qui est plus récent en revanche, cʼest ce quʼimpose la loi organique du 5 avril 2006 : le compte doit être déposé à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (C.N.C.C.F.P.) – et non plus au Conseil constitutionnel – au plus tard le neuvième vendredi suivant le second tour de scru- tin, afin dʼen vérifier la régularité. Pour chaque candidat, ses dépenses de
cière était simplement catastrophique avant même lʼamorce de la campagne. Un score inférieur à 5 % serait peut-être fatal au parti écologiste. Depuis 2001, le remboursement par lʼÉtat est de la moitié de ce plafond pour ceux ayant recueilli plus de 5 % des voix (8,08 millions dʼeuros en 2007). Pour les candidats présents au second tour, il sʼélève à la moitié du plafond des dépenses du second tour (10,79 millions dʼeuros en 2007). Dans tous les cas, ces remboursements ne peuvent pas être plus importants que les dépenses décla- rées par les candidats. En effet, lʼautre règle en matière de finan- cement des campagnes est la limita- tion des dons des personnes privées à 4 600 euros. Depuis 1995, les dons des entreprises privées sont interdits.
Financement : les règles à respecter
La campagne se jouera dans les cages d’escalier.
campagne sont plafonnées. Son mon- tant, actualisé par décret, sʼélevait en 2007 à 16,16 millions dʼeuros pour les candidats au premier tour et à 21,59 mil- lions pour ceux du second tour. Un rem- boursement des frais de campagne est prévu. Mais attention, pas pour tous et cʼest là que certains “petits” prennent des risques énormes. En effet, le rembour- sement pour les candidats présents au 1er tour sʼélève seulement au 1/20ème du plafond des dépenses du premier tour pour ceux ayant obtenu moins de 5 % des suffrages exprimés (808 000 euros en 2007). Un règlement-couperet pour certains petits partis, à lʼimage dʼEurope Écologie-Les Verts dont la situation finan-
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