la Presse Pontissalienne 216 - Octobre 2017

MOUTHE - RÉGION DES LACS 34

La Presse Pontissalienne n°216 - Octobre 2017

Il ne manque plus qu’à installer les banquettes, les portières et les ailes avant.

MALBUISSON Une passion dévorante La Deuch qui danse le charleston Amateur de vieilles mécaniques, Fabrice Renaud restaure des voitures anciennes. Son dernier chef-d’œuvre : une 2 CV 6 complètement refaite. Coup de cœur vintage.

Récupérée au fond d’une

grange, la 2 CV 6 d’origine était en très mauvais état.

E lle n’est pas à vendre même s’il sait qu’il pour- rait trouver facilement acquéreur pour une som- me rondelette. La Deuch est éternelle…Trente ans après la sortie des derniers modèles des chaînes de production françaises, la plus célèbre Citroën a tou- jours ses aficionados. Que n’en a pas croisé sur la route des vacances ? Avec son look inimi-

table, elle inspire à ses disciples un style de vie plein d’insou- ciance et loin, bien loin des stan- dards de la consommation actuelle. Équipé comme tout à chacun d’écrans, d’ordinateurs, Fabri- ce Renaud s’il n’échappe pas à la modernité est beaucoup plus réceptif à l’écoute des bruits et des objets qui ont bercé son enfance. À 45 ans, ce mécani-

cien de précision cultive la pas- sion des véhicules anciens en se mettant au défi de les remettre en service. “J’ai com- mencé quand j’ai eu le permis de conduire” , se souvient celui qui a tout appris sur le tas avec des copains mécaniciens ou car- rossiers venus lui donner un coup de main. À son palmarès, deux 2 CV et une 403. Des véhicules remis

en état, utilisés occasionnelle- ment puis vendus faute de pla- ce pour les conserver ad vitam aeternam. À peine est-il remis de ses émotions que l’envie d’at- taquer un nouveau chantier le reprend. Mieux équipé, mieux formé, il se complaît dans la dif- ficulté. En 2011, il déniche au fond d’une grange une vieille 2 CV 6 en très mauvais état. “Elle était remplie d’aiguilles de sapins. Je pense qu’on s’en servait pour aller au bois. Le plancher était percé de partout.” Dans la mesure du possible, il fait à partir de l’existant d’abord par souci d’authenticité et ensui- te car les pièces coûtent très cher sur un marché de la 2 CV d’occasion très porteur. “Quand je n’ai pas d’autres solutions, je commande les éléments dont j’ai besoin auMéhari Club situé près de Cassis. Ils ont le plus gros stock de pièces détachées en 2 CV” , poursuit Renaud qui a pris son temps pour réaliser son chef-d’œuvre. Pratiquement cinq ans, avec des périodes d’inten-

Fabrice Renaud a passé plusieurs années au chevet de sa dernière Deuch, raison pour laquelle il ne veut plus s’en séparer.

se restauration et d’autres plus reposées. Au final, il ne compte plus les heures. Trop en tout cas pour avoir envie de se séparer de sa merveille à qui il a donné l’ap- parence d’une 2 CV Charleston en jaune et noir du plus bel effet. “Au niveau de la peinture, on double les difficultés, c’est l’opé- ration à mon sens la plus com- pliquée avec tout ce qui touche

à la carrosserie.” Le moteur a été rénové d’origine. Il peine parfois à démarrer par temps humide ou quand il fait trop chaud. Le look changemais l’âme de la 2 CV d’origine demeure. Les sorties sont limitées aux périodes de beau temps hors neige. Pas question de goûter au sel fatal à toutes les carros- series du temps passé. n F.C.

Le S.I.E.L. met le soleil en boîte Le plus ancien syndicat intercommunal d’électricité français fête son 120 ème anniversaire en inaugurant une toute nouvelle installation photovoltaïque complétée d’une piste solaire expérimentale. LABERGEMENT-SAINTE-MARIE

1 700 m 2 de panneaux photovoltaïques

T oujours soucieux de pro- fiter des dernières inno- vations technologiques que ce soit en matière de production ou de dis- tribution d’énergie, le Syndicat Intercommunal d’Électricité de Labergement-Sainte-Marie (S.I.E.L.) ne pouvait pas man- quer le train des énergies renou- velables. “Il n’y a pas de possi- bilité de développement au niveau de l’usine du Fourpéret. On a cherché une énergie com- plémentaire à l’hydroélectrici- té” , explique Pierre-Albert Vion- net, le directeur. La piste éolienne a été étudiée puis assez vite abandonnée fau- te de vents assez réguliers sur le territoire du S.I.E.L. Le site du Fourpéret se prêtait davan- tage à l’exploitation d’une ins- tallation photovoltaïque. “On bénéficie d’une bonne orienta- tion plus sud qui laisse espérer des rendements satisfaisants. La commune de Labergement a mis gracieusement à disposition une parcelle contiguë où l’on a pu mettre les panneaux avec le souci d’intégration paysagère.” La réalisation relève d’un chan- tier en circuit court en privilé- giant autant que faire se peut les entreprises et artisans locaux. “Ils ont été très réactifs. Le chan- tier a vraiment débuté en mars pour un raccordement au réseau le 3 juillet dernier.” Le parc photovoltaïque couvre au 1 700 m 2 avec 939 modules

L’installation photovoltaïque du Fourpéret comprend 1 700 m 2 de panneaux.

Zoom Syndicat

pour une puissance totale de 287 kWc. Cela représente une production annuelle de 310 000 kWh. “Cela correspond à la consommation électrique de 100 foyers en excluant le chauf- fage. On économise aussi 30 tonnes de C02.” Le montant de l’investissement s’élève à 1 mil- lion d’euros financés en totali- té sur les fonds propres du S.I.E.L. Il faut compter entre 17 et 19 années pour amortir l’installa- tion. D’un point de vue écono- mique, Pierre-Albert Vionnet estime qu’il s’agit d’un projet tout à fait pertinent. “Il s’ins- crit complètement dans la tran- sition énergétique et le dévelop- pement durable. Ce type d’installation fait partie des solu- tions dumix énergétique qui per- mettent d’écrêter les pics de consommation en hiver.” Le parc intègre aussi une piste solaire

expérimentale. “J’ai découvert cette invention dans une revue spécialisée. Il s’agit d’une appli- cation de cellules photovoltaïques adaptées à la voirie.” Un chal- lenge bien dans l’A.D.N. du S.I.E.L.Une première aussi dans le grand est de la France. “Ce procédé baptisé Wattway a été mis au point par Colas, le lea- der mondial de la route qui a accepté notre demande.” La route solaire du Fourpéret s’étend sur 54 m avec 78 pan- neaux solaires. Cette voie solai- re est équipée de modules solaires autonomes pour l’éclai- rage de nuit et le S.I.E.L. a pris l’initiative de poser un câble auto-dégivrant alimenter par le reste de l’installation. “On a même installé un chargeur de batterie accessible aux vélos élec- triques.” De quoi donner des idées à bien des collectivités du Haut-Doubs et d’ailleurs. n

Intercommunal d’électricité de Labergement- Sainte-Marie 10 communes Président actuel : Camille Rous- selet, maire de Fourcatier-Mai- son-Neuve l 6 000 usagers dont 370 pro- fessionnels l 104 km de réseau H.T.A. (93 % souterrain) l 108 km de réseau B.T. (93 % souterrain) l 11 bornes de recharge pour véhicule électrique l l Création en 1897

“On a sollicité Colas pour installer cette route solaire expérimentale au Fourpéret”, explique Pierre-Albert Vionnet, le directeur du S.I.E.L. encore surprisde la réponse positive du leader mondial de la route.

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