la Presse Pontissalienne 241 - Novembre 2019

ÉCONOMIE

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La Presse Pontissalienne n°241 - Novembre 2019

PONTARLIER Une entreprise familiale Management et pédagogie : les clefs de la réussite chez Micro-Érosion Implantée en zone industrielle dans les anciens locaux Ramis, cette entreprise de méca- nique de haute précision a fait le choix d’investir dans un outil de production haut de gamme en développant une méthode de management basée sur l’humain. Éclairages.

M icro-Érosion, c’est d’abord l’histoire d’un homme :Alain Laude, porté par le goût d’en- treprendre et de s’accomplir dans un projet professionnel. Venu du nord pour travailler chez C.I.T.Alcatel en 1983, il s’est établi définitivement dans le Haut-Doubs. En 2000, il crée sa propre société et s’installe dans la zone artisanale de Doubs. “On a grandi gentiment ”, explique Alain Laude qui travaille avec son épouse et trois de ses quatre enfants. Une croissance régulière qui impose de trouver des locaux plus adaptés tout en restant dans le secteur. L’occasion se présente suite à l’arrêt de la maison Ramis qui libère un local où tout sera rénové pour accueillir un outil de production axé sur la méca- nique de précision. “On fonctionne avec une forte intégration des process indus- triels, ce qui suppose d’avoir le parc de machines adéquat et les compétences techniques et humaines qui vont avec.” Micro-Érosion intervient dans plusieurs secteurs d’activité : spatial, aéronau- tique, connectique, horlogerie, médical de l’automation, médical implantable en fabriquant par exemple les compo- sants d’une pompe d’assistance circu- latoire ventriculaire pour le cœur. Ce qui donne une idée du niveau de pré- cision et de qualité de la production. “On travaille aussi bien pour le compte de start-up que de grands groupes comme Thales, Airbus, Radiall, Par- ker… On est aussi très actif en ingé- nierie. C’est une façon de rester sur des secteurs de niche et de conserver nos clients” poursuit le dirigeant aujourd’hui à la tête d’une entreprise de 25 personnes dont trois apprentis, et qui réalise 2,6 millions d’euros de chiffre d’affaires. 60 % de la production part à l’export notamment vers les États-Unis, la Suisse, l’Allemagne, la

Belgique. Cette jolie carte de visite impose de satisfaire à plusieurs cer- tifications dans le médical (I.S.O. 13 485), l’aéronautique, le spatial (E.N. 9 100) et plus globalement dans le management de la qualité (I.S.O. 9 001). Tout autant que les résultats écono- miques,Alain Laude attache beaucoup d’importance au bien-être au travail. Bien avant que cela ne devienne à la mode, il a expérimenté les principes d’un management où l’humain est au centre de l’organisation. Un fonction- nement basé sur le respect de l’être humain, la formation, la qualité de vie au travail, la responsabilisation-délé- gation, sans oublier la pédagogie. “On voit arriver une nouvelle génération de salariés qui voient les choses diffé- remment. Il faut anticiper les change- ments que cela implique. Pour la pro- duction, on a instauré la semaine de quatre jours toutes les trois semaines. Ce qui signifie que les salariés sont alors libérés le jeudi à partir de 15 h 30.”

apporte ainsi sa pierre à l’édifice.” La formation interne ou externe est aussi au cœur du management de l’en- treprise. Des cours d’allemand et d’an- glais sont aujourd’hui proposés à tous les salariés sur la base du volontariat. La société sollicite aussi des consul- tants en qualité, assurance, manage- ment de production, en lean-manufac- turing … “On est aussi en capacité de former des gens qui ne connaissaient rien en mécanique de précision.” L’en- treprise s’est dotée des moyens tech- niques pourmener à bien cette politique de formation interne. Autre expérimentation lancée depuis une dizaine d’années : la dématériali- sation de tous les documents papiers. Lesquels sont scannés puis intégrés dans un logiciel d’archivage et de recherche. “On n’est pas encore dans le zéro papier mais cette méthode permet

L’entreprise dirigée par Alain Laude, en bas à droite, comprend 25 personnes dont trois apprentis, du B.T.S. au Bac + 5.

lions d’euros de chiffre d’affaires d’ici deux ou trois ans, ce qui implique d’étof- fer l’effectif à une trentaine de colla- borateurs. “On veut continuer à être une structure agile et dynamique en conservant notre état d’esprit sans oublier qui on est et d’où on vient. L’en- treprise fêtera ses 20 ans en 2020 avec tous ses collaborateurs et ses partenaires. Le management proposé depuis la créa- tion nous a permis de faire émerger des talents, de les garder et d’avoir l’espoir d’en attirer d’autres intéressés par notre projet d’entreprise.” n F.C.

de gagner beaucoup de temps quand il s’agit de rechercher des informations et d’en consacrer davantage à des tâches plus intéressantes.” L’outil de production permet de répon- dre à toutes les commandes spécifiques. La précision requise impose des sys- tèmes de refroidissement très perfor- mants à partir d’eau glacée au niveau des machines. “La chaleur dégagée pour produire cette eau glacée sert à chauffer toute l’usine. C’est une façon économique et écologique de limiter notre empreinte énergétique.” Alain Laude se projette sereinement vers l’avenir. Il vise 3,5mil-

Ici, tout est conçu pour aider chacun à avoir la journée de travail la moins pénible possible. Important dans un métier de haute précision où lamoindre erreur peut remettre en cause des heures de travail, voire des commandes. “On a développé des ressources pour éviter que l’erreur ne se reproduise. On veut instaurer un climat de confiance permanent. Pour que cela marche, il faut deux choses : du savoir-vivre et une pré- sence intellectuelle au ser- vice du collectif. Chacun

Un climat de confiance permanent.

En venant s’installer

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sur la zone industrielle de Pontarlier, Micro-

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Érosion a étoffé son parc machines.

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