La Presse Bisontine 227 - Avril 2021

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La Presse Bisontine n°227 - Avril 2021

Le développement des Marnières à nouveau attaqué par Mercialys

E n juin 2020, La Presse Bisontine annonçait les recours déposés par Carrefour et Mercialys (groupe Casino) contre la construction de cellules commerciales sur la partie haute des Mar- nières à Chalezeule. 9 cellules commerciales étaient concernées dont des enseignes d’habillement, un restaurant. Saisie, la Commission nationale d’aménagement commercial (C.N.A.C.) a débouté les deux requérants en août dernier et validé la création des 6 800 m 2 au motif que l’auteur

du recours “n’exerce pas dans la zone de chalandises (Mercialys), que le projet est situé à 4 km du centre-ville et donc qu’il répond aux dispositions du Schéma de cohérence territoriale (S.C.O.T.), qu’il n’im- pactera pas les équilibres à commerciaux à l’échelle de vie du bassin, qu’il est desservi par des transports publics…” Malgré cette décision favorable à l'inves- tisseur S.C.V.V., rien n’a bougé. Et pour cause. La commune de Chalezeule qui a validé le permis de construire le 13 août

dernier a été attaquée au tribunal admi- nistratif par Mercialys. Les travaux sont à nouveau en stand-by . À l’inverse, le futur complexe composé de pistes de bowling et d’une brasserie porté par le groupe jurassien Urban Loisirs, qui exploite l’enseigne “1 055”, est toujours d’actualité pour s’installer en bas de cette zone. Le projet, malgré le contexte sanitaire et la crise qui touche les activités récréa- tives, pourrait être lancé dès le second semestre 2021. n

Des centaines de lingettes sur les berges du Doubs à Avanne Le développement de la partie haute des Marnières une nouvelle fois contesté par Mercialys, qui ne lâche pas.

Malaise au sein de l’O.N.F. : les agents portent plainte

tiques à usage unique que nous avons trouvées sur le site” s’in- surge le militant. Ce sont des centaines, voire des milliers de ces lingettes désinfectantes dont la consommation a explosé depuis la crise sanitaire que les bénévoles ont ramas- sées. Ils en ont rempli plusieurs sacs. “Depuis la prise de conscience écologique, nom- breux sont les industriels qui en profitent pour “verdir” leurs produits, les présentant comme “biodégradables” alors qu’ils ne le sont pas, ou alors après traitement industriel” ajoute Antoine. Les militants ont lancé un appel à témoignages pour tenter de recenser d’autres sites touchés par cette pollution aux lingettes. Ils comptent bien mobiliser citoyens et élus autour de ce fléau environnemental qui enva- hissent également les canali- sations des réseaux publics d’assainissement. Trop de consommateurs indélicats continuent à jeter ces lingettes dans leurs toilettes. “Alors que toutes les municipalités connaissent parfaitement les problèmes que causent ces lin- gettes, rien n’est fait pour réduire voire interdire leur pro- duction” s’étonnent les mem- bres d’Alternatiba. n

S uppressions de postes, réor- ganisation des services, crainte des restructurations, lassitude, mal-être, voire suicides des agents : la profession de la forêt est en crise, et ses agents le font savoir. “En 20 ans l’O.N.F. a subi près de 5 000 suppressions de postes, soit près de 4 emplois sur 10. Nous sommes passés de 12 866 personnels en 2000 à 7 963 en 2020. Ces destructionsmassives d’emplois se sont accompagnées de réorganisations permanentes et d’un abandon progressif des missions de service public” peste Philippe Berger, représentant de l’intersyndicale O.N.F. Face à cet amer constat, les syn- dicats ont décidé de porter plainte contre X pour “mise en danger de la vie d’autrui” afin de tenter de mobiliser l’opinion. “Entre 2005 et 2020, 51 personnels de l’O.N.F. ont mis fin à leurs jours” ajoute le représentant syndical. Sur le plan régional, si aucun agent n’a attenté à sa vie ces dernières années, la situation est préoccu- pante également selon Véronique Barralon, du syndicat S.N.U.P.F.E.N. Solidaires. “Pour le futur contrat État-O.N.F. 2021-

Les techniciens de la forêt tirent la sonnette d’alarme sur leurs condi- tions, et aussi celles de nos forêts (photo d’illustration archive L.P.B.).

P ar deux fois, les dimanches 7 et 14 mars, le collectif Alternatiba a réalisé une opération de ramas- sage des déchets sur les berges du Doubs, un site classé Espace Naturel Sensible (E.N.S.) par le Département du Doubs, une zone inondable et riche en biodiversité spéciale- ment ciblée par les militants qui étaient venus là exprès pour “collecter les déchets déposés par le Doubs à la suite de la récente crue, et ceux présents avant celle-ci” résume Antoine, bénévole de ce mouvement citoyen de mobilisation sur le dérèglement climatique. À côté des déchets classiques que l’on s’attend hélas à trouver dans ce genre d’endroits (fer- raille, bouteilles, canettes, tis- sus…), “nous avons été ahuris pas le nombre de lingettes net- toyantes en microfibres plas-

2025, le gouvernement envisagerait la suppression de 500 postes sup- plémentaires et ce, alors que le changement climatique et le dépé- rissement des forêts vont nécessiter de plus en plus de travail pour assurer le suivi sanitaire et le renou- vellement des peuplements fores- tiers. On assiste hélas au phéno- mène inverse : nous sommes de moins en moins de personnel pour des tâches de plus en plus impor- tantes” estime la représentante basée à Besançon. Au-delà de la situation des agents, le coup de colère du personnel de l’O.N.F. espère rencontrer un écho pour

sensibiliser le plus grand nombre à la situation dra- matique de nos forêts, liée aux dérèglements climatiques. “Il suffit de se rendre dans certaines forêts proches de Besançon, du côté de Bouclans ou de Roulans pour se rendre compte des dégâts. La forêt, ce n’est pas que des arbres : c’est l’eau qui en dépend et évi- demment l’air aussi. Nous voulons impérativement attirer l’attention sur ce point également. Le chan- gement s’observe à une vitesse beaucoup plus rapide que ce que nous avions prévu” alerte Véronique Barralon. n

Les membres d’Alternatiba ont ramassé en deux jours des sans entiers de lingettes (photo D.R.).