La Presse Bisontine 227 - Avril 2021

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La Presse Bisontine n°227 - Avril 2021

EXPOSITION

JEUX OLYMPIQUES

EXPOSITION JUSQU’AU 19 SEPTEMBRE

En attendant de “Danser sur un volcan”…

L’olympisme comme

vecteur éducationnel

Q ui se souvient de l’affiche des Jeux olympiques d’hi- ver de Nagano en 1998 ? L’oiseau posé sur deux bâtons de ski évoquait déjà le souci de la préservation de la biodiver- sité ! Quel message derrière l’affiche des Jeux de Moscou en 1980, illustrant des lignes rouges montant au ciel avec l’étoile à son sommet ? “Celui des buildings de Moscou mon- tant au ciel” répond Éric Mon- nin. Vice-président de l’Université Franche-Comté à l’Olympisme, directeur du Centre et de recherches olympiques univer- sitaires (C.E.R.O.U.) et maître de conférences, le Bisontin a organisé dans le cadre de la semaine de l’olympisme qui a débuté en février une exposition sur ce thème. Il a sorti de sa collection des pépites pour ne L’exposition olympique proposée à la Bouloie par le C.E.R.O.U. n’a pas qu’une vision sportive. Elle va au-delà.

C ette exposition réunit des œuvres d’artistes plasticiens et de chorégraphes, autour de la question du mouvement, du rapport à l’autre, à la pesanteur, à la chute… dans le cadre de la saison du F.R.A.C. (Fonds régional d’art contemporain), consacrée au dialogue entre danse et art plastique. Afin de s’adapter aux protocoles sanitaires, le F.R.A.C. avait prévu la possibilité d’organiser des visites individuelles à partir du 22 mars. S’il évoque le danger, la prise de risque, l’éven- tuelle chute, le titre de l’exposition fait également allusion à la complexité des relations humaines et sociales. En effet la locution “Danser sur un volcan”, avant de suggérer la mise en danger physique et avant de devenir une expression, aurait été prononcée pour la première fois en 1830 - peu avant la Révolution de Juillet - par Narcisse-Achille de Salvandy lors d’une réception en l’honneur du roi de Naples. Salvandy aurait ainsi averti le Duc d’Orléans du danger qui se tramait en coulisse en comparant la révolte à un volcan. Cette exposition “Danser sur un vol- can” traite des contraintes externes, celles liées à la gravité et celles liées à l’Autre, “celui qui porte, touche, et dont le regard transforme le corps” explique le F.R.A.C. Le deuxième volet ses portes le 20 mars. L’ouverture est repoussée, l’exposition se tiendra jusqu’à l’automne. L’exposition “Danser sur un volcan” proposée au F.R.A.C. (Cité des arts) de Besançon devait ouvrir

de l’exposition interroge également la question de la relation à l’autre, laquelle est indissociable de la relation au corps. Comme la précédente exposition du F.R.A.C. “Dancing Machines”, “Danser sur un volcan” réunit des œuvres d’artistes visuels et de cho- régraphes. Pendant la période de fermeture, le F.R.A.C. en a profité pour collaborer avec les pompiers du Doubs pour “travailler à la conservation des œuvres de la collection, former les sapeurs-pom- piers et instaurer un dialogue entre nos deux institutions afin de réagir au mieux en cas de sinistre” indique le F.R.A.C. n

Éric Monnin, directeur du Centre et de recherches olympiques universitaires.

pas dire des trésors comme cette affiche des Jeux de 1896, le dos- sier de candidature de Paris 2024, la maquette de l’archi- tecture du Nid d’oiseau, le stade olympique de Pékin, ou encore les billets de Sydney. Crise sanitaire oblige, l’exposi- tion visible à la bibliothèque universitaire Sciences et Sports de la Bouloie n’est accessible que sur réservation aux étu- diants. “Beaucoup d’étudiants à Besançon travaillent sur ce

thème.Avec ces affiches, il existe une lecture géopolitique car les affiches transmettent un mes- sage par l’image, aussi bien pour les Jeux d’hiver que pour les Jeux de l’olympiade” précise le chercheur. Selon lui, les Jeux permettent l’échange. Ce n’est pas de l’uto- pie. À Besançon, ils invitent à la réflexion. L’Université de Franche-Comté est la seule en France à être centre universi- taire pour l’olympisme. n

Dhewadi Hadjab, Dream dancing,

2020 (photo D. Hadjab).

Danser sur un volcan Exposition du F.R.A.C. (Cité des arts) à Besançon - Jusqu’au 19 septembre Renseignements au 03 81 87 87 40 www.frac-franche-comte.fr

MUSIQUE JAZZ ET LYRIQUE

Deux nouveaux disques pour l’Orchestre Victor Hugo

La saison numérique du Département se déroule en ligne Crise sanitaire oblige, la cinquième saison de la saison numérique, le rendez-vous culturel concocté par le Département du Doubs, a lieu en ligne. Les rendez-vous s’étalent jusqu’à mi-avril. CULTURE JUSQU’À MI-AVRIL

du Département en charge de la culture. Comment connaître et suivre cette programmation culturelle inédite ? “Tous les dimanches soir jusqu’à mi-avril, le Dépar- tement annoncera la diffusion des spectacles pour la semaine suivante, sur son site Internet ou sur sa page Facebook. Au total, 13 événements sont pro- grammés, chacun durant entre 4 minutes et 1 heure, il suffit de cliquer sur "Je participe" pour s’inscrire et les suivre” ajoute l’élu. Les précédentes saisons numériques avaient réuni 4 000 spectateurs. Les organisateurs espèrent rassem- bler autant de monde cette année, mais en ligne. n Toute la programmation est à retrouver sur saisonscap25.doubs.fr

A vec pas moins de onze publications depuis 2015, l’Orchestre Victor Hugo fait partie des orchestres français les plus imaginatifs en matière discographique. Musique lyrique, contes musicaux, créations contemporaines, concertos… L’Orchestre s’est déjà attaqué à À défaut de pouvoir rapidement retrouver son public, l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté sort deux nouveaux disques qui viennent compléter sa discographie.

tous les genres et ses deux nouveaux albums poursuivent dans la même veine. “Le premier est l’enregistrement d’une création jazz sympho- nique, tandis que le second est un programme de lieder” résume l’Orchestre. Deux styles, deux ambiances. Le premier album a été enregistré avec le saxo- phoniste et compositeur Guillaume Saint-James pour Indésens Records. Il est consacré à sa Sym- phonie Bleue ou “symphonie ouvrière”, dont le nom s’inspire du bleu de travail. “L’œuvre invite à réfléchir à la relation particulière entre l’humain et la machine-outil, avec le rythme comme fil conducteur, en faisant entendre la musicalité du monde de la métallurgie, des travailleurs de la mer ou de l’horlogerie” poursuit la direction de l’Orchestre. Le second album baptisé “Clair-Obscur”, a été enregistré avec la soprano Sandrine Piau pour Alpha Classics. “ C’est un cheminement de l’obs- curité à la lumière : l’obscurité de la froide forêt rhénane duWaldgespräch de Zemlinsky, la nuit du premier des 7 lieder de jeunesse de Berg, ou le soleil du matin de Strauss.” Le précédent album de l’Orchestre Victor Hugo, enregistré avec Karine Deshayes, avait reçu de nombreuses distinctions telles que les 4F de Télérama, le Diamant d’Opéra Magazine, 5 étoiles de Classica, 5 cœurs de ForumOpéra, 5 Diapason et avait été classé parmi les 5meilleurs disques de l’année par Revopera. n Renseignements sur www.ovhfc.com

M algré la crise sanitaire, le couvre-feu et l’impos- sibilité pour les acteurs de la culture de se produire devant un public, le Conseil départemental du Doubs a décidé de maintenir sa pro- grammation culturelle.En cette fin d’hiver, il lance la cinquième saison de sa saison numérique, faites de concerts, spectacles, installations, ateliers, rencon- tres et stages, sauf que…toutes ces animations sont à suivre en ligne. “Même si la crise empêche les acteurs culturels de retrouver leur public, nous tenions à rendre visible leur tra- vail qui continue malgré tout. Cette programmation permettra

au public de découvrir la manière dont ces acteurs de la culture s’approprient le numé- rique. À travers cette offre de spectacles en ligne, nous nous réinventons également” observe Ludovic Fagaut, vice-président

Cette cinquième édition de la saison

numérique a été présentée au Conseil départemen- tal du Doubs.

Pour l’enregistrement de ces deux albums, l’Orchestre a fait appel au saxophoniste Guillaume Saint-James

et à la soprano Sandrine Piau (photos R. Marics et S. Expilly).