La Presse Pontissalienne 297 - Octobre 2024

8 L’événement

La Presse Pontissalienne n°297 - Octobre 2024

l Bonnevaux Six années de réhabilitation Le moulin et la scierie Marandet de l’ombre à la lumière Bien caché le long de la falaise du Drugeon à Bonnevaux, ce site assez extraordinaire témoigne d’une activité industrieuse fort ancienne puisque l’existence d’un moulin est mentionnée à cet endroit en 1485. Un nouveau trésor du patrimoine à découvrir plus vivant que jamais.

l Pontarlier Elles datent de 1740 Les grilles de l’hôpital, un petit chef-d’œuvre de ferronnerie Sans avoir la splendeur des grilles des hôpitaux à Dole, Lons ou Besançon, celles de l’hôpital de Pontarlier concentrent néanmoins des merveilles de savoir-faire et racontent aussi un beau chapitre de l’histoire pontissalienne. Regard sur un patrimoine méconnu qui mériterait sans doute une restauration.

D idier Cuche, le maître des lieux, est un homme de parole. Il s’était promis de restaurer ce bien de famille il y a de cela six ans en allant se recueillir sur la tombe de son grand-père, le dernier Marandet à exploiter la scierie éponyme qui fonc tionna jusqu’en 1962. “Tout était aban donné depuis des années. Pour ce chantier de restauration énorme, j’ai eu la chance d’être accompagné par une dizaine de copains aux compétences complémen taires. Sans eux, je ne sais pas si j’aurais eu la force d’aller jusqu’au bout” , apprécie cet ancien chauffeur routier. De l’extérieur, rien n’indique que l’on se trouve devant une bâtisse avec un tel passé économique. Tout se passe à l’intérieur d’un moulin qui se développe sur trois niveaux. “On a retrouvé dans une vieille armoire un document signé par Hugues de Châlon, seigneur de Noze roy, d’Orbe et de Châtel-Guyon. Cette lettre qui date de 1485 stipulait qu’il fallait remettre ce moulin à un certain M. Billet qui devait en retour s’honorer du droit d’eau.” Ce moulin comprenait quatre paires de meules. Chacune pesait 1 tonne et pouvait broyer 80 kg de blé à l’heure. Avec ses amis, Didier Cuche a reconstitué à l’identique l’une de ses meules action née à l’extérieur par une superbe roue à augets mise en mouvement par l’eau. Au cours de la visite, on passe devant une cheminée burgonde, équivalent d’un tuyé mais en pierre, avant de descendre dans une pièce troglodyte abritant notamment un superbe four à pain datant de 1691. “Il faut presque un stère de bois et une semaine pour le mettre en fonctionnement.” Arrivé au niveau de la rivière, c’est l’en chantement. “C’est mon petit coin de paradis.” Un endroit hors du temps, troublé uniquement par le murmure de l’eau. Un trou normand avant de déguster l’autre plat du jour, à savoir ce qu’il reste de la scierie. “La première fois que je suis venu là, tout était enseveli. En faisant du nettoyage, on a découvert la turbine qui servait à faire tourner la scierie. Le mécanisme était presque intact. Quand je l’ai vu fonctionner, j’ai eu envie d’aller plus loin dans ce projet de restauration. Il développe une puissance équivalente à un moteur de 50 chevaux.”

Sur la première grille entre l’hôpital et le portail, le panneau d’honneur comporte un monogramme qui laisse imaginer un possible M et surtout deux L en confrontation qui rappelle le monogramme de Louis XV, bienfaiteur de Pontarlier lors de la reconstruction de la ville en 1740.

Didier Cuche a décidé il y a six ans de remettre en état ce bien de famille exceptionnel.

Didier Cuche et ses amis ont passé des jours, des semaines, des années à remettre en état cette scierie qui a fonctionné de 1850 à 1962.

Jusqu’à cinq ouvriers ont travaillé à la scierie qui a sans doute remplacé le mou lin vers 1850. L’installation actuelle per met aussi de voir l’axe relié à la turbine avec ses roues de différents diamètres sur lesquelles tournaient les sangles qui actionnaient les machines à bois. Soucieux de faire partager son “coin de paradis” aux visiteurs, Didier Cuche a aménagé une superbe terrasse de 120 m 2 où il est possible de pique-niquer et se restaurer. “Le site est ouvert tous les jours après-midi à 14 h 30 et sur réservation pour les groupes. On peut coupler la visite avec celle de la ferme à Pastorale située à l’entrée du village en venant de Frasne en y intégrant un repas préparé par l’un des deux restaurateurs de Bonnevaux. Ce n’est pas un musée car ici tout marche !” , estime Didier Cuche. n F.C. Moulin scierie Marandet 3, rue de la vallée du Drugeon Bonnevaux - Tél. : 06 87 31 21 02 Ouvert le jeudi à 14 h 30 ou sur rendez-vous pour les groupes

“Quand j’ai vu la turbine fonctionner après être 50 ans enfouie sous les gravats, j’ai eu envie d’aller plus loin”, confie Didier Cuche.

Déjà mentionné en 1485, le moulin Marandet était équipé de 4 paires de meules dont chacune pouvait broyer 80 kg de blé à l’heure. Le site abrite une espèce de grotte assez étonnante où a été bâti le four à pain qui date de 1691.

Didier Cuche est ses amis ont reconstituée à l’identique l’une des meules.

La turbine est toujours reliée à l’arbre supportant les roues qui actionnaient les différentes machines.

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