la Presse Pontissalienne 241 - Novembre 2019

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 241 - Novembre 2019

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l Nestlé

Le personnel qualifié est très rare “Beaucoup d’intérimaires viennent de Besançon”

Le site pontissalien de Nestlé n’échappe pas aux difficultés de recrutement qui ne remettent pas en cause, pour l’instant, l’activitée l’entreprise contrainte de recruter de plus en plus loin avec les conséquences induites. Entretien avec le directeur Philippe Laroque.

demande d’emploi repart en Suisse comme en ce moment, c’est beaucoup plus critique. Ils peinent aussi à trouver du per- sonnel formé. L.P.P. : Combien de postes ne sont pas pourvus sur le site pontissalien ? P.L. : Une dizaine environ sur un effectif de 300 salariés. On com- pense avec du personnel inté- rimaire en sachant bien sûr qu’on n’a pas forcément la qua- lification attendue. Difficile dans ces circonstances de proposer une embauche en C.D.I. Cer- tains postes impliquent des com- pétences techniques qui récla- ment des capacités d’apprentissage. L.P.P. : Les mentalités changent ? P.L. : On a un peu de souci de savoir être, surtout quand il faut s’intégrer à la culture d’entre- prise, respecter des horaires,

git maintenant jusqu’à Besan- çon et au-delà. Ils n’hésitent pas à faire le voyage, en profitant notamment de la politique de transport de la Région avec un ticket de bus Besançon-Pontar- lier à 1,50 euro. Ces gens-là n’ont pas forcément envie de s’installer ici car le coût de la vie est trop élevé. En revanche, cela génère de la fatigue, des heures de voyage supplémen- taires. Ces gens viennent seu- lement pour un salaire. Cet éloi- gnement réduit les échanges extra-professionnels que pour- raient avoir des salariés qui vivent dans le même secteur, en se retrouvant pour faire du sport, des sorties… On sent néanmoins localement une vraie volonté politique d’accompagner les candidats à l’emploi vers des solutions de logement aborda- bles. n Propos recueillis par F.C.

une tenue vestimentaire…

L.P.P. : En quoi ces difficultés de recru- tement pénalisent l’entreprise ? P.L. : Sur le plan de la production, on arrive à suivre même si cela peut devenir problématique. Par contre, on ressent de la fatigue, de la lassitude chez ceux qui passent du temps à former des salariés qui n’attendent qu’une chose, de partir en Suisse.

L a Presse Pontissalienne : Com- ment caractériser la problé- matique du recrutement chez Nestlé Pontarlier ? Philippe Laroque : On a les mêmes soucis que les autres entreprises qui exercent dans l’agro-alimen- taire sur la zone frontalière. Le personnel qualifié se fait de plus en plus rare. Sans doute car les métiers de l’industrie ne font plus rêver. On subit aussi la concurrence du taux de change très favorable aux travailleurs frontaliers. Nos voisins sont très attractifs. On essaie de compen- ser avec les avantages de tra- vailler en France mais globale- ment, cela ne cause pas à tout le monde. L.P.P. : Avez-vous senti une évolution depuis votre prise de poste à Pontar- lier ? P.L. : Il y avait une petite crise horlogère en Suisse quand je suis arrivé il y a trois ans. On arrivait encore à trouver des régleurs, des conducteurs de machine, mais quand la

On perd ainsi du temps et de l’argent dépensé inu- tilement en formation. L.P.P. : D’autres conséquences ? P.L. : L’aire de recrutement des travail- leurs intéri- maires s’élar-

“Cela pourrait devenir problématique.”

l Pontarlier Commerce de détail Le centre-ville n’est pas épargné Au centre-ville de Pontarlier, les problèmes de recrutement se font également sentir, que ce soit dans l’habillement ou dans la restauration. La maison Bonnet constate cette évolution des conditions de recrutement.

“Les gens qu’on recrute en intérim viennent de plus en plus loin et n’ont pas forcément envie de s’installer dans le Haut-Doubs”, indique le directeur de Nestlé Pontarlier.

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POUR SOAIRE

ANNIVERS

S Située au cœur du centre-ville de Pon- tarlier, la maison Bonnet, créée en 1941, est devenue une véritable ins- titution gastronomique, tenue par la même famille depuis trois générations. Depuis 1958, la construction d’un laboratoire de char- cuterie-salaison permet la fabrication maison de leurs charcuteries et salaisons régionales. “Il est certain que le recrutement d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui du temps de mon grand-père, où l’on faisait toute sa carrière au même endroit” , sourit Georges Bonnet, qui a repris l’entreprise familiale il y a une bonne quinzaine d’années. “Le recrutement est très compliqué” , constate-t-il. “Ce qui est bon aujourd’hui, peut ne plus l’être demain” ,modère le gérant, qui emploie plus d’une vingtaine de collaborateurs. “Même si nous ne manquons pas de personnel en ce moment, il est toujours compliqué de trouver du monde, sur tous les postes, du pâtissier au vendeur. Aujourd’hui, c’est plus long à recruter quand il nous manque quelqu’un, que ce soit du personnel qualifié

ne son look !

soig

pendant les vacances scolaires, recourt aux tickets-restaurant, et offre 2 jours de repos consécutifs (le dimanche et le lundi). Ainsi, Bonnet Traiteur parvient à former une équipe solide qui rassemble de nombreux métiers : cuisiniers, pâtissiers, traiteurs, bouchers, char- cutiers pour proposer des services de plus en plus personnalisés, tout en perpétuant l’esprit du fait maison. n M.T.

OSEZ le trait contempora

in !

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ou non qualifié. Nous avons longtemps cherché une secré- taire par exemple. Je pense que c’est lié à la localisation. Mais la Suisse pénalise d’un côté avec des salaires contre lesquels on ne peut rivaliser, et de l’au- tre, nous amène des frontaliers qui ont un pouvoir d’achat” , pèse Georges Bonnet. Pour fidéliser son personnel, la maison Bonnet Traiteur améliore ses conditions de tra- vail, en fermant 5 semaines

“Sur tous les postes, du pâtissier au vendeur.”

Georges Bonnet représente la troisième génération à la tête de l’entreprise (photo archive L.P.P.).

Tél. : 03 8

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