la Presse Pontissalienne 216 - Octobre 2017

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n°216 - Octobre 2017

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EN BREF

Emmaüs, la rançon du succès SOCIAL Trop à l’étroit Revers de l’opulence du Haut-Doubs frontalier, engouement autour de la cause défendue par les disciples de l’abbé Pierre, toujours est-il qu’à Pontarlier on ne sait plus où stocker les objets, meubles et habits donnés à Emmaüs.

Ouragan À l’occasion de la prochaine commission permanente du 29 septembre, la Région Bourgogne-Franche-Comté a décidé de débloquer une aide humanitaire d’urgence de 50 000 euros. Cette subvention permettra de soutenir les populations victimes de l’ouragan Irma qui a dévasté les îles des Caraïbes, et notamment le territoire de Saint-Martin. Cette enveloppe financière bénéficiera aux équipes de la protection civile de Bourgogne-Franche-Comté et de la Croix rouge française. Le Conseil départemental du Doubs a versé quant à lui 10 000 euros. syndicat suisse U.N.I.A. organise une réunion sur les métiers du bâtiment en Suisse mardi 10 octobre de 15 heures à 17 heures Morteau 29, Grande rue. Lors de cette conférence, l’intervenant décrira les caractéristiques et conditions de travail propre à ce secteur en Suisse. Il abordera également l’état du marché de l’emploi dans ce domaine, les salaires en vigueur, les conventions collectives de travail… Entrée libre et gratuite. Renseignements et Frontaliers La Maison transfrontalière européenne en collaboration avec le

“Il nous faudrait un bâtiment de 4 000 m 2 avec du parking en restant sur Pontarlier”, explique Claude Répécaud, le président du Comité des amis d’Emmaüs Pontarlier.

bien compliquée.” Des bras sup- plémentaires qui ne sont pas de trop car l’activité bat son plein. La foule est toujours présente le mercredi après-midi et le samedi matin aux heures d’ou- verture dumagasin. On retrou- ve les chineurs habituels, les familles ou personnes en pré- carité et d’autres clients à la recherche de meubles ou d’ap- pareils usagés le temps de s’ins- taller et d’avoir les moyens d’in- vestir dans du neuf. “Les comportements changent, on

recueilli pour 92 390 euros, bénéfice lié au produit des ventes. La moitié a été versée au sein du réseau solidarité Emmaüs. L’autre moitié profi- te aux autres solidarités locales. “On soutient ainsi une ving- taine de structures du Haut- Doubs qui interviennent auprès des plus démunis. Je pense par exemple au P’tit Panier. Une partie de l’argent correspond également à la prise en charge de personnes envoyées par les services sociaux. On fonction- ne dans la transparence et cha- cun est logé à lamême enseigne.” Si le magasin ne désemplit pas, à l’amont le flux est encore plus dense. Les meubles, les sacs de vêtements, la quincaillerie, la vaisselle s’amoncellent. On ne sait plus où donner de la tête. “On dispose de 2 000m 2 de bâti- ment couvert entre le magasin et le stockage. Il nous en fau- drait le double sous un seul et même toit. Comme on est implanté sur deux sites, onmul- tiplie les déplacements. C’est

beaucoup de temps et d’énergie perdus. Sans oublier le pro- blème récurrent de stationne- ment les jours de vente.” Comment expliquer ce surcroît de dons ? Sûr que le niveau de vie sur la bande frontalière n’incite guère les habitants à s’encombrer de mobilier ou objets anciens. Jean-Michel Gagliardi, l’ancien président, y voit aussi une marque de sérieux, de qualité dans le ser- vice proposé par le comité des amis d’Emmaüs Pontarlier. Son successeur abonde en estimant que de plus en plus de per- sonnes sont sensibles aux causes défendues par Emmaüs. Reste à résoudre la question des locaux. Les administrateurs étudient toutes les pistes. Location, achat dans l’ancien, construction d’un nouveau site, tout est envisa- geable sachant qu’il faudra avoir du parking et un bâti- ment de 4 000 m 2 .À bon enten- deur… n F.C.

I l faut compter aujourd’hui plus d’un mois d’attente avant de voir arriver l’équi- pe d’Emmaüs chargée de la ramasse. “On tourne avec deux camions sur une zone qui cor- respond au Haut-Doubs fores- tier. Ils circulent tous les jours et pourtant on ne parvient pas à réduire les délais” , annonce Claude Répécaud qui a rem- placé en avril dernier Jean- Michel Gagliardi à la tête du comité des amis d’Emmaüs Pontarlier. “On ne peut pas fai- re plus de deux mandats de six ans consécutifs et on doit attendre au moins deux ans avant de se représenter” , juge utile de préciser le nouveau président qui faisait bien sûr déjà partie du conseil d’admi- nistration. À l’heure de la retraite, il a

trouvé la disponibilité qui lui faisait défaut pour prendre plus de responsabilité au sein de ce comité qui emploie 12 salariés et s’appuie sur 140 bénévoles. Une vraie P.M.E. “Sur les 12 salariés, on a trois contrats aidés et on s’inquiète de l’ave- nir de ce dispositif. Faudra-t- il prendre à notre charge ces postes dont on peut difficile- ment se passer aujourd’hui ? Je crains que oui.” Depuis un an, on compte aussi trois réfu- giés sans papiers parmi les bénévoles. “On ne refuse pas les demandes. Ces gens-là qui n’ont pas le droit de travailler, se trouvent vite isolés dans un pays qu’ils ne connaissent pas. En les accueillant, on favorise leur intégration sociale et on leur évite aussi de se recroque- viller dans une situation déjà

voit pas mal de couples qui bâtis- sent et préfèrent s’équiper dans un premier temps avec de l’occasion.” La ventilation des recettes se fait au sein de la com- mission solidari- té du conseil d’ad- ministration. En 2016, le comi- té pontissalien a

“On ne ait plus où donner de la tête.”

inscriptions au 03 81 39 93 02.

ASSOCIATIONS

Application en janvier 2018

Le projet de Charte des associations soumis à l’appréciation des usagers La foule des grands jours s’était donné rendez-vous au théâtre Blier pour la présentation de la mallette pédagogique qui comprend la première mouture de la charte et les 10 fiches du parfait porteur de projet associatif pontissalien.

A ttendue par les uns non sans susciter des inter- rogations, des craintes, des doutes chez d’autres, la charte des associations ver- sion “document martyr”, c’est- à-dire document de travail, sera transmise prochainement aux associations pontissaliennes. Chacune aura ensuite tout loi- sir de faire remonter ses obser- vations jusqu’à fin octobre au service des associations de la Ville. “On souhaite une charte co-construite. Cette réunion est la première étape du processus” , explique Patrick Genre en rap- pelant qu’il s’agit avant tout de l’actualisation de la charte en vigueur depuis 2010. Pour mener à bien sa mission, la Ville a constitué un groupe de travail qui a œuvré sous la responsabilité de René Émilli, l’adjoint à la culture. Pour mieux prendre en compte les besoins et les attentes, un questionnai- re a été envoyé à 211 associa- tions pontissaliennes. 29 % ont répondu. “C’est un taux de retour

de pérenniser les relations entre les associations et la Ville com- me le rappelle le maire. “Il est nécessaire de prendre en comp- te l’environnement réglemen- taire, sécuritaire et budgétaire. Cette charte exprime aussi un besoin de rationalisation. Pour réduire la part de fonctionne- ment, il faut passer par lamutua- lisation. On veut une responsa- bilisation des associations. Il n’y aura plus aucune déroga- tion pour qui que ce soit” , pour- suit le maire, évoquant même la possibilité de récompenser les associations les plus res- ponsables. Les principes fondamentaux de la charte s’articulent autour du respect de l’équité, de la laïci- té, du développement durable… Le maire rappelle aux associa- tions qu’en 2018 il n’y aura plus que 200 000 contrats aidés et que la commune ne se substi- tuera pas aux engagements délaissés par l’État. Il insiste aussi sur le respect de l’utili- sation des locaux qui ont été

mis à disposition sur la base d’un objet et dans un but pré- cis. Les 10 fiches qui accompagnent la charte permettent à tout un chacun de s’informer sur les rouages de la vie associative en général et en configuration pon- tissalienne. “Ces fiches sont conçues pour informer, accom- pagner et simplifier le parcours des associations. Elles les aident dans leurs activités : organisa- tion de manifestation, outils de communication, prise en comp- te du volet sécuritaire, relations avec la Ville…” , note le direc- teur. LaVille entend par exemple développer les conventionne- ments pluriannuels avec cer- taines associations. “On a pro- cédé ainsi avec la Sarbacane théâtre pour le festival Ponts des Arts. Ce dispositif apporte de la sérénité. Il offre une garantie de moyens à l’association et cela nous facilite la vie dans la pré- paration du budget” , poursuit le maire qui s’est aussi attardé sur la tarification des salles.

très satisfaisant et représenta- tif” , apprécie Simon-Nicolas Cec- chi-Cravero, directeur du pôle tourisme, culture, sport. Le dépouillement permet de mieux comprendre ce que repré- sentent les associations à Pon- tarlier. On apprend par exemple que plus de 60 % des adhérents vivent à l’extérieur de la com- mune. Un tiers des associations ont des salariés, la moitié dis- pose d’un budget supérieur à 10 000 euros. “Sur les 73 % qui sont subventionnées d’une maniè-

Patrick Genre le maire, René Émilli l’adjoint à la culture et Simon-Nicolas Cecchi-Cravero ont présenté le document de travail de la nouvelle charte des associations.

selon qu’elles soient gratuites ou payantes. Exemple avec l’es- pace Pourny dont le tarif pas- sera de 300 à 600 euros d’une formule à l’autre. “Certaines associations louaient le théâtre Blier au bénéfice d’une autre association extérieure. On va interdire le système du prête- nom.” Après retour des documents “martyrs”, la charte passera au conseil municipal de fin d’an- née pour une entrée en vigueur espérée au 1 er janvier 2018. n

re ou d’une autre, 94 % sont soute- nues par la com- mune. Beaucoup réclament l’orga- nisation d’un forum des asso- ciations et des ate- liers thématiques.” Tous ces éléments ont servi de base à l’élaboration de la nouvelle char- te. Document qui a pour ambition

“On ne remet pas en cause le principe de gratuité qui est un fondement de la vie associative locale.” Ce principe s’applique donc à la mise à disposition des petites salles. Les choses changent pour les sept plus grandes salles de la ville : espace Pourny, théâtre Blier, salles des Capucins, sal- le Morand… Elles seront gra- tuites pour une première utili- sation puis soumise à une tarification qui variera en fonc- tion de la nature des entrées

La fin du système du prête-nom.

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