La Presse Pontissalienne 299 - Décembre 2024
6 L’ÉVÉNEMENT
La Presse Pontissalienne n°299 - Décembre 2024
LE GRAND CASSE-TÊTE DES MOBILITÉS TRANSFRONTALIÈRES
Qui n’a pas entendu parler ou subi un jour ou l’autre les contraintes du trafic routier à l’heure du retour des pendulaires ? Tout le monde s’accorde sur le même point : la circulation ne cesse de s’intensifier aux heures de pointe en semaine et le samedi. Parce qu’ils subissent aussi les affres du passage en douane, les frontaliers, du moins quelques-uns soucieux de trouver des solutions, ont décidé de se mobiliser pour se faire entendre dans le débat public autour de ces questions de mobilité. Quelles solutions pour faire sauter les bouchons ?
l Circulation
Former un groupe de travail Quand les frontaliers s’invitent à la table des mobilités
Face aux problèmes d’engorgements routiers sur les principaux axes de circulation entre le Haut-Doubs et la Suisse, des frontaliers ont décidé de se mobiliser, non pas pour se plaindre, mais pour contribuer avec tous les acteurs du transport et de la mobilité à la recherche ou à l’amélioration de solutions permettant de fluidifier le trafic routier.
Zoom Info trafic Haut-Doubs
L’actualité de la bande frontalière s’autorise parfois quelques envolées humoris tiques sur le groupe Facebook Info Trafic Haut-Doubs pecter quelques règles de savoir-vivre. La politesse, le respect des autres, pas d’insultes. On n’annonce jamais les contrôles doua niers, ni de police. C’est rare mais il nous arrive de bannir des personnes” , rappelle le créateur qui est aujourd’hui assisté par deux autres administrateurs et quatre modérateurs. Tous sont des bénévoles. Au bout de qua tre ans, ce groupe a réussi à rassembler près de 35 000 abonnés. n
C e groupe public Face book a été créé il y a quatre ans par Raphaël Borne. Ce frontalier souhaitait alors pouvoir infor mer tous les pendulaires sur les accidents, bouchons,
ralentissements constatés en temps réel sur les axes frontaliers. “On publie aussi beaucoup d’infos, d’articles en lien avec l’actualité fron talière. C’est accessible à tous sous réserve de res
L es bouchons au passage des douanes comme à l’entrée de Pontarlier font désormais par tie du quotidien non seule ment des travailleurs fronta liers mais de tous les habitants du Haut-Doubs. Avec le développement de l’économie frontalière, le trafic routier s’intensifie en se concentrant sur les principaux axes permettant de franchir la frontière. On pense bien sûr aux postes frontières de Vallorbe voire du Col-des Roches du côté de Villers-le-Lac. Difficile de créer de nouvelles dessertes dans un environnement contraint ou alors au prix d’investissements qui dépas sent aujourd’hui l’entendement à l’exem ple d’un grand contournement de Pon tarlier dont le montant approcherait sans doute le milliard d’euros. Et la situa tion ne fait qu’empirer. Le moindre chan tier sur la R.N. 57 comme cela a été encore le cas avec l’aménagement d’un rond-point à Jougne provoque des ralen tissements interminables. Si elles vont dans le bon sens écologique notamment, les alternatives ferroviaires, de navettes en bus voire de covoiturage
survoler l’obstacle… “Depuis des mois, à chaque fois que je discute avec un travailleur frontalier, le premier sujet abordé concerne la route. La discussion tourne toujours autour des bouchons, des ralentissements, de la fatigue que cela entraîne” , explique Mickaël Schoepf. Faisant lui aussi partie du groupe Info Trafic Haut-Doubs. Il a pris contact avec Raphaël Borne. “Ensem ble, on a pensé qu'il était temps d’entamer une réflexion commune pour faire en sorte que cette route, qui est une épreuve pour beaucoup, puisse devenir plus viva ble. C’est une démarche qui vient du ter rain, de ceux qui vivent cette réalité chaque jour… Face à l’urgence de la situation, nous pensons qu’il est essentiel de prendre la parole pour rassembler les gens et œuvrer ensemble vers des solutions durables” , complète Mikaël Schoepf. Cette initiative a pris la forme d’une lettre ouverte diffusée auprès des médias, des collectivités, des décideurs, des opé rateurs de transport qui travaillent sur ces questions de mobilité transfrontalière. “On n’est pas là pour râler. On est prêt à s’engager pour écouter, recenser les
sont largement insuffisantes pour impac ter la fluidité du trafic aux heures de pointe. “Depuis deux ans, c’est une galère sans nom. On passe des heures sur la route pour se rendre au boulot comme pour rentrer chez soi. Actuellement, cela représente 2 heures à 3 heures de dépla cement quotidien, soit des journées de 12 heures consacrées au travail” , témoigne Raphaël Borne, travailleur frontalier et administrateur du
groupe Facebook Info Trafic Haut-Doubs qui réunit 35 000 abonnés. D’autres groupes exis tent et tous témoignent du ras-le-bol des fronta liers fatigués de passer des heures dans les bou chons. Certains imagi nent même la mise en place de liaisons aériennes exploitées par la compagnie “La Fron taliair” entre l’aérodrome de Pontarlier et l’aéro port de Lausanne-Blé cherette. Une façon de
Depuis deux ans, c’est une galère sans nom.”
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