la Presse Pontissalienne 241 - Novembre 2019

SOCIAL

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La Presse Pontissalienne n°241 - Novembre 2019

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125 agents La préoccupante question des mineurs non accompagnés

Le Centre départemental de l’enfance et de la famille (C.D.E.F.) fête ses 100 ans. La structure départementale accueille les enfants en déshérence, notamment les mineurs non accompagnés, et les familles en détresse.

et ce n’est pas fini…” prédit Philippe Chatelain. Ces jeunes ayant quitté leur pays sans leurs parents (ou avec, mais séparés d’eux par les aléas des migrations) restent en général quelques mois dans les lieux d’hébergement bisontins. Le C.D.E.F. dispose de 19 appartements et a signé une convention avec le Centre International de Séjour pour 30 chambres destinées auxM.N.A. “En six mois, ils parlent français. S’ils arrivent ici avant l’âge de 16 ans, ils auront plus de facilités pour obtenir un titre de séjour, puis une autorisation de travailler. Mais tous ne l’obtiennent pas évidemment.” Le C.D.E.F. est sou- vent pour ces jeunes la première bouée de secours avant d’entamer un parcours du combattant qui mènera les plus chanceux vers une insertion durable en France. La détresse ne concerne pourtant pas que ces jeunes étrangers. De nombreux enfants en danger passent dans les bras réconfortants de cette structure départementale. “On voit de tout note le directeur. On peut accueillir des enfants dont les parents sont en garde à vue par exemple. On a déjà recueilli un enfant retrouvé sur le siège arrière d’une voiture impliquée dans un “go fast”, ces opérations de trafics de drogue. Un enfant dans un siège bébé, c’est moins soupçonnable… Ici, on accueille, et on pose les questions après.” Le C.D.E.F. propose également une tren- taine de places en familles d’accueil.

L’ accueil d’urgence des mineurs est le cœur des activités du Centre départemental de l’en- fance et de la famille qui fête ses cent ans en cet automne. “Nous disposons de sept sites d’accueil sur le département. Nous pouvons être appelés 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 par le procureur de la République ou les services de police pour accueillir un enfant en danger” explique Philippe Chatelain, le directeur du C.D.E.F. Le centre départemental assure d’autres missions, notamment celle de recueillir les mineurs qui ne trouveraient pas

de place ailleurs, ainsi que l’accueil parents-enfants “dans le cadre de la prévention des troubles précoces du lien parents-enfants.” Le quatrième pilier du C.D.E.F., c’est l’accueil des migrants, les fameux mineurs non accompagnés (M.N.A.) pour lesquels le C.D.E.F. dispose d’une soixantaine de places, toutes occupées. La question des M.N.A. préoccupe la collectivité départementale. Sur la seule année 2018, le C.D.E.F. a accueilli 340mineurs non accompagnés. L’année 2019 s’annonce encore plus “chargée” : “On sera aux environ de 500 accueils,

Nadine Adamy, directrice adjointe, et Philippe Chatelain, directeur du C.D.E.F. Un arbre du centenaire a été planté au siège bisontin du centre.

l’individualisation des parcours est désormais le maître-mot du C.D.E.F. Avec un budget de 7 millions d’euros destiné au C.D.E.F., enveloppe renforcée lors de sa dernière session, le Conseil départemental duDoubs veut se donner les moyens de réussir cette politique en direction de l’enfance et de la famille. n J.-F.H.

Au total, le centre dispose de 183 places. La finalité de ces travailleurs sociaux et médicaux, c’est bien sûr “la réinté- gration des enfants dans le milieu ordi- naire” note NadineAdamy, la directrice adjointe. Si tous n’y parviendront pas à court terme, ils auront durant leur passage au C.D.E.F. bénéficié d’une oreille attentive et bienveillante. Depuis les lois de 2007 et de 2016 sur la famille,

Depuis le siècle dernier, l’accueil des enfants en difficulté a bien changé (photos D.R.).

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