Journal C'est à Dire 105 - Novemvre 2005

V A L D E M O R T E A U

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À l’écoute de la souffrance psychologique À Morteau, le centre médico-psychologique accueille toutes les personnes qui ont une souffrance mentale qui obsède leur quotidien. Visite de ce lieu de passage. Morteau

En bref…

Musique Samedi 26 novembre à 20 h 30, la chorale Gospel Crescendo de Maîche organise un concert à l’église d’Orchamps-Vennes. Exposition Le 9 décembre, une conféren- ce est prévue à 20 h 30 à la sal- le Ducreux de Maîche sur le thè- me “le général Farine et les grandes figures napoléoniennes du Haut-Doubs.” Musique Le samedi 10 décembre, la Lyre Mortuacienne et L’Harmonie Municipale des Fins organisent donnent leur concert de fin d’an- née au Théâtre de Morteau. Spectacle Le 9 décembre à 20 h 30, au Théâtre de Morteau le spec- tacle “Bach au café et au des- sert” est à l’affiche. Cette piè- ce est une fantaisie musicale autour de la Cantate du Café de J.S. Bach avec des scènes de Marivaux et Beaumarchais et des chansons de Serge Gainsbourg et de Jacques Brel. Animation de Noël Mercredi 7 décembre à la sal- le des fêtes et au théâtre de Morteau se dérouleront des acti- vités manuelles et contes de 15 heures à 18 heures pour les enfants. Pour fêter Noël, la biblio- thèque de Morteau offre une après-midi récréative aux enfants de 4 à 12 ans adhérents à la bibliothèque.

O n ne passe jamais par hasard la porte du centre médico-psychologique de Morteau. Les personnes qui le font viennent chercher ici, une écoute, un soutien. De l’aide. Car toutes sont en souffrance et éprou- vent à unmoment donné le besoin d’exprimer leur mal-être qui obsè- de leur quotidien. La psycholo- gie humaine est complexe et joue parfois des tours à certains d’entre nous. Nul n’est à l’abri, quels que soient son âge et le milieu social dont il est issu. “Nous sommes un peu comme “une béquille” pour ces personnes” lâche Marie-Line Biedermann, responsable de cet- te structure qui est une antenne 14 heures à 18 heures Des hommes et des femmes de tou- te catégorie socioprofessionnelle confondue passent une partie de leur temps dans ces locaux. “En fait, ils cherchent des gens avec lesquels ils peuvent s’entendre. Car à l’extérieur ils se sentent reje- tés. En général, ce sont les méde- cins traitants qui les envoient. Parfois par le bouche-à-oreille, ils ont appris l’existence de cette struc- ture. Alors ils se déplacent spon- tanément. Mais la majorité des personnes suivie ici le sont suiite de l’établissement de soin du Grand Vallier à Pontarlier. Situé rue du Collège à Morteau, le C.M.P. est ouvert tous les après- midi en semaine de

à une hospitalisation au Grand Vallier.” Ici, le personnel soignant ne por- te pas de blouse blanche. Une manière de niveler la différen- ce et éviter de créer une barriè- re dès le premier contact entre le patient et les animateurs de l’établissement. Chaque person- ne est accueillie en entretien par un psychologue, un psychiatre ou un des deux infirmiers. Le matin, l’équipe infirmière se dépla- ce sur prescriptionmédicale pour des consultations au domicile des patients qui nécessitent un sui- vi. Il arrive parfois qu’un rendez- vous au centre médico-psycholo- rapie dure depuis plusieurs années et nécessite une hospi- talisation en établissement spé- cialisé. Ces “habitués” sont en général tous membres du “club”, une association dépendante du C.M.P. qui réunit soignés et soi- gnants. Il faut y adhérer pour pouvoir accéder à la cafétéria. La cotisation de 5 euros donne aus- si accès à un certain nombre d’ac- tivités programmées sur l’année. L’activité du C.M.P. est intense. En 2004, la cafétéria a enregis- tré 3 500 visites. Le personnel gique de Morteau suf- fise pour que la per- sonne reparte du bon pied. Elle avait juste besoin de parler, d’ex- primer une douleur. Pour d’autres, la thé-

“Ils cherchent des gens avec lesquels ils peuvent s’entendre.”

Le centre médico-psychiologique de Morteau a reçu 3 500 visites en 2004.

infirmier a réalisé 1 584 consul- tations, le médecin 989 et le psy- chologue 392. “C’est sans comp- ter le travail que l’on fait en dehors du centre avec nos partenaires que sont l’hôpital rural de Mor- teau, le C.A.T., le foyer de l’A.D.A.P.E.I. et le lycée. On tra-

n’est sans doute pas innocente dans cette augmentation. Pon- tarlier ne compte que 35 lits pour accueillir les malades. C’est trop peu pour répondre aujourd’hui à tous les besoins. Le C.M.P. joue un rôle tampon. O T.C.

vaille aussi avec l’appareil judi- ciaire pour accompagner les per- sonnes qui sortent de prison” pour- suit Marie-Line Biedermann. Des chiffres qui ne cessent d’aug- menter. La fermeture de l’unité psychiatrique des Genévriers à Villers-le-Lac (il y avait 70 lits)

Une succession de paysages et de tranches de vie Didier Jacquot : Un nouveau livre qui nous parle Après “le Val de Morteau de A à Z”, le photographe publie “Pontarlier et sa région de A à Z”. Ce livre étonnant regrou- pe une centaine de clichés et de textes qui parlent des gens et des paysages d’ici. Une vraie bouffée d’oxygène. 19,90 euros.

“P ontarlier et sa région de A à Z” est le gen- re de livre que l’on garde à portée de main dans sa bibliothèque. On com- mence par le lire une première fois par curiosité mais avec attention. Ensuite, on le reprend pour le par- courir juste par plaisir. Car cet ouvrage est une invitation au voya- ge. Un guide à travers un Haut- Doubs pontissalien familier au lec- teur. Pourtant, il le redécouvre page après page, au fil des pay- sages, des personnages, de la cul- ture et du patrimoine photogra- phiés, et qui donnent à cette région son caractère. Comme l’écrit en préface de ce livre Daniel Costantini, l’ancien sélec- tionneur de l’équipe de France de handball, “je reste profondément marqué par Pontarlier et ses envi- rons. Gageons qu’après cette lec- ture vous comprendrez mieux pour-

quoi !” Le Haut-Doubs est atta- chant. Ce petit bout de terre ne laisse pas indifférent celui qui y passe et manque déjà à celui qui le quitte. Lire “Pontarlier et sa région de A à Z”, c’est faire l’école buissonniè- re. Les clichés réalisés par le pho- tographe Didier Jacquot sont inso- lites, spectaculaires parfois. Son appareil à la main, c’est en pas- sionné qu’il a sillonné le secteur pendant une année pour croquer des tranches de vies et des évé- nements. Tous les clichés sont accompagnés de textes bien léchés qui complètent à merveille l’in- formation donnée par l’image. Les mots servent aussi d’ancrage à l’ac- tualité locale. Vous l’aurez deviné, cet ouvrage se lit comme un abécédaire. À chaque lettre correspondent un texte et une image. C’est ainsi que s’égrè- ne l’alphabet avec émotions. O

Didier Jacquot, photographe professionnel, publie un ouvrage intitulé “Pontarlier et sa région de A à Z”. Disponible dans les librairies et chez les marchands de journaux. Didier Jacquot :“Je raconte en images le lieu où les gens vivent” Zoom

C’est à dire : Vous êtes déjà l’au- teur d’un ouvrage intitulé “Le Val de Morteau de A à Z.” Qu’est-ce qui vous a poussé à réaliser un ouvrage cette fois-ci sur Pontar- lier et sa région ?

à Z” j’ai travaillé sur un petit secteur géographique délimité entre Remo- ray, Pontarlier, Sombacour, Les Fourgs, La Vrine. Ce livre approche les quatre saisons. Je me suis arrêté en parti- culier sur l’automne car cette année

de traverse pour aller chercher des clichés dans les moindres recoins de la campagne du Haut-Doubs et des villages. Je suis allé à la rencontre des gens qui animent le Haut-Doubs et donne son identité à notre région. J’ai suivi avec mon appareil photo des manifestations comme le fête des grands pieds à Bulle, la fête foraine de Pontarlier, Festi’Cheval, le concours de bûcherons de Montperreux, le Super comice, le carnaval, les conscrits, etc. Il en est ressorti un ensemble de clichés insolites parfois, comme un pêcheur photographié aux sablières. O Propos recueillis par T.C.

Didier Jacquot : “Le Val de Morteau de A à Z” est sorti à la même époque il y a un an. Il a connu un véritable succès. Nous

la lumière était particu- lièrement belle à cette sai- son

“J’ai emprunté tous les chemins de traverse.”

Càd : La diversité et l’originalité des images présen- tées dans ce livre est la preuve d’une volonté d’aller chercher des détails de notre quotidien qui nous échappent. C’est aussi une suc- cession de tranches de vie ? D.J. : J’ai emprunté tous les chemins

avons donc décidé de décliner le concept sur un autre secteur du Haut- Doubs riche en paysages, en person- nages et en patrimoine. Nous avons respecté la même démarche : de belles images et des textes intéressants. Dans “Pontarlier et sa région de A

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