Journal C'est à Dire 174 - Février 2012

É C O N O M I E

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Produits du terroir L’agroalimentaire fait le poids en Franche-Comté Derrière l’industrie, l’agroalimentaire nourrit le développement économique de la Région. Environ 12 000 emplois sont induits par cette activité. Un rap- port recommande les actions à mener pour mieux structurer ce domaine, notamment à l’export. C’est encore plus vrai à Avoudrey et à Morteau.

E n Franche-Comté, l’agroalimentaire est une valeur économique sûre. Avoudrey et Mor- teau où sont transformées nos fameuses saucisses ne préten- dront pas le contraire. Jean- Louis Amiotte et Morteau Sau- cisse représentent 33 millions d’euros de chiffre d’affaires réa- lisé avec 100 collaborateurs mais le produit champion demeure le comté avec nos fruitières et nos agriculteurs. La conclusion du rapport mené par le Conseil économique, social et environ- nemental de Franche-Comté (C.E.S.E.) est claire : au moment où le chômage grimpe (+ 0,4 % en décembre), le rapport rap- pelle la valeur ajoutée de ces productions qui ne sont pas délocalisables et qui génèrent 12 000 emplois. L’agroalimentaire et ses nombreuses P.M.E., une recette pour contrecarrer la cri- se ? Peut-être. “Ici, on emploie ici trois fois plus de personnes pour la production d’un litre lait que dans d’autres régions” commen- te Claude Vermot-Desroches, membre du groupe de travail et représentant de la filière comté.

Toujours est-il que les recom- mandations présentées mardi 24 janvier par ce groupe compo- sé de 8 membres ont laissé un goût amer dans la bouche des “environnementalistes”. Ces der- niers qui siègent au C.E.S.E. - seulement depuis un an - n’ont pas apprécié qu’un point du dos- sier recommande de développer l’élevage de porcs pour améliorer l’approvisionnement en viande des saucisses de Montbéliard et Morteau. Quatre élus ont donc voté contre, 48 voix pour et huit abstentions. Le rapporteur Jean- Pierre Benoît les a néanmoins rassurés : “Nous ne sommes pas là pour faire de la Franche-Com- té une future Bretagne. Nous sommes là pour donner des orien- tations aux élus de la Région.Avec l’I.G.P., nous avons la possibilité de récupérer des marchés : nos entreprises en bénéficieront” dit le rapporteur qui estime qu’il vaut mieux élever ici qu’importer des porcs d’Espagne ou de Bretagne. Outre ce point d’achoppement, le C.E.S.E. demande à la Région Franche-Comté de faire un tri dans l’agroalimentaire en regrou- pant le comité de promotion des

produits régionaux (C.P.P.R.), l’Agence régionale de développe- ment (A.R.D.) et le Comité régio- nal du tourisme (C.R.T.) au sein de l’Association Régionale de l’IndustrieAgroalimentaire et de Transfert de Technologies (A.R.I.A.T.T.). “Il convient de créer un pôle régional de développement de l’industrie agroalimentaire ani- mé par l’A.R.I.A.T.T., organisme professionnel et reconnu, pour l’adosser ensuite aux chambres de commerce” préconise Jean-Pier- re Benoît. Surtout, il souhaite créer un outil permettant de car- tographier les filières afin de connaître rapidement l’état de santé de l’agroalimentaire et favo- riser l’innovation via le pôle de compétitivitéVitagora (Franche- Comté/Bourgogne). L’agroalimentaire comtois s’exporte encore mal même si le comté demeure sa meilleure marque de fabrique. “Elle doit fidéliser ses cadres et améliorer la recherche” conclut le rapport qui met en avant sa grande chance, celle de béné- ficier de produits de qualité et spécifiques. Une recette à pré- server. E.Ch.

Immigration clandestine : les vrais chiffres Souvent gonflés par les associations de défense ou sous-estimés par les autorités, les chiffres des reconduites à la frontière et de l’immigration clandestine prêtent toujours à discussion. Voici les chiffres officiels pour le Doubs. Société

E n 2011, le préfet du Doubs a procédé précisément à 206 reconduites à la fron- tière de personnes sans titre de séjourvalable.C’estplusquel’année précédente (189) etmoins que cet- te année où il devrait prononcer 214 reconduites. Car le ministre de l’Intérieur “fixe des objectifs chiffrés” aux préfets, confirme bien Christian Decharrière, le préfet du Doubs. Le nombre de reconduites prévues en 2012 sera à l’unité près celui de l’année 2009. Sur le plan natio- nal, l’objectif 2011 était de

28 000, il sera de 35 000 cette année. “Mais il ne faut pas croi- re que les reconduites à la fron- tières se font en quelques heures. Nous respectons une procédu- re bien précise et tentons de fai- re une appréciation juste du droit. Nous ne faisons pas un travail à la chaîne” commente le préfet du Doubs qui prend l’exemple de la famille Zivoli, d’origine kosovare, dont le tri- bunal administratif était sur le point de traiter le quatrième recours. Mais parallèlement à cette procédure que d’aucuns

dénoncent comme inhumaine, la France et le Doubs restent une terre d’accueil. Car l’an der- nier, la préfecture du Doubs a accordé quelque 1 300 titres de séjours nouveaux. Par ailleurs, le Doubs a procédé en 2011 à 986 naturalisations. Ancien directeur de cabinet d’Éric Besson au ministère de l’Immigration, Christian Dechar- rière se défend d’être un jus- qu’au-boutiste en matière d’immigration illégale. Chiffres à l’appui. J.-F.H.

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