La Presse Pontissalienne 297 - Octobre 2024
L’événement 9
La Presse Pontissalienne n°297 - Octobre 2024
À la jonction avec la grille au-dessus du Doubs, on distingue un panneau ferronné original, appelé “Garde-cocu” qui a pour fonction d’empêcher le franchissement. de reconstruction de l’hôpital en 1740 et la grille de rambarde au dessus du Doubs installée en même temps que le bâtiment secondaire qui ferme l’espace vert. On distingue la grille côté rue qui date de l'époque
cession de panneaux en fer forgé. Les différents panneaux de la grille sont constitués de cadres en fer de section carrée fixés par boulonnage sur des fers poteaux scellés dans le soubassement en pierre. La partie sommitale de ces fers poteaux est particulièrement tra vaillée avec des chapiteaux à moulure torique, puis le poteau est aminci, par forgeage, en pointe pyramidale sur base carrée, sur laquelle sont rivetées quatre pointes curvilignes, le tout formant une sorte de chardon ou artichaut. À la jonc tion avec la grille au-dessus du Doubs, on distingue un panneau ferronné ori ginal, appelé “Garde-cocu” qui a pour fonction d’empêcher le franchissement. Ce dispositif se retrouve souvent sur les balcons des immeubles bourgeois des XVIII ème et XIX ème siècles. La grille proprement dite, à fonction de rambarde, pourrait être contemporaine du bâtiment secondaire ajouté à l’hôpital primitif. D’un tout autre esprit que la grille sur rue, cette grille sur le Doubs joue sur la répétition à l’identique d’un module générique simple aux éléments constitutifs simples: courbes, volutes et pointes avec un effet global étonnant. Jean Michel regrette l’état dans lequel se trouve cette merveille de ferronnerie : soubassement bien dégradé, rouille, élé ments décoratifs manquants ou très abîmés, liens ou colliers rafistolés. “Per sonnellement, j’estime que cette grille mériterait d’être classée et restaurée. C’est à la fois le reflet d’un authentique savoir-faire et le témoin d’une période assez faste de reconstruction de la ville de Pontarlier.” n F.C.
A ncien ingénieur des ponts et chaussées, Jean Michel s’est pris de curiosité depuis plu sieurs années des croix en fer forgé du Doubs et du Jura. Il en a déjà référencé près de 400. “Ces éléments du petit patrimoine témoignent de la force du catholicisme dans ces territoires et d’un véritable savoir-faire de ferronnerie souvent ignoré par l’érudition locale. Sans oublier sur le Haut-Doubs, l’ex ploitation des mines de fer qui avait donné naissance à une petite industrie implantée autour du massif du Mont d’Or. J’ai eu l’occasion de rencontrer un élu pontissalien, Gérard Voinnet, qui m’a encouragé à travailler sur les croix de Pontarlier en m’incitant ensuite à étudier les grilles de l’hôpital Saint
rect et financier de Louis XV, ce qui explique sans doute la présence d’un monogramme au centre du panneau d’honneur installé entre le portail et l’an cien hôpital. Ce panneau d’honneur est encadré de deux petits panneaux pilas tres, le tout surmonté d’un fronton avec une croix incorporée.” Jean Michel tient à souligner la qualité du travail décoratif sur cette grille: feuilles d’eau en tôle de fer étampé, courbes à volutes en fer plat, colliers à baguette… Du bel ouvrage. À côté, le portail massif et imposant pourrait avoir été réalisé en 1779. La partie sommitale intègre le monogramme J.M.J. surmonté d’une petite croix. Le reste de la grille de clôture entre le portail et le pont est un ensemble complexe formé d’une suc
ret. L’établissement fera ensuite l’objet de plusieurs agrandissements comme l’adjonction du bâtiment secondaire réa lisé perpendiculairement à l’hôpital ori ginel. La grille située le long du Faubourg
Joseph.” Sans prendre un caractère d’urgence, cette sollicitation répond aussi à une envie de valoriser ces grilles au moment où est envisagé un changement d’affec tation de la partie ancienne de l’hôpital qui sera transformé en résidence immo bilière. Sans quoi, elles pourraient être menacées voire condamnées à disparaî tre. Il suffit d’observer l’état dans lequel elles se trouvent pour comprendre que personne n’a jamais trop cherché à les préserver. Un peu d’histoire pontissa lienne. L’hôpital Saint-Joseph a été construit entre 1684 et 1700 à l’entrée du Faubourg Saint-Étienne. Il sera détruit lors du grand incendie de 1736 puis reconstruit en 1740 par l’ingénieur-architecte Quer
Saint-Étienne est incon testablement liée à la reconstruction de 1740. Elle témoigne de la transformation de la cité après l’incendie. Cette période est mar quée par l’aménage ment de la place Saint Bénigne, la création de la porte Saint-Pierre, et des casernes Mar guet. “Et tout cela avec le soutien direct, indi
“On distingue un panneau ferronné appelé “Garde-cocu.”
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