La Presse Pontissalienne 299 - Décembre 2024

Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs

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DÉCEMBRE 2024

Mensuel d’information du Haut-Doubs

www.presse-pontissalienne.fr

N° 299

Circulation : le casse-tête des frontaliers Ils réclament de nouvelles solutions

l’événement en p. 6 à 8

Hébergement et parc de loisirs De nouvelles ambitions pour le site du Gounefay tourisme p. 10

Une nouvelle cave pour ses comtés Le Fort Catinat investi par l’affineur Petite Pontarlier p. 14

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2 Retour sur info

La Presse Pontissalienne n°299 - Décembre 2024

La liaison cyclable Doubs-Vuillecin est confirmée

Ils ont vaincu le Pico d’Orizaba !

L e samedi 23 novembre à 8 heures du matin, après 7 heures d’efforts et déjà 5 heures d’ascension dans les jambes la veille, ils sont arrivés au sommet du plus haut sommet du Mexique, le Pico d’Orizaba et ses 5 636 m d’altitude. Ces cordées étaient organisées par l’as sociation Cimas de la Esperanza, le pen dant mexicain des Sommets de l’espoir créé par Mathieu Dornier, le fils de Pierre Dornier, fondateur de ces expéditions solidaires. Plusieurs sportifs locaux étaient du voyage. Notamment Maéva Pigny, de Maisons-du-Bois-Lièvremont et Angélique Midot de Pontarlier. Pour cette dernière, qui avait déjà participé aux Sommets de l’espoir il y a deux ans dans les Alpes suisses, cette expédition avait une saveur particulière. “J’ai été moi-même malade du cancer il y a une dizaine d’années, et hasard du calendrier, le jour de l’arrivée au sommet correspondait au jour où mon papa, emporté par la maladie en 2005, aurait eu 70 ans. Cette expédition était

Parmi les membres de l’expédition, la Pontissa lienne Angélique Midot et la Saugette

L es élus de la communauté de communes du Grand Pontarlier en ont confirmé le principe lors du dernier conseil communautaire du 14 novembre: il y aura bien une liaison cyclable entre les communes de Doubs et de Vuillecin. Dans le cadre de la future “rocade cyclable” pontissalienne, ce tronçon a été jugé comme prioritaire, “notamment en raison des pôles générateurs de déplacements que constituent la zone commerciale de Doubs et le collège Lucie-Aubrac” soutiennent les élus de la C.C.G.P. Malgré l’absence de cheminement sécurisé, ce trajet est régulièrement emprunté par les cyclistes, parfois au détriment de leur sécurité. Cet aménagement réservé aux voies douces devait dans sa première mou ture suivre l’itinéraire de la Route

Départementale 130 E. Ayant déjà fait l’objet d’études départementales en 2017, ce projet avait buté contre les nombreuses contraintes d’amé nagement et de maîtrise foncière. La C.C.G.P. a relancé le Conseil dépar temental en juin dernier, collectivité qui n’a pas souhaité donner suite à la sollicitation des élus pontissaliens. Ces derniers ont donc proposé un autre itinéraire cyclable entre les deux communes, à savoir entre le chemin de l’Arlier et la rue du Docteur Jean Michel. “Ce nouvel itinéraire permet trait aux usagers de se déplacer de manière sécurisée dans l'attente d’un futur aménagement au niveau de la R.D. 130 E. Il présente également un intérêt touristique en raison du pas sage de la Jurassic Vélo Tour” estime la C.C.G.P. dont les élus ont donc approuvé le principe. ■

Maéva Pigny.

forcément chargée d’émotion” observe Angélique Midot qui a mis toutes son énergie pour vaincre le sommet. Dans les cordées, il y avait également des jeunes Mexicains malades ou handicapés. “Il y avait notamment deux unijambistes qui sont arrivés au sommet à la force des bras avec leurs béquilles. Quand je vois

le courage qu’il a eu, je n’avais pas le droit de me plaindre et ça nous a donné encore plus d’énergie pour aller jusqu’au bout” ajoute Angélique de retour à Pon tarlier. Fatiguée par cette expédition hors normes, mais fière de participer à la noto riété d’une cause qui lui tient particuliè rement à cœur. ■

Le marché solidaire d’Amnesty International

D epuis plusieurs années, le groupe Amnesty International de Pontarlier organise au mois de décembre un marché solidaire en lien avec les Droits humains et la soli darité internationale et en partenariat avec d’autres associations travaillant dans des domaines identiques. L’édi tion 2024 se déroule dans la salle Toussaint-Louverture du Théâtre Ber nard Blier à Pontarlier les samedi 7 et dimanche 8 décembre de 10 heures à 18 heures. Plusieurs associations seront présentes : Amnesty Interna tional groupe 436 Pontarlier, Avana (Madagascar), Repair (accueil et inté gration des migrants), Voix libres (Boli vie), Louverture-Haïti et Volia Ukraine. Ces associations pourront expliquer aux visiteurs leurs démarches et leurs

actions, proposer de la documenta tion. Elles tiendront un espace bou tique avec des produits d’artisanat de ces différents pays et divers articles de papeterie et de librairie, et pro poseront des lettres et des pétitions à signer. Toujours dans le cadre de ce marché solidaire, des affiches de films sur les droits humains seront exposées en partenariat avec le C.R.I.C.-Amis du musée de Pontarlier. À noter, dimanche 8 décembre à 15 heures, la présence de Jean-Michel Trimaille qui présentera son spectacle “Racines bleues”. Seul en scène avec sa guitare, il livrera le fruit d’un travail de plus de vingt années de pratique et de dialogue entre la culture com toise et les musiques du monde. Entrée libre. ■

Jean-Michel Trimaille apportera une touche musicale et de détente en présentant son spectacle Racines Bleues. Éditorial Imperturbable A nnie Genevard sera-t-elle encore, ou à nouveau ministre à Noël, ou restera-t-elle dans l’histoire comme la plus éphémère ministre de l’Agri culture de l’histoire de la V ème République ? Comme elle, le sort du gouvernement était entre les mains du Rassemblement Natio nal, nouveau deus ex machina de la démo cratie française, et entre celles de la gauche élargie qui, obligatoirement alliée à l’ex trême droite pour la circonstance pouvait également faire tomber le gouvernement dès ce 4 décembre en votant la censure suite au 49-3 dégainé par M. Barnier pour tenter de faire passer son budget de la Sécurité sociale deux jours plus tôt. Et s’il sauvait sa peau, il pouvait encore être déboulonné lors du vote du budget qui était prévu aux alentours du 20 décembre, et la ministre de l’Agriculture Annie Gene

Un nouvel itinéraire a été proposé suite au refus du Département de réaliser la liaison le long de la R.D. 130 E.

défendre sereinement la position de la France dans le dossier du Mercosur, ce projet de traité entre les pays de l’Amérique du Sud et l’Union européenne dont au pas sage, certains secteurs agricoles sortiraient plus gagnants que perdants. Parallèlement à la colère des agriculteurs, et à ces difficiles négociations internationales, il y a encore bien d’autres sujets sur le bureau de la ministre haut-doubienne : le “comité des solutions” qu’elle a lancé sur l’usage des produits phytosanitaires, l’incitation à l’utilisation de produits durables dans la restauration collective, les aides à la tré sorerie pour les exploitants en difficultés, la fièvre catarrhale ovine, le règlement des dossiers d’aides européennes par les Régions… Autant de dossiers qui se sont empilés en quelques semaines seulement sur son bureau. Juste le temps de les empoigner, et que l’actualité politique ne les fige à nouveau. De cette situation, per sonne ne sort gagnant. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

vard avec lui. Elle qui a été depuis sa nomination imperturbable, semblant en dehors de ce nouveau monde qui exige des réactions tous azimuts et des commentaires à chaud sur une actualité qui le lendemain est chassée par une autre. Dès son instal lation, elle a été accusée de méconnaître les dossiers agricoles. Certes, Annie Gene vard qui côtoie de près les acteurs agricoles de notre région depuis plus d’une décennie n’avait sans doute pas à ce point conscience de la souffrance dans laquelle se trouvent des pans entiers de l’agriculture française, avec des paysans qui ont vu leur revenu s’écrouler en quelques années. La réussite insolente de la filière comté qu’elle connaît si bien est bien sûr l’arbre qui cache la forêt. Avec les vagues de contestations qui ont fleuri à travers la France, la ministre Genevard ne pouvait pas s’attendre à plus intense comme entrée en matière. Ce bap tême du feu social était son premier test grandeur nature. Sans même avoir pu

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER est éditée par la société “Publipresse Médias” Rédaction et publicité: 03 81 67 90 80 E-mail: redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni.

Mise en page : Olivier Chevalier Conception pubs : Éloïse Perrot.

équipe commerciale : Maëliss Aumaitre, Anne Familiari, Anthony Gloriod.

Crédits photos : La Presse Pontissalienne, Ben Becker, C.C.G.P., D.R.A.C., O.S.T.A.J., Semons l’espoir, U.F.C., Ville de Pontarlier. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N.: 1298-0609 Dépôt légal : Décembre 2024 Commission paritaire : 0227 D 79291

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4 L’interview du mois

La Presse Pontissalienne n°299 - Décembre 2024

DROIT

François Molins

François Molins, après 46 ans en tant que magistrat, s’attache à transmettre et partager son expérience.

“Il ne faut pas état du droit et Fin octobre, François Molins, magistrat désormais à la retraite, connu comme le procureur ayant géré la vague d’attentats depuis 2012, était à Besançon. Devant les étudiants du master droit pénal et sciences criminelles, dont il est parrain de la promotion, l a livré une conférence sur l’état de droit.

L a Presse Pontissalienne : François Molins, aujourd’hui à la retraite, vous avez été magistrat pendant près de 46 ans. Après la sortie du ministre de l’in térieur Bruno Retailleau dans les médias, décrétant que “l’état de droit n’est ni intangible ni sacré”, doit-on craindre pour l’état de droit ? François Molins : Vous savez ce qu’on dit en latin ? Verba volant, scripta manent (les paroles s’envolent, les écrits restent, N.D.L.R.). L’état de droit existe en France. Il ne peut pas y avoir de système démo cratique qui ne soit pas fondé sur un état de droit. L’état de droit est immuable. L’état du droit, c’est autre chose, il peut s’adapter. Il peut coller à l’évolution de la société. Bien sûr que le droit doit chan ger. Mais derrière les propos des poli tiques, dans leur esprit, il y a une forme de confusion entre état de droit et état du droit. Il ne faut pas confondre état de droit et état du droit. Pour rappel, l’état de droit est le socle de règles supé rieures qui constituent le fondement de notre démocratie. L.P.P. : Au moment de partir en retraite, la presse nationale vous avait qualifié de “héraut de la justice moderne.” Quel regard portez-vous sur votre carrière et l’évolution de la justice ? F.M. : J’ai eu parcours long, difficile, j’ai

eu des dossiers très compliqués, j’avais un côté un peu chat noir. Je suis heureux d’avoir exercé un métier qui m’a pas sionné au Parquet. Pourtant, étudiant, mes matières préférées étaient le civil et le commercial. Pendant toute ma car rière, j’ai toujours cultivé une certaine liberté de ton, d’indépendance. Je me suis toujours autorisé et même contraint à dire ce que je pensais. J’ai lutté quand ce en quoi je croyais était menacé, comme l’indépendance de la justice, ou l’état de droit. L.P.P. : C’était donc important pour vous de donner cette conférence aux étudiants. Pourquoi avoir accepté de parrainer une promotion à Besan çon ?

F.M. : Pendant 46 ans, j’ai participé à la justice. À l’heure de la retraite, il me semblait bien de transmet tre et partager. Parrainer un master, c’est une très belle occasion pour avoir des échanges un peu pri vilégiés avec un petit groupe d’étudiants pour transmettre le mieux pos sible ce que j’ai pu connaî tre. Et pourquoi Besançon ?

“J’avais un côté un peu chat noir.”

Zoom Morceaux choisis de la conférence de François Molins l “La justice est un service public à valeur constitutionnelle. Il n’y a pas simplement une notion de contre-pouvoir à l’État mais aussi une réponse à des exigences de contenus. Dans la justice, il y a une adhésion à un ensemble de propos et de valeurs fondés sur les droits de l’homme et du citoyen.” l “Dans la conception française de la séparation des pouvoirs, la justice n’est pas un pouvoir mais une autorité. Elle est dans une position de relative infériorité. Mais aujourd’hui, cette perspective s’inverse et génère une tension. On voit une réelle judiciarisation de la vie publique, le juge s’est vu confier de nouveaux pouvoirs, le juge participe aujourd’hui à la production du droit.” l “75 % des Français n’ont pas confiance en la justice. Il faut restaurer cette confiance car l’institution judiciaire reste la meilleure arme contre l’arbitraire, l'autorité, la tyrannie.” l “La justice est attaquée pour son laxisme. Alors que les prisons n’ont jamais été aussi pleines, 78 000 détenus pour 63 000 places. La moyenne des peines correctionnelles n’a jamais été aussi élevée.” l “Il y a une crise du service public de la justice qui peine à remplir son rôle et ses missions dans des délais raisonnables. Pour ses détracteurs, les juges ne sont pas légitimes car ils ne sont pas élus au suffrage universel. Le juge tire sa légitimité de la constitution, il exerce la souveraineté (ne la possède pas) par délégation de la constitution et donc par délégation de la volonté populaire. La justice est rendue au nom du peuple français.”

L’état de droit, c’est quoi ?

un rôle clé dans la protection de l’état de droit, ce dernier étant une des conditions de la démocratie et du vivre ensemble. L’état de droit garantit que tous respectent les règles de droit adoptées par les repré sentants élus et par le gouvernement qui en émane. n

L’

état de droit en France repose sur trois piliers : le respect de la hiérarchie des normes, l’égalité des citoyens devant la loi et la

mise en place de la séparation des pou voirs exécutif, législatif et judiciaire. Il assure la prééminence du droit sur le pouvoir politique. Le conseil d’État joue

L’interview du mois 5

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Zoom Un master en droit pénal et sciences criminelles

confondre état de droit”

F rançois Molins en est le parrain de la première promotion. Depuis la ren trée, l’Université de Franche-Comté a ouvert un master en droit pénal et sciences criminelles. “Jusqu’à présent, il n’y avait que deux pénalistes, pour une question de capacités humaines, on ne pou vait pas ouvrir ce master, resitue Béatrice Lapérou-Scheneider, responsable du master.

Mais il y avait une demande très forte des étudiants qui devaient aller à Nancy ou Strasbourg.” Le master a “pour objet de former ses étu diants à un haut niveau de compétences en matière pénale et en sciences criminelles. Le programme prépare les étudiants à toutes les professions du monde judiciaire et para judiciaire en lien avec la matière pénale. Il

s’agit des carrières de magistrat, avocat, greffier, directeur des services de greffe, mais également de celles de directeur des services de la protection judiciaire de la jeu nesse, ou, dans l’administration pénitentiaire, de directeur ou d’officiers pénitentiaires” , explique l’université. Les 20 étudiants par promotion s'orientent ensuite vers des concours judiciaires ou parajudiciaires. n

J’ai un regard particulier sur les universités petites et moyennes. Il n’y a pas que Paris et Lyon. Il y a des universités tout aussi méri tantes avec des étudiants qui le sont également, donc il ne faut pas les oublier. L.P.P. : En tant que parrain, que conseil lez-vous aux étudiants ? F.M. : Mon adage : travailler beau coup et bien. Et ne pas se réfugier dans l’autocensure. L.P.P. : Vous étiez déjà présent en juin dernier à Besançon pour une journée dédiée à l’environnement. Quel rapport entretenez-vous avec la capitale com toise ? F.M. : Cela fait 4 ou 5 fois que je viens à Besançon, deux fois avec le conseil supérieur de la magis trature. Il est vrai que je suis assez engagé sur les questions de la jus tice environnementale, le parquet de Besançon m’avait invité, je n’ai pas regretté. n Propos recueillis par L.P.

Bio express

l 1953 : Naissance à Banyuls-dels Aspres dans les Pyrénées-Orientales l 1976 : Entrée à l’école nationale de la magistrature l 2011-2018 : Procureur de la République au tribunal de Grand instance de Paris. Il aura notamment en charge les attentats de Toulouse, Charlie Hebdo, du Bataclan et de Nice. l 2018-2023 : Procureur général près la cour de cassation l 2023 : François Molins prend sa retraite mais s’investit auprès d’étudiants en droit. l 2024 : Il signe dans le Nouvel Obs une tribune aux côtés de 70 personnalités réclamant que la justice environnementale devienne une priorité et que la législation actuelle soit renforcée. Il sort la même année un livre “Au nom du peuple français”.

François Molins, à côté de Béatrice Lapérou Scheneider et la première promotion en droit pénal et sciences criminelles.

6 L’ÉVÉNEMENT

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LE GRAND CASSE-TÊTE DES MOBILITÉS TRANSFRONTALIÈRES

Qui n’a pas entendu parler ou subi un jour ou l’autre les contraintes du trafic routier à l’heure du retour des pendulaires ? Tout le monde s’accorde sur le même point : la circulation ne cesse de s’intensifier aux heures de pointe en semaine et le samedi. Parce qu’ils subissent aussi les affres du passage en douane, les frontaliers, du moins quelques-uns soucieux de trouver des solutions, ont décidé de se mobiliser pour se faire entendre dans le débat public autour de ces questions de mobilité. Quelles solutions pour faire sauter les bouchons ?

l Circulation

Former un groupe de travail Quand les frontaliers s’invitent à la table des mobilités

Face aux problèmes d’engorgements routiers sur les principaux axes de circulation entre le Haut-Doubs et la Suisse, des frontaliers ont décidé de se mobiliser, non pas pour se plaindre, mais pour contribuer avec tous les acteurs du transport et de la mobilité à la recherche ou à l’amélioration de solutions permettant de fluidifier le trafic routier.

Zoom Info trafic Haut-Doubs

L’actualité de la bande frontalière s’autorise parfois quelques envolées humoris tiques sur le groupe Facebook Info Trafic Haut-Doubs pecter quelques règles de savoir-vivre. La politesse, le respect des autres, pas d’insultes. On n’annonce jamais les contrôles doua niers, ni de police. C’est rare mais il nous arrive de bannir des personnes” , rappelle le créateur qui est aujourd’hui assisté par deux autres administrateurs et quatre modérateurs. Tous sont des bénévoles. Au bout de qua tre ans, ce groupe a réussi à rassembler près de 35 000 abonnés. n

C e groupe public Face book a été créé il y a quatre ans par Raphaël Borne. Ce frontalier souhaitait alors pouvoir infor mer tous les pendulaires sur les accidents, bouchons,

ralentissements constatés en temps réel sur les axes frontaliers. “On publie aussi beaucoup d’infos, d’articles en lien avec l’actualité fron talière. C’est accessible à tous sous réserve de res

L es bouchons au passage des douanes comme à l’entrée de Pontarlier font désormais par tie du quotidien non seule ment des travailleurs fronta liers mais de tous les habitants du Haut-Doubs. Avec le développement de l’économie frontalière, le trafic routier s’intensifie en se concentrant sur les principaux axes permettant de franchir la frontière. On pense bien sûr aux postes frontières de Vallorbe voire du Col-des Roches du côté de Villers-le-Lac. Difficile de créer de nouvelles dessertes dans un environnement contraint ou alors au prix d’investissements qui dépas sent aujourd’hui l’entendement à l’exem ple d’un grand contournement de Pon tarlier dont le montant approcherait sans doute le milliard d’euros. Et la situa tion ne fait qu’empirer. Le moindre chan tier sur la R.N. 57 comme cela a été encore le cas avec l’aménagement d’un rond-point à Jougne provoque des ralen tissements interminables. Si elles vont dans le bon sens écologique notamment, les alternatives ferroviaires, de navettes en bus voire de covoiturage

survoler l’obstacle… “Depuis des mois, à chaque fois que je discute avec un travailleur frontalier, le premier sujet abordé concerne la route. La discussion tourne toujours autour des bouchons, des ralentissements, de la fatigue que cela entraîne” , explique Mickaël Schoepf. Faisant lui aussi partie du groupe Info Trafic Haut-Doubs. Il a pris contact avec Raphaël Borne. “Ensem ble, on a pensé qu'il était temps d’entamer une réflexion commune pour faire en sorte que cette route, qui est une épreuve pour beaucoup, puisse devenir plus viva ble. C’est une démarche qui vient du ter rain, de ceux qui vivent cette réalité chaque jour… Face à l’urgence de la situation, nous pensons qu’il est essentiel de prendre la parole pour rassembler les gens et œuvrer ensemble vers des solutions durables” , complète Mikaël Schoepf. Cette initiative a pris la forme d’une lettre ouverte diffusée auprès des médias, des collectivités, des décideurs, des opé rateurs de transport qui travaillent sur ces questions de mobilité transfrontalière. “On n’est pas là pour râler. On est prêt à s’engager pour écouter, recenser les

sont largement insuffisantes pour impac ter la fluidité du trafic aux heures de pointe. “Depuis deux ans, c’est une galère sans nom. On passe des heures sur la route pour se rendre au boulot comme pour rentrer chez soi. Actuellement, cela représente 2 heures à 3 heures de dépla cement quotidien, soit des journées de 12 heures consacrées au travail” , témoigne Raphaël Borne, travailleur frontalier et administrateur du

groupe Facebook Info Trafic Haut-Doubs qui réunit 35 000 abonnés. D’autres groupes exis tent et tous témoignent du ras-le-bol des fronta liers fatigués de passer des heures dans les bou chons. Certains imagi nent même la mise en place de liaisons aériennes exploitées par la compagnie “La Fron taliair” entre l’aérodrome de Pontarlier et l’aéro port de Lausanne-Blé cherette. Une façon de

Depuis deux ans, c’est une galère sans nom.”

L’événement 7

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IDÉES CADEAUX ET BONS D’ACHATS

Le trafic routier de travailleurs frontaliers se concentre essentiellement sur trois points : le Col-des-Roches à Villers-le-Lac, la R.N. 57 entre Pontarlier et Vallorbe et dans une moindre mesure le col de la Faucille entre le Haut-Jura et l’Ain (source O.S.T.A.J.).

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l Train

Quelques progrès

Vers une amélioration des dessertes en vallée de Joux

À ceux qui croient qu’il suffit d’un claquement doigt pour transformer l’offre de circulation de trains T.E.R.- Mobigo entre Pontarlier, Frasne et Vallorbe, Michel Neugnot, le vice-président de la Région en charge notamment des transports, rétorque que la réalité est autrement plus compliquée et souligne les progrès réalisés en quatre ans.

pondances pour Lausanne et la val lée de Joux. “Il y a aura encore une évolution des dessertes côté suisse, au niveau du Brassus. Cela va per mettre d’améliorer les choses dès la prochaine grille de circulation qui sera opérationnelle à mi-décembre pour une année” assure l’élu bour guignon. Deux T.E.R. Mobigo circuleront le matin depuis Pontarlier, à 5 h 04 et 5 h 47 en passant à Frasne pour rejoindre Vallorbe à 5 h 37 et 6 h 37. “Depuis Vallorbe, il sera possible de prendre les correspondances vers Lausanne et Le Brassus.” Le soir, deux T.E.R.-Mobigo quitte ront Vallorbe à 17 h 26 et 18 h 20 pour revenir à Pontarlier via Frasne. “La seconde circulation a été ajoutée afin de proposer une offre plus tar dive aux travailleurs frontaliers. Les horaires de ces trains sont aussi en adéquation avec les correspon dances de Lausanne et du Brassus. On peut aussi signaler un service en autocar qui partira de Vallorbe à 16 h 20 pour venir jusqu’à Frasne.” n

Les flux de travailleurs frontaliers

“O n essaie d’amélio rer l’offre chaque fois qu’on peut le faire. C’est très compliqué de travailler sur une offre transfrontalière car on s’inscrit dans une organisation qui doit être com

patible.” À ceux qui l’ont oublié, l’élu tient à rappeler qu’avant 2020, il n y avait qu’un seul aller-retour quo tidien entre Pontarlier et Vallorbe. En 2020, l’offre comporte trois allers et quatre retours entre les deux gares avec des corres

Proposer une offre plus tardive aux travailleurs frontaliers.

“Actuellement, cela représente 2 heures à 3 heures de déplacement quotidien, soit des journées de 12 heures consacrées au travail”, témoigne Raphaël Borne, frontalier et créateur du groupe Facebook Info Trafic Haut-Doubs.

besoins, trouver des solutions pratiques, durables. Nous aimerions que cela abou tisse à la création d’un groupe de travail” , annonce Raphaël Borne qui a déjà contacté plusieurs communes de la bande fronta lière pour présenter la démarche. Les deux frontaliers à l’origine de cette initiative estiment qu’il serait par exemple possible d’encourager le covoiturage en aménagement davantage de parkings au plus près de la frontière. “Il y a un manque de signalétique. Certaines aires de covoi turage occupent parfois d’anciennes places

à bois en tout-venant où chacun se gare comme il peut. C’est parfois anarchique. Des améliorations sont possibles.” Même chose pour les lignes ferroviaires avec la suggestion d’étudier la possibilité de développer certaines lignes comme celle entre Pontarlier et Vallorbe via Frasne. “Pourrait-on prolonger les abon nements C.F.F. en y incluant les gares S.N.C.F. de frontières ? Cela se fait à Annemasse et pourquoi pas à Frasne ? On propose aussi d’étudier la faisabilité de faire des navettes tous les quarts d’heure

entre la gare des Longevilles-Mont-d’Or et celle de Vallorbe en liaison avec le R.E.R. Vaud ?” Mickaël Schoepf et Raphaël Borne encou ragent toutes les personnes intéressées à les contacter sur l’adresse mail : haut doubsfautquecaroule@gmail.com. “On les invite à nous faire part de leurs idées, leurs propositions. Nous organiserons ensuite une rencontre et si le besoin s’en fait sentir, nous pourrons nous constituer en association.” n F.C.

“Depuis 2020, on a développé le nombre de liaisons quotidiennes entre Pontarlier-Frasne-Vallorbe. Aussi quand j’entends des plaintes comme quoi la Région ne serait pas au rendez-vous, cela pose quelques difficultés”, estime Michel Neugnot, vice-président de la Région entre charge des transports.

8 L’événement

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l Mobilité Covoiturage Des pôles multimodaux à l’étude en amont du Mont d’Or Si le covoiturage tend à progresser, il ne suffit pas à compenser l’augmentation du nombre de frontaliers. Les alternatives ferroviaires ou de navettes en bus n’ont guère d’impact sur la densité du trafic routier. Des réflexions sont engagées autour de la création de plusieurs pôles multimodaux sur les principaux axes transfrontaliers du Pays du Haut-Doubs.

L e problème d’engorgement du réseau transfrontalier n’est pas nouveau en soi. On l’ob servait déjà de façon moins prononcée au début des années 2000. “Ces problèmes de bouchons sont uni quement le fait de la croissance du tra vail frontalier et de son impact sur les infrastructures routières et ferroviaires dont la taille n’est pas adaptée à cette évolution. Tous les projets d’autoroutes ont été abandonnés comme les contour nements de Pontarlier, La Cluse, dans la combe, à Jougne. Le lobbying des collectivités a juste permis de réaliser quelques créneaux de dépassement, le contournement des Hôpitaux et le futur franchissement de Pontarlier. Le réseau routier et ferroviaire du Haut-Doubs est fortement contraint par le relief. Le moindre aménagement coûte très cher” , résume Philippe Pichot, le directeur du syndicat du Pays du Haut-Doubs. En dehors de la route, les frontaliers ont peu d’alternatives surtout du côté

“Cette dynamique a été brisée par la crise du Covid. On travaille à la relan cer” , complète Philippe Pichot. Un nou veau programme de promotion du covoi turage a été initié sur la période 2023 -2027. À la différence des précédents, il associe seulement des entreprises suisses, 70 actuellement, qui participent également au financement. Le covoi turage est plus simple à mettre en place sur le Haut-Doubs horloger ou le Haut Jura qu’au niveau du pays du Haut Doubs. Le Haut-Doubs horloger est essentiellement tourné vers les bassins du Locle et de La Chaux-de-Fonds. C’est la même chose pour le Haut-Jura rattaché à la vallée de Joux. On est sur des secteurs orientés sur la production horlogère avec des horaires d’usine assez stables. La problématique du Pays du Haut-Doubs est plus diversifiée dans les provenances, les métiers et les destinations. “Avec 25 % de covoi tureurs, on atteint presque un plafond. Cela représente 1 500 véhicules en moins sauf que dans le même temps l’effectif frontalier a augmenté davantage. Au final, on n’a pas réduit le flux, juste son augmentation. Et ce taux de 25 %, on le doit avant tout à la pression des grosses entreprises horlogères sur leurs travailleurs frontaliers” , relativise Phi lippe Pichot. La dynamique du travail frontalier est loin d’être terminée sur le Haut-Doubs où la population devrait passer de 65 000 à 80 000 habitants dans les 20 ans à venir. La pression sur le réseau routier va encore s’accentuer. “Il n’y a pas de miracle à attendre. Il faudra combiner plusieurs modes de transport

du pays du Haut-Doubs. Les T.E.R. qui au départ de Pontarlier desservent le Val de Travers ou Vallorbe en passant par Frasne restent des solutions à la marge. “Augmenter le cadencement d’un train coûte excessivement cher. Le réseau existant suppose d’effectuer plu sieurs changements avant d’arriver à destination. Au final, c’est beaucoup plus simple de prendre la voiture, d’au tant plus que les travailleurs frontaliers grâce à leur pouvoir d’achat élevé sont peu impactés par la hausse du prix des carburants.” Le covoiturage reste sans doute le levier le plus efficace. Mis en place en 2011, le programme d’encouragement a per mis de doubler le nombre de prati quants. D’après des comptages effectués en 2018, 25 % des 35 000 collaborateurs voyageaient en mode partagé. Les éco nomies par covoitureur sont loin d’être anodines: 6500 km en moins, 2300 euros de frais de carburant et d’entretien et 1,1 tonne de CO2.

les flux venant de Mouthe et Pontarlier en direction de Vallorbe. D’autres aires multimodales viendraient compléter le dispositif sur Mouthe et Laberge ment-Sainte-Marie. Philippe Pichot estime aussi qu’il serait opportun de réétudier la carte du fer routage en embarquant des camions sur des wagons entre Frasne et Cha vornay. Un bureau d’études a été man daté pour mener à bien ce dossier de pôle multimodaux. L’étude sera finalisée en 2025. “Les Suisses qui n’étaient pas très engagés sur ces questions de mobilité sont aujourd’hui beaucoup plus motivés. On voit aussi que les frontaliers cher chent à se mobiliser de façon construc tive. Une osmose se met en place” , confirme le directeur du Pays du Haut Doubs. n F.C.

avec l’objectif de fluidifier, d’atténuer le trafic. On va repenser tout le système des aires de covoiturage. Les solutions de navettes étaient jusqu’à présent le fait d’initiatives privées, d’où la volonté d’institutionnaliser des solutions.” Des schémas de mobilité sont en cours d’élaboration dans les syndicats de pays. “Dans le cadre de ce schéma, on étudie la possibilité de créer sur le Pays du Haut-Doubs plusieurs pôles multi modaux en amont du Mont d’Or. Ces espaces comprendraient du parking de covoiturage, des zones de dédouanement, des points d’embarquement pour le transport collectif pourquoi pas en pro longement de lignes régulières venant de Besançon ou des villes suisses.” Tout est encore à l’étude mais ce pôle mul timodal pourrait se situer près de la commune du Touillon où convergent

“On va repenser tout le système des aires de covoiturage”, explique Philippe Pichot, le directeur du Syndicat du Pays du Haut-Doubs.

l Transport en commun Témoignage Le bus, une solution pas plus rapide

mais beaucoup moins fatigante

Quelques entreprises horlogères ou en microtechniques proposent à leurs salariés d’effectuer les déplacements en bus. Une solution économique, écologique et reposante.

flexibles dans les services admi nistratifs ou commerciaux. “Il y a trois horaires de départ le matin et la même chose en fin d’après-midi pour les retours. Pour moi, c’est parfait. Le matin tout le monde dort sans s’inquié ter des bouchons, on finit notre nuit, c’est plutôt calme. Les retours sont tout aussi agréables. Le trajet dure environ 50 minutes. On ne va pas forcément plus vite mais on est beaucoup moins fatigué.” Nicolas estime qu’il économise entre 1000 et 2000 euros de frais de carburant par an. “J’ad mets que ce n’est pas la priorité. Ce qui me motive surtout, c’est le confort de transport.” Selon

V alfleurier à Buttes, Cartier au Locle ou encore Jaeger-LeCoul tre dans la vallée de Joux, ces trois entreprises hor logères ont en commun de met tre à disposition de leur person nel frontalier des navettes de bus qui effectuent plusieurs allers-retours matin et soir entre le lieu de travail et des points d’embarquement-débarquement à Pontarlier, Morteau, Les Rousses… Ces entreprises n’ont pas souhaité répondre à nos sol licitations. Ce qui n’est pas le cas de Nicolas, prénom d’em

prunt d’un usager. “Je fais partie de ceux qui profitent de ce service mis en place par l’employeur pour ses collaborateurs. J’ai dit d’accord au bus que j'emprunte

Plusieurs entreprises comme Valfleurier mettent des bus à disposition des collaborateurs.

trois fois par semaine. C’est une navette gra tuite. Pour l’utiliser, il suffit de s’inscrire sur une application de réservation.” L’entreprise de Nico las propose plusieurs départs le matin adaptés au personnel de production ou ayant des postes plus

“Pour moi, c’est parfait.”

il estime que cela varie entre 80 et 100 % pour chaque tra jet. n

réservées au plus proche des accès à l’entreprise. Pour le niveau de remplissage des bus,

ses horaires, il lui arrive de recourir au covoiturage et de pouvoir se garer sur les places

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La Presse Pontissalienne n°299 - Décembre 2024

EN BREF

ARTISANAT

Spécialisé dans la personnalisation des couteaux

Des couteaux qui fleurent bon le terroir comtois

Industrie Le groupe pontissalien Hifi Filter, leader européen des solutions de filtration, vient de faire l’acquisition de Filvent Holdings, un acteur majeur du marché de la filtration en Afrique du Sud. Ce rachat, officialisé le 21 novembre, marque l’implantation du premier site Hifi Filter en dehors de l’Europe. Le groupe compte désormais 850 collaborateurs répartis sur 8 sites de distribution et 2 sites de production à travers le Le nouveau député du Doubs Éric Liégeon a interrogé le ministre chargé des Transports concernant l’aménagement de la R.N. 57 lors des questions orales au gouvernement le 26 novembre dernier. Il a souhaité obtenir des assurances quant à l’engagement prochain de l’État pour ces travaux et quant à leur financement. Le ministre lui a confirmé oralement que des études sont en cours concernant la portion Saint-Gorgon Main et La Vrine pour la création d’un créneau de dépassement et de giratoires. monde. R.N. 57

S’ il a grandi au Russey, c’est à Pon tarlier qu’il a choisi de vivre et travailler. “Ici, je me sens chez moi” , explique le jeune coutelier dont les grands-parents sont Pontissaliens. Après avoir passé un Bac pro en micro techniques au lycée de Morteau, il travaille dans différentes entreprises du Haut Doubs. L’occasion pour lui de conforter ses bases mais surtout d’acquérir de nouvelles compétences. “J’ai appris les traitements thermiques quand j’étais chez Amyot, le fabricant de mandrins. Puis j’ai été formé aux outils coupants chez Méca-Outils aux Granges-Narboz” , détaille Julien Vernier qui a ensuite eu l’occasion de se familiariser avec la conception et la lecture de plans au poste de prototypiste. “En quinze années d’activité professionnelle, c’est comme si Julien Vernier a suivi un parcours professionnel qui lui a permis d’acquérir les bases de la coutellerie, passion dont il a fait son métier depuis trois ans. Ce coutelier privilégie la création de couteaux personnalisés, à usage quotidien.

j’avais passé un autre Bac” , estime-t-il, au vu de son parcours. Et les couteaux ? Il se souvient avoir touché son premier Opinel à l’âge de 4 ou 5 ans quand il était chez son arrière-grand-mère qui le gardait. “J’ai toujours eu le goût de la coupe.” En 2019, il pense à se reconvertir dans le commerce. Le confinement du Covid lui offre la possibilité de faire un bilan de compétences. “C’est là que j’ai découvert que je maîtrisais finalement toutes les techniques pour fabriquer un couteau: traitement thermique, outils de coupe et gestion de plan.” Il profite de l’obli gation de rester chez soi imposé au plus fort de la pandémie pour fabriquer quelques outils de jardin pour ses proches. De bêche en pioche, il finit par fabriquer des couteaux d’abord pour la famille et les amis. “J’ai créé l’entreprise les Lames du Comté en février 2022” , explique celui qui pratique les trois techniques de fabri cation de couteau. Le travail à la forge où l’artisan donne naissance à une lame en la martelant à partir d’un lingot d’acier.

Julien Vernier a ouvert son atelier de coutellerie “les Lames du Comté” à Pontarlier en février 2022.

PONTARLIER

Projet

Un hébergement touristique et un parc de loisirs sur le Larmont

De son côté, le restaurateur remet en cause ce fonctionnement car il a de plus en plus de mal à effectuer cette tâche de conciergerie avance-t-il. Mais principalement, ce site du Gounefay souffre du fait qu’il n’a pas de position nement commercial clair sur le marché du tourisme et du loisir du Haut-Doubs, notamment à la belle saison, et ce, malgré quelques initiatives comme la course d’orientation mise en place par le res taurateur sur place qui propose aux visi teurs de parcourir le Larmont pendant une heure à 2 heures avant de revenir au restaurant et de gagner un lot. Les services de la C.C.G.P. reconnaissent aussi que, malgré l’ambition de départ,

Ce sont deux des projets dont le principe a été retenu par les élus de la C.C.G.P., destinés à redynamiser le site du Gounefay sur les hauteurs du Larmont. Les investissements pourraient avoisiner le million d’euros.

L es élus du Grand Pontarlier ont validé le 14 novembre dernier un projet de diversification des acti vités de tourisme et de loisirs du Gounefay, ce site perché à 1 190 m sur le versant est du Larmont, la montagne des Pontissaliens. Objectif de ce dossier : redonner du souffle à ce site touristique insuffisamment valorisé et en faire un spot touristique qui rayonne au-delà des frontières du Haut-Doubs. Et ainsi inventer l’avenir 4 saisons de ce site qui tourne de plus en plus le dos à l’hiver, notamment depuis la fermeture du der nier téléski encore en activité en fin d’année dernière. Les membres de la commission Tourisme de la C.C.G.P. planchent depuis un an et demi sur le sujet dans le but de dyna miser et de rendre plus attractif ce site. Une étude de faisabilité sur la diversi fication de l’offre de tourisme et de loisirs du Gounefay a été conduite en interne. Sur cette base, le groupe de travail a retenu une stratégie de développement articulée autour de plusieurs axes et actions à engager pour “créer une offre

d’activités nature, ludiques et sportives” grâce à un plan qui déroulerait ses actions sur six ans. Et qui viserait à optimiser le complexe du Gounefay que la collectivité avait ouvert en 2012, dont tout le monde s’accorde à dire qu’il ne dispose pas de la notoriété attendue ni d’un positionnement clair sur le marché local du tourisme et du loisir. Est-ce déjà une question de dénomination, le nom de “Gounefay” ne sonnant pas vraiment comme celui d’un spot touristique ? Pas que. En dehors des quelques activités pro posées par les restaurateurs présents sur le site, il ne s’y passe en effet pas grand-chose. L’utilisation des salles hors sacs amé nagées dans le bâtiment pose également problème. “L’attente au niveau du net toyage et de l’entretien des salles et des sanitaires n’est pas la même entre les deux parties prenantes, ce qui génère des tensions entre les restaurateurs et les agents de la collectivité et les restau rateurs n’assurent pas systématiquement le nettoyage des salles” pointe la C.C.G.P.

La création d’hébergements touristiques fait partie des projets validés par les élus du Grand Pontarlier (photo d’illustration D.R.).

envisagées par les élus communautaires, comme le réaménagement de l’aire de jeux (environ 250 000 euros), la création d’un sentier d’interprétation thématique et ludique (220 000 euros), l’implantation de cabanes à destination des randon neurs le long de la G.T.J. (120 000 euros), et, deux projets les plus ambitieux: la création d’un véritable hébergement touristique sur le Larmont. Sur ce projet, la collectivité envisage la réhabilitation de la ferme des Boulots ou du Chalet des Éclaireurs en hébergement. Puis l’implantation d’un parc de loisirs sur le Larmont avec accrobranches ou/et via ferrata autour du Fort Catinat. L’in vestissement global pour ces projets oscillerait entre 420 000 euros (hypothèse basse) et 995000 euros (hypothèse haute). n J.-F.H.

à disposition. La C.C.G.P. veut désormais orienter ce site vers une autre priorité : les activités de pleine nature. “Les demandes actuelles des usagers concernent le ressourcement, la contemplation, et la découverte des milieux naturels par exemple” confirme la collectivité. Parmi les projets retenus par les élus, il y a ceux qui ne demandent pas ou peu d’investissements importants comme la création d’espaces de stockage sup plémentaires (environ 20 000 euros), le lancement d’une offre de location de salle (environ 15 000 euros), la création d’espaces de vie autour du bâtiment, avec mobilier de détente (pour environ 65 000 euros) ou encore la création d’une offre de location de V.T.T. à assistance électrique (pour environ 35 000 euros). D’autres actions plus coûteuses sont

le bâtiment du Gounefay est “peu fonctionnel et pré sente des défauts de conception, particulière ment car l’usage et l’ex ploitation du site n’ont pas été correctement envisa gés.” L’exemple le plus évi dent étant le problème de stockage que ce soit pour le restaurateur ou la sta tion. Le restaurateur manquant de place, y entrepose du matériel et des équipements divers et c’est également le cas du garage qui lui est mis

Un bâtiment peu fonctionnel et qui présente des défauts de conception.

Pontarlier 11

La Presse Pontissalienne n°299 - Décembre 2024

EN BREF

Pompiers Un nouveau pour les sapeurs-pompiers du centre d’incendie et de secours de Pontarlier. La cérémonie officielle de prise de commandement du Romain Pichon s’est déroulée le 27 novembre centre d’incendie et de secours de Pontarlier. Il sera épaulé par la capitaine Florence Catanese. Le centre de secours de Pontarlier rassemble 139 sapeurs pompiers dont 47 professionnels et 92 volontaires. Il est équipé de 46 engins. Au cours de l’année 2023, les sapeurs pompiers du centre de secours et d’incendie de Pontarlier ont réalisé 2800 interventions dont 2150 de secours à personnes, 264 d’accidents sur la voie dernier. il a pris le commandement du Deux pièces de théâtre dont programmées à l’Espace Pourny le 8 décembre. “Le clan des divorcées” à 15 heures (réservations sur www.le clan-des-divorcées.fr) et “Le grand soir” à 18 h (réservations sur www.le-grand-soir.fr). publique, 213 d’incendies… Théâtre

Il se spécialise dans la per sonnalisation du couteau comme ce couteau àfromage à l’effigie du Château d e Joux.

par exemple intégrer un petit engrenage de montre dans le manche d’un couteau destiné à un horloger. Il commercialise ses couteaux sur son site Internet et en participant à des marchés de Noël, salons artisanaux. Les produits fabriqués par les Lames du Comté restent abordables avec des prix variant de 45 à 525 euros pour un couteau à lame damas. “Ma cible, c’est le grand public. Le gros de ma fabri cation, c’est le couteau utilitaire et le cou teau souvenir. Il ne faut pas oublier que le couteau est l’un des premiers outils fabriqués par la main de l’homme” , rap pelle celui qui sera bientôt artisan d’art, titre attribué après trois ans d’activité. Mais son ambition est d’être un jour maî tre-artisan. Pour y parvenir, il lui faudra dix ans d’ancienneté et répondre à d'autres exigences techniques. n F.C.

Seconde méthode: le “stock removal” qui consiste à découper le gabarit de la lame dans une feuille d’acier. La troi sième possibilité repose sur la restauration et détournement d’objet. “Quelle que soit la méthode, on passe tou jours par l’étape du trem page de la lame. C’est un procédé thermique assez complexe.” La création de couteaux représente aujourd’hui 70 % de l’activité de Julien Vernier, le reste étant consacré à la res tauration. “Je cherche à développer le côté service avec la réparation de plaquettes, le redressement d’une lame…” Entre les grandes surfaces, Internet et les autres artisans couteliers, la concur rence est vive dans le monde de la lame. Pour se démarquer, le jeune Pontissalien de 35 ans mise sur la personnalisation des lames, la gravure de motifs. Il peut Son ambition est d’être un jour maître-artisan.

“J’apprécie de faire des couteaux dont on se sert tous les jours”, explique l’artisan en présentant un couteau bien pratique pour se tailler des tranches de saucisson.

Couteau de chasse, couteau utilitaire, couteau personnalisé :

un assorti ment de la production issue de l’atelier les Lames du Comté.

Les Lames du Comté http://lamesducomte.free.fr/

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12 Pontarlier

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URBANISME

Médiathèque, archives, logements

Le projet d’aménagement de l’îlot Lallemand prend forme D’une surface de 4 500 m 2 , ce nouveau quartier fera l’objet comme pour l’îlot Saint-Pierre d’une concession d’aménagement avec Territoire 25. Cet espace requalifié accueillera notamment la médiathèque, les archives et une trentaine de logements. Fin de concession programmée d’ici 2030.

L a patience est de mise dans les opérations de requalification urbaine surtout quand il s’agit d’obtenir un permis de démolir de l’Architecte des bâtiments de France pour un espace situé en plein centre-ville. Une fois cette étape franchie et l’arrêté de fouille établi, la Ville de Pon tarlier a renouvelé sa confiance à Territoire 25 en lui attribuant la concession d’aménagement de cet îlot disgracieux situé entre les rues de la République, Par guez et des Remparts. On y trouve encore l’ancienne minoterie Lallemand, des appar tements insalubres, le gymnase et le préau de l’ancienne école du centre ainsi qu’un vaste espace vert. “On va démolir tout l’existant. Avec cette concession d’aménagement, la commune vend le tènement immobilier à Territoire 25 qui mène les études et la réalisation technique. Une ville comme Pontarlier n’a pas les compétences en interne pour piloter un tel projet de reconver sion urbaine, d’où le choix de passer par une structure comme Territoire 25” , justifie Didier Chauvin, l’adjoint à l’urbanisme. Le projet d’aménagement com prend différents éléments dont

La reconfiguration du quartier aura au moins le mérite de faire disparaître le front de bâtiment particulièrement disgracieux côté rue des Remparts.

un ensemble bâti de 3 000 m 2 de plancher qui abritera une nouvelle médiathèque munici pale de 1 300 m 2 surmontée d’un programme immobilier d’une quinzaine de logements. On trou vera aussi du stationnement et une cellule dont la destination reste à confirmer. Un second îlot occupera l’espace à l‘intersection de la rue Parguez et de la rue

surface de 500 m 2 . Tous les locaux et logements seront rac cordés au réseau de chaleur. Cette opération va s’organiser en deux temps avec une phase pré-opérationnelle d’une durée d’un an dédiée aux études tech niques, administratives, envi ronnementales, à la démolition, aux fouilles archéologiques, aux demandes d’autorisations d’ur banisme. La phase opération nelle débutera à l’automne 2025. Elle sera consacrée à la construc tion des équipements, des bâti ments et à la cession des biens immobiliers bâtis et non bâtis. “Il y aura des logements à prix accessibles et d’autres d’un cer tain standing. C’est aussi une façon de financer les équipements publics comme la nouvelle médiathèque. Le montant global du projet avoisine 16 millions d’euros dont la moitié à la charge de la Ville.” n F.C.

Le parking situé près l’entrée de la sous-préfecture sera occupé par le bâtiment de la médiathèque et l’agora paysagère.

des Remparts. Il est prévu d’y aménager 14 logements, des surfaces de com merce et 12 places de sta tionnement semi-enterrées. Les locaux de la médiathèque actuelle seront réhabilités pour accueillir les archives muni cipales sur une

Une nouvelle médiathèque municipale de 1 300 m².

Le programme global de construction avec les différents bâtiments

dans des considérations aéronautiques complexes, il est recommandé de pri vilégier le franchissement des tronçons R.T.B.A. par le dessus, lorsque les condi tions météorologiques le permettent. Le passage au-dessous du R.T.B.A. offre moins de marge de manœuvre. “Il y a aussi d’autres zones militaires et civiles réglementées. Quand on arrive à proxi mité d’un aérodrome, on doit demander des instructions au contrôleur et res pecter ses consignes de vol. On peut aussi trouver des zones d’interdiction temporaire, comme nous en avions défini une lors du meeting des 80 ans de la Libération organisé en septembre dernier à l’aérodrome de Pontarlier.” n Le cauchemar des développeurs de parcs éoliens La présence d’un tronçon du Réseau Très Basse Altitude conditionne forcément l’installation d’éoliennes. Il y a deux ans, le R.T.B.A. près de Pontarlier a fait l’objet d’un élargissement de quelques kilomè tres. Suffisamment pour mettre à mal plusieurs projets de parcs éoliens dans le val d’Usiers, à Chaffois et à Septfon taine qui ont été contraints de réduire la voilure. n

AÉRONAUTIQUE La situation à Pontarlier Éclairages sur les couloirs aériens militaires

Bien connu des pilotes civils et militaires, le Réseau Très Basse Altitude ou R.T.B.A. comprend un ensemble de zones régle mentées qui dessinent une forme de S recouvrant la partie ouest et sud du Doubs. À quoi ça sert ? Quelles sont les règles à observer aux abords de ce réseau ? Éléments de réponse.

B eaucoup croient que ces couloirs aériens militaires servent à la surveillance des frontières. Faux. À l’intérieur de ces zones réglementées sont définis des itiné raires spécifiques destinés aux vols d’entraînement d’un avion de chasse isolé ou en patrouille, à très basse alti tude et à très grande vitesse utilisant des systèmes autonomes de navigation. De ce fait, les pilotes de chasse qui effectuent ces entraînements spéci fiques ne sont pas en mesure de pré venir des abordages vis-à-vis des autres aéronefs. En effet, ces appareils volent en mode suivi de terrain automatique, le pilote est alors focalisé sur les sys tèmes de son cockpit et n’est pas dis ponible pour assurer le “voir et éviter”. C’est pourquoi le contournement de

Les cartes aéronau tiques renseignent la présence et le tracé des couloirs R.T.B.A.

ces zones est obligatoire pendant leur période d’activation. Large d’une ving taine de kilomètres, un R.T.B.A. couvre une bonne partie du Haut-Doubs fores tier, évite le Saugeais, Pontarlier, le lac Saint-Point mais englobe Amancey, Levier, Frasne. À l’aéroclub de Pontarlier, on connaît forcément bien le sujet. “Avant chaque vol, on prépare un dossier de vol prenant en compte la météo, le vent et les infor mations aéronautiques. En aviation civile, on va sur le site du Service de l’Information Aéronautique dans la rubrique SOFIA-Briefing sur lequel on trouve les Notam, c’est-à-dire des messages aux navigants aériens. Il y a toutes sortes d’informations possibles et notamment celles qui se rapportent aux fameuses R.T.B.A. Il s’agit alors

de piste, on se met sur la fréquence Bâle Info pour s’identifier et demander un suivi de vol.” Toute cette préparation fait bien entendu partie de la formation des pilotes. Les tronçons du réseau R.T.B.A. ont des limites latérales et verticales. Lesquelles sont définies en hauteur par rapport au sol et en altitude par rapport au niveau de la mer. Sans entrer

de voir si le vol préparé en comporte ou pas et de s’organiser en conséquence” , simplifie Patrick de Saint-Voirin, le président de l’aéroclub. En vol, il est aussi possible de connaître l’état d’activation d’un tronçon en se signalant auprès d’un centre d’infor mation de vol. “Ce centre pourra suivre notre appareil sur un transpondeur. À l’aéroclub, dès que l’on arrive en bout

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