EN MODE ACTION 05 - Octobre 2025
Automne 2025 | EN MODE ACTION.
Des élèves ingénieurs imaginent la ville connectée de demain Formation - Smart City
LE DOSSIER Suite ➜
P artant du constat des difficultés de recru tement du secteur et désireuse de former des ingénieurs hors région parisienne, l’ESTP Paris a choisi de s’implanter en 2019 à Dijon. Une décision à la fois encouragée par Dijon Métropole et motivée par l’absence de niveau d’études master dans le domaine de la construction en Bourgogne-Franche-Comté. Cette école d’ingénieurs spécialisée dans la construction durable, l’aménagement urbain et des territoires est présente depuis 1891 à Cachan (son site historique), mais aussi à Troyes et, depuis peu, à Orléans. Elle veut permettre, par ces implan tations, d’apporter de nouvelles opportunités de formation dans les territoires, “pour avoir plus de chances que les étudiants intègrent ensuite le mar ché de l’emploi local”, précise Laurence Mangenot, directrice du campus dijonnais. En écho aux défis à venir de la profession et à l’écosystème local, elle a décidé d’orienter ses formations ingénieur et bachelor à Dijon autour du développement des villes intelligentes et durables. Cela s’est traduit par la mise en place d’une option inédite “smart city”, destinée aux étudiants de dernière année de son cursus ingé nieur, développée en lien avec le projet de ville connectée “OnDijon”, portée par la métropole. Un parcours, qu’elle a réorienté depuis et rebaptisé “ Urbanisme durable et décarboné”. “On aborde toujours la question des nouvelles technologies Le campus dijonnais de l’ESTP Paris (école d’ingénieurs spécialisée dans la construction) fait de la ville intelligente un axe fort de sa formation, en lien avec les projets urbains innovants de la métropole. Par Sarah George
Des cursus ingénieur ou bachelor sont dispensés à Dijon.
Des études appliquées à de vrais projets de territoire.
et outils numériques (modélisation, jumeaux nu mériques, Building Information Modeling, collecte et traitement des données, algorithmes prédictifs, IA…) mais en les mettant davantage en lien avec les enjeux de transition écologique et démographique” , indique Laurence Mangenot. L’option se construit, ici, autour “d’un vrai projet de territoire, avec de vrais commanditaires” , qui sert de fil rouge aux étudiants, précise-t-elle. Cette année, les étudiants ont ainsi travaillé autour de quatre rues de Dijon, aussi bien sur le partage des usages et de la mobilité, que de la désimpermébilisation, la revégétalisation. Des parcours thématiques ont également été ouverts aux Bac + 4. “Ils vont un peu moins loin dans la démarche et sont amenés à réfléchir, plus globalement, autour d’une place ou d’un parvis.” Une majeure (NDLR : un volume d’heures dédiées de formation) devrait venir compléter l’offre à la rentrée prochaine pour les Bac + 3, “à l’échelle des parcs et jardins” , indique la directrice. L’enseignement, articulé autour des projets urbains innovants de la métropole dijonnaise, offre aux étudiants “un terrain d’expérimentation unique” , reconnaît Laurence Mangenot, qui aimerait pouvoir élargir la démarche au reste de la région. Installés depuis 2021 dans un bâtiment connecté et intelli gent, truffé de capteurs, les 200 élèves ingénieurs du campus de Dijon disposent, en prime, d’un cas d’étude dans leurs propres murs. L’école, qui travaille en lien avec les fédérations et les acteurs locaux de la construction, sait que les besoins sont grands et ambitionne de monter à 300 ou 400 étudiants, en développant y compris la formation continue, à destination des salariés. 96 % de ses diplômés sont en poste moins de 4 mois après leur sortie. Parmi eux, un tiers resterait en région. Q
Les futurs ingénieurs s’appuient sur l’écosystème innovant de la métro pole dijonnaise pour se former aux enjeux de la transition urbaine.
32 |
Made with FlippingBook Annual report maker