Journal C'est à Dire 172 - Décembre 2011

D O S S I E R

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Morteau Jean Monnin photographie l’insolite La passion pour la photographie n’a jamais quitté ce Mortuacien. Dans ses albums, il a consigné un demi-siècle d’une séquence de l’histoire du Haut-Doubs, forcément subjective.

J eanMonnin a consigné le fruit de ses pérégrina- tions dans des albums rangés soigneusement dans une armoire. Il y en a 33 au total qui réunissent plus de 5 000 photographies. Les feuilleter est une invitation à remonter une séquence de l’histoire du Haut-Doubs en images, forcément subjective, qu’il a immortalisé à travers le viseur de son appareil photo. Ainsi on marche sur ses pas au cœur des gouffres de la région sombres relevait de l’exploit. Mais avec un bon flash , un peu de persévérance et de pratique, Jean Monnin y parvenait. En tournant les feuilles de ces albums, on le suit aussi dans ses flâneries hivernales à Conso- lation, sur les rives du Doubs, au barrage du Châtelot aux alentours couverts de givre jus- qu’à “ressembler à une forêt de cristal dans laquelle on ose à peine se déplacer.” Beaucoup de ces images sont dédicacées de la main des sujets qu’il a saisis sur le vif et auxquels il a offert le cliché qui les concerne par lorsqu’il pratiquait la spéléo dans les années soixante. À l’époque, faire des cli- chés dans ces cavités

sympathie. C’est la marque du souvenir. La photographie est une pas- sion qui n’a jamais quitté ce Mortuacien. Il a souvent parti- cipé à des concours régionaux. Il lui est même arrivé d’être pri- mé grâce à une photo comme “l’homme et son chien” qui lui a valu de remporter le deuxiè- me prix au concours de Mont- perreux sur le thème “insolite”. Chaque année, Jean Monnin expose aussi à Montlebon au mois d’octobre. “Pour la dernière graphe amateur a saisi des détails qui échappent à la majo- rité des gens trop pressés qui ne prennent pas le temps de regarder l’environnement qui les entoure, en ville comme en forêt. Lorsqu’il se balade, Jean Monnin est à l’affût de tout ce qui se passe autour de lui. Un détail finira bien par retenir son attention. “Je ne vais pas vite en marchant, car il faut sans cesse que j’observe. Je vois tou- jours plein de choses” dit-il. Le bonhomme cadre l’insolite. Il cherche dans une nature cou- verte de neige des silhouettes exposition, je me suis intéressé aux balcons en fer forgé du Val de Morteau” explique le retraité. Le photo-

imaginaires comme on en cher- cherait en scrutant les nuages. Ici la forme d’un escargot, là une perruche, ailleurs une femme de glace qui paraît se désalté- rer à la fontaine de Pontarlier. Étrange, drôle, curieux. À 77 ans, l’amateur de photo- graphie sort rarement de son domicile sans son appareil pho- to. Il l’a toujours à côté de lui dans la voiture. On ne sait jamais : une lumière furtive, une situation, une cascade de glace, et hop, clic-clac dans la boîte. “Tout m’intéresse, mais j’ai un plaisir particulier à aller vers les choses intrigantes” remarque Jean Monnin. L’hiver est une saison de prédilection pour lui tant elle offre de sujets à photographier. La plupart des 33 albums réper- torient des photos de neige. Pas de doute, “il y avait beaucoup plus de neige avant dans le Haut-Doubs comparé à aujour- d’hui” observe Jean Monnin. Tranquille, à son bureau il se replonge parfois dans ces pages qui donnent de la couleur à la mémoire. Jean Monnin est photographe amateur. L’hiver est une saison qu’il photogra-

“Aller vers les choses intrigantes.”

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