Journal C'est à Dire 174 - Février 2012

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É C O N O M I E

Pierrefontaine-les-Varans

Le bon goût des volailles fermières Nadine et Laurent Prieur élèvent des volailles en plein air commercialisées uniquement auprès des particuliers. Du producteur au consommateur, sans rogner sur la qualité.

C ette installation dans l’aviculture n’était pas programmée dans la vie du couple. L’un et l’autre ont grandi à la ferme et suivi une formation agricole sans forcément chercher à reprendre ensemble une exploitation. Laurent Prieur a longtemps travaillé à la S.E.R.M.A.P. où l’on fabrique du matériel agricole. Son épouse offi- ciait comme animatrice à la F.D.S.E.A.duDoubs. “Mes parents ont toujours fait du poulet de ferme” , explique Laurent Prieur qui avait repris cette tradition familiale au décès de son père en 1994. Il n’imaginait pas encore que ce loisir servirait un jour de sup-

port à reconversion profession- nelle. La vie familiale n’est pas toujours un long fleuve tran- quille et certains événements imprévus font tout voler en éclat. La famille Prieur s’est retrou- vée dans une situation compli-

intégrant dans sa démarche l’arrivée à plus ou moins long terme de son mari sur l’exploitation. Le projet nécessite aussi d’investir dans la construction d’un bâtiment abritant pou-

dotations adéquates et du sou- tien des collectivités territo- riales : Département et Région qui allouent des aides à la diver- sification. Son affaire aboutit en 1999. Elle démarre l’activité avec 2 500 volailles. Au menu, pou- lets, poulettes, pintades et depuis deux ans des poulardes et des coqs pour Noël. “On a défini nous-mêmes notre cahier des charges en partant du principe de produire ce qu’on aimerait manger.” Achetés chez un accouveur haut- saônois, les poussins du jour sont élevés de 110 à 120 jours à la Pouge. Les coqs ont droit à un sursis jusqu’à 180 jours. Pas de précipitation donc. Le souci de qualité fermière se décline aus- si à l’heure du repas avec une alimentation à base de céréales, protéines végétales et des com- pléments minéraux homéopa- thiques. “L’aliment provient du Moulin de Creuse à Villers-Chief.” À ce régime-là, le poulet accuse en moyenne 2,8 kg sur la balan- ce et le coq atteint facilement les 3,5 kg. Tous les pensionnaires ont droit à des parcours en plein air. “Le corbeau est le prédateur naturel qui nous cause le plus de soucis, surtout avec les jeunes pintades” , constate Laurent Prieur promu conjoint-collabo- rateur depuis qu’il est entré dans

quée, obligeant Nadine à quitter son emploi. “De moins en moins d’agriculteurs font enco- re leurs volailles. Il y avait donc une forte demande

laillers, laboratoire et point de vente. Pas ques- tion de se cantonner au rôle d’engraisseur mais détermination à aller au bout du produit. Au pays

“Produire ce qu’on aimerait manger.”

du comté, le parcours à l’installation n’est pas toujours facile pour qui souhaite exercer en dehors des filières domi- nantes. Il faut se montrer moti- vé et convaincant. Nadine Prieur bénéficiera des

à satisfaire sur le secteur. On connaissait déjà les bases du métier et on avait la chance d’avoir les diplômes requis pour prétendre aux aides à l’installation” , résume Nadine qui s’engage d’abord seule en

“On a défini nous-mêmes notre cahier des charges”, explique Nadine Prieur qui exploite avec son époux cet élevage de volailles basé à la ferme de Pouge.

l’entreprise de son épouse en 2003. Ce renfort a favorisé tout en l’imposant le développement de l’activité qui avoisine mainte- nant les 6 500 volailles par an. “On fonctionne avec des bandes de 900 à 1 000 volatiles ache- minés tous les mois dans notre élevage à partir de février et jus- qu’en août. On peut ainsi pro- céder à un vide sanitaire en jan- vier et prendre quelques semaines de vacances.” Le positionnement sur le cré- neau fermier présentait aussi l’avantage de correspondre aux attentes locales de nombreux nostalgiques de volailles bien

en chair. La zone de chalandise de la basse-cour de la Pouge se concentre autour de Pierre- fontaine et rayonne en direction de Belleherbe, Valdahon et Orchamps-Vennes. Nadine et Laurent Prieur n’ont même pas besoin d’investir dans un véhi- cule de livraison car les clients font eux-mêmes le déplacement. Pratique, même si cela deman- de de la flexibilité dans les horaires d’accueil. “Les personnes peuvent passer commande de janvier à mars inclus. On tra- vaille avec un fichier de 1 000 clients et 80 % répondent.” Vive la fidélité fermière. F.C.

Les poussins du jour arrivent à la ferme de Pouge à partir de février jusqu’en août.

Formation à destination des demandeurs d’emploi,

Rémunérations éventuelles selon le statut.

Possibilité de poursuite en CAPA Entretien de l’Espace Rural

Formation Conventionnée par le Conseil Régional de Franche-Comté

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