Journal C'est à Dire 174 - Février 2012

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Ces Haut-Doubistes qui naissent en Suisse Statistiques De Maîche à Pontarlier, 2 635 personnes sont nées de l’autre côté de la frontière en 2008, date de la dernière étude de l’I.N.S.E.E. Qu’est ce qui pous- se ces mamans à accoucher en pays neutre ? Éléments de réponse.

D es bouts de chou français ouvrant pour la première fois leurs yeux sur le territoire suisse, il y en a chaque année des dizaines mais ce chiffre aurait tendance à diminuer depuis que l’hôpital de La Chaux-de-Fonds a rapatrié son service pédiatrique à Neuchâtel tout comme celui du Sentier (Vallée de Joux). C’est en tout cas ce que concède une représentante médicale neu- Pays lieu de résidence Nés en Nationalité Suisse suisse Aire urbaine Belfort- Montbéliard-Héricourt-Delle 1 470 507 Doubs Central 107 53 Haut-Doubs 1 068 438 Horloger 1 297 569 Loue Lison 130 67 Portes du Haut Doubs 165 83 Vosges Saônoises 248 158 Dôlois, Pays de Pasteur 154 77 Revermont 103 59 Haut Jura 732 125 Haute Vallée de l'Ain 137 80 Lédonien 213 137 Lacs et Petite Montagne 87 60 Graylois 113 59 7 Rivières 66 36 Vesoul - Val de Saône 172 136 Hors découpage Pays 443 150 Total Franche-Comté 6 705 2 793 Tableau des habitants de Franche-Comté

châteloise. Comme en France, le secteur hospi- talier est confronté à des réajustements. On ne naît plus à La Chaux-de-Fonds mais à Neuchâtel ou à Yverdon. Selon l’I.N.S.E.E., 8 % des habitants de Franche- Comté sont nés à l’étranger (1) dont 6 700 sont nés en Suisse en 2008, ce qui représente 7 % des personnes nées à l’étranger. Cette étude est une photographie prise à cette date. Depuis, aucune autre statistique du genre n’a été menée. Par- mi ces 6 700 personnes nées en Suisse, 2 000 sont de nationalité suisse, 2 900 sont Français de naissance (nés en Suisse de parents français), 100 nés en Suisse de parents d’autres natio- nalités que française et suisse et 1 700 ont acquis la nationalité française. avec 1 470 personnes, contre 1 068 pour le Haut- Doubs, 1 297 pour le Pays horloger, dont 569 ont la nationalité helvétique. Les habitants de Delle et du sud du Territoire-de-Belfort résident à proximité de l’hôpital du Jura (Delémont). D’ailleurs, ce n’est pas parce que l’on naît en Suisse que l’on acquiert la nationalité. Les méthodes d’accouchement restent les mêmes qu’en France et les qualités de soin équivalentes disent les spécialistes. Preuve que le pays neutre a une autre vision de la natalité que la nôtre : la création de la deuxiè- me “boîte à bébé à Davos” annoncée mi-février. Un drôle de nom pour un concept inconnu en France. Concrètement, les parents dans l’impasse pourront y déposer anonymement leur nouveau- né. Une première boîte a été installée en 2001 “En baisse pour le Haut- Doubs.” Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, c’est l’Aire urbaine (Belfort-Montbéliard) qui possède le plus d’habitants qui sont allés naître en Suisse

Tous les bébés du Haut-Doubs ne naissent pas à Pontarlier ou à Besançon.

pédiatrique neuchâtelois. Dans le sens inver- se, des Suisses viennent donner naissance en France. E.Ch. (1) : ne pas confondre la population née à l’étranger avec la population étrangère présente dans la région (5 % de la population franc-comtoise est de nationalité étrangère). Source I.N.S.E.E.

dans un autre canton (Schwyz) et a recueilli son 7 ème enfant lundi 21 février dernier. C’était une petite fille. Par l’intermédiaire de ces boîtes, l’Aide suisse pour la mère et l’enfant (A.S.M.E.) veut réduire le nombre d’infanticides. Rassurez- vous, ce n’est pas pour cette raison que des Fran- çaises vont accoucher de l’autre côté de la fron- tière. Des questions pratiques ou des couples binationaux font ce choix rapporte le service

Ces Suisses qui viennent en France pour devenir propriétaires Des universitaires de Besançon et de Neuchâtel se sont intéressés à la mobilité transfrontalière. Ils ont enquêté sur l’Arc Jurassien pour déter- miner les raisons qui poussent les Suisses à s’installer en France et les Français en Suisse. Leur étude vient de paraître. Enquête

nés en Suisse en 2008. Source : Institut national de la statistique et des études économiques.

O n le sait : chaque année, des Français font le choix de s’installer en Suisse, et des Suisses en France. Ce qu’on sait moins en revanche, ce sont les raisons qui les poussent àmigrer vers l’un ou l’autre de ces deux pays. On connaît mal également le profil de ces migrants sachant qu’en 2008 on dénombrait 88 000 Fran- çais installés en Suisse, et qu’en 2006, selon l’I.N.S.E.E., l’effectif des ressortissants suisses en Fran- ce était de 33 353 ménages (dont 6 % en Franche-Comté). Au-delà de ces chiffres, le phénomène migratoire est assez mal connu. Une récente étude sur “la mobi- lité transfrontalière et le fonc- tionnement du marché de l’immobilier dans l’Arc juras- sien franco-suisse”, apporte des éléments de réponse. Elle a été réalisée en partenariat par des universitaires de Besançon et de Neuchâtel dans le cadre du programme Interreg IV. Il apparaît que sur l’Arc juras- sien franco-suisse, les migrants qui quittent la France pour la Suisse “sont majoritairement des jeunes adultes comme le montre la forte proportion de ménages d’une personne (37 %) et de couples sans enfants (29 %)” stipule l’étude. 57 % des migrants ont entre 20 et 40 ans. Ils ont un niveau de formation

élevé. En plus de chercher une autre qualité de vie, c’est l’envie de se rapprocher de leur travail en Suisse qui les incite à s’installer à Neuchâtel (50 %), La Chaux-de-Fonds (23 %), Le Locle (9 %). Enfin ces migrants ne sont pas tous Français (21 % viennent du Doubs) puisque 12 % sont des binationaux et 18 % sont d’origine helvétique. À l’inverse, chaque année, des Suisses font aussi le choix de s’installer en France. Dans ce cas, “les migrants sont majori- tairement des couples trente- naires avec 2 ou 3 enfants dont l’âge moyen est de 3 ans” selon l’étude. D’après cette enquête, un tiers des migrants suisses du canton de Neuchâtel vers la France s’installe sur la bande frontalière entre Maîche et Mor- teau. Ce sont majoritairement des ouvriers (56 %) et des cadres et techniciens supérieurs (46 %). L’autre observation est que ces migrants sont principalement des Français qui rentrent en France après avoir vécu en Suis- se. La moitié des couples sont binationaux. La possibilité d’acquérir une résidence prin- cipale sur Villers-le-Lac par exemple et ainsi de devenir pro- priétaire est une motivation majeure dans la décision de ces ressortissants suisses de venir s’établir en France.

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