EN MODE ACTION 05 - Octobre 2025

EN MODE ACTION. | Automne 2025

Une cartographie utile aux territoires pour mieux anticiper les aléas climatiques InfraClimat

F ace à l’intensification des aléas cli matiques, les territoires manquent parfois de données concrètes pour agir. Or, pour anticiper et prévenir les risques, mieux vaut connaître les vul nérabilités auxquelles on est exposé. C’est ce qui a poussé la FNTP a imaginé cet outil de visualisation il y a un an et demi, accessible directement en ligne (infraclimat. com). “Il n’existait pas de cartographie simple permettant aux décideurs publics locaux de se projeter dans les enjeux d’adaptation à l’échelle de leur territoire” , explique Sophie Cahen, directrice transition écologique à la Fédération nationale. L’idée de croiser données environnemen tales et aménagement du territoire a ainsi mûri et donné vie à InfraClimat. “Les diverses infrastructures, qui permettent l’accès à l’eau, l’énergie, à la mobilité… sur l’ensemble du territoire, sont très exposées. On voit déjà les conséquences que peuvent avoir des tempêtes ou des inondations, lorsque des pylônes sont endommagés ou des routes coupées.” Le but de cet outil est de faire prendre conscience des risques, mais aussi des solutions existantes, à travers la présentation de cas d’usage, ou d’études et travaux en cours, tels que l’aménagement de bar rières naturelles pour limiter le ressuage des routes lors de chaleurs extrêmes, ou le recours à des systèmes de dérivation pour réduire la pression sur les stations d’épuration, en cas de fortes pluies. “En la matière, tout reste faire et on sait que le coût de l’inaction sera bien supérieur aux efforts d’adaptation consentis” , souligne la directrice. Développée avec Onepoint - acteur de la transformation digitale -, cette cartogra phie s’appuie sur des sources de données Mis à disposition gratuitement en ligne par la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), l’outil cartographique InfraClimat fournit aux élus une lecture territoriale des risques climatiques et des vulnérabilités pesant sur les routes, ponts et stations d’épuration. Par Sarah George

L’outil InfraClimat donne une information générale sur la nature des vulnérabilités.

nationales de référence et répertorie cinq principaux aléas climatiques (vagues de chaleur, inondations et précipitations extrêmes, sécheresse, retrait-gonflement d’argile et submersion marine). “Elle propose y compris, parfois, les scénarios avancés par le GIEC à horizon 2050 et 2100” , précise Sophie Cahen.

la compétence des élus locaux et répon dant aux principaux services du quotidien. La datavisualisation, employée ici, permet surtout une contextualisation de l’impact des aléas climatiques, avec l’appui de plusieurs chiffres-clés, mais n’offre pas de regard infrastructure par infrastructure. Une recherche rapide montre par exemple que 67 % des routes du Doubs sont exposées au risque de retrait-gonflement des sols (avec une déclinaison par type de routes ou même le pourcentage d’établissements critiques à proximité), ou que Grand Besan çon Métropole est davantage concernée par cette problématique (84 % des routes exposées) que le Grand Pontarlier (59 %). “On veut permettre aux collectivités locales, qui sont en première ligne, d’agir” , résume Sophie Cahen, qui prévient toutefois : “Ce n’est pas un outil d’aide à la décision, mais plutôt une forme de sensibilisation en amont.” Comme la première brique d’une politique numérique au service des territoires pour l’adaptation au changement climatique. Q

“Le coût de l’inaction sera bien supérieur aux efforts d’adaptation.”

L’absence de mise à jour ou de données renseignées ne permet pas une information exhaustive par endroits, ce qui peut être regretté, mais la sélection par secteurs géographiques (niveau région, départe ment ou agglomération) permet malgré tout d’avoir une vision d’ensemble assez fine. Seuls trois types d’infrastructures sont également répertoriés : routes, ponts et stations d’épuration, choisis car relevant de

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