La Presse Bisontine 234 - Décembre 2021

26 Le dossier

La Presse Bisontine n°234 - Décembre 2021

l Économie Le Signal, l’autre rendez-vous manqué “Il faut peut-être envisager de changer le cahier des charges de la zone” Le parc d’activités de la “Nouvelle ère” promettait 3 500 emplois sur 90 000 m 2 . À peine 80 sont recensés. Quant au bâtiment Le Signal, il peine à se remplir, cinq ans après sa construction.

A u rez-de-chaussée du bâtiment “Le Signal” situé à 200 mètres de la gare, des affiches “locaux disponibles” sont pla- cardées sur les baies vitrées. Certaines d’entre elles sont là depuis cinq ans, date de l’ou- Les entreprises installées au Signal l Rez-de-chaussée : un cen- tre d’affaires avec des salles de réunion, bureaux, cowor- king, Metis Africa, Lamster, Visativ solutions entreprise. l Niveau 1 : F.L. Compé- tences, Gugler France, Quan- tara Software, Solocal, What you really need. l Niveau 2 : B2M (maîtrise- d’œuvre). l Niveau 3 : Axa, Cameros, I.C.C. (Bureau de contrôles des environnements pétroliers).

dans un premier temps pour la première tranche de 2 400 m 2 de ce bâtiment jaune qui a coûté 5millions d’euros, puis le double, une fois la seconde tranche réa- lisée. Cette dernière, de 2 600 m 2 , est encore dans les cartons.

verture officielle de ce pro- gramme immobilier qui devait donner le top départ d’un projet d’aménagement d’envergure pour le nord de l’agglomération bisontine. Cinq ans après, le bilan est déce- vant. Il était prévu 200 emplois

Porté par la société d’économie mixte S.E.D.D. 25 - devenue Sedia-B.F.C. -, cet équipement financé en partie par l’argent public résonne creux même si des entreprises lui font confiance, soit environ 80 emplois. Président de Sedia- B.F.C., Vincent Fuster ne cache pas les difficultés liées à l’at- tractivité du Parc d’activités mais se défend de le laisser voué à lui-même. La Presse Bisontine : Que répondez- vous aux critiques selon lesquelles aucune énergie n’a été déployée pour développer cette zone économique qui annonçait la création de 3 500 emplois sur 90 000 m 2 ? Témis a-t-il été privilégié ? Vincent Fuster : On ne peut pas dire cela ! Il n’y a jamais eu de volonté de privilégier Témis ou une autre zone. On peut juste admettre qu’il y a eu une concur- rence par le passé entre le Doubs et la Haute-Saône. Ce qui est désolant, c’est que nous

Le Signal - créé en 2016 - est à moitié rempli.

avons actuellement beaucoup de visites d’entreprises qui sou- haitent s’installer ici… mais

de services, comme un restau- rant, pour débloquer la situa- tion. À l’inverse, l’hôtel d’entre- prises qui accueille des artisans fonctionne bien. L.P.B. : Comment sortir de l’impasse ? V.F. : Il faudra mener une réflexion à l’échelle de Grand Besançon Métropole, mais cela ne m’appartient pas. Faut-il changer le cahier des charges de la zone (N.D.L.R. : la répar- tition entre la zone dédiée aux entreprises du tertiaire et celle aux petites industries) ? Peut- être. n Propos recueillis par E.Ch.

elles ont des difficultés à faire venir leurs collabo- rateurs. L.P.B. : Où est le problème ? Le prix de la com- mercialisation des terrains ? V.F. : Ce n’est pas une ques- tion de prix ! On manque

“Nous avons pourtant beaucoup de visites…”

Tous les réseaux ont été créés pour installer des entreprises, même les parkings, aujourd’hui vides…

l Taxis

Ils ne veulent plus payer

“On ira jusqu’au blocage de la gare” Les 44 taxis de Besançon - avec ceux de Belfort - sont les seuls en France à payer une taxe pour entrer sur le parking de la gare T.G.V. des Auxons, soit 42 euros par mois. Ils ten- tent de négocier un rabais car cette “gare fantôme” comme ils la nomment, est loin d’être une poule aux œufs d’or.

Les taxis de Besançon demandent à Gare et Connexions de diminuer la redevance leur permettant d’accéder à la gare T.G.V. des Auxons.

9 heures à l’entrée de la gare T.G.V. des Auxons. Sur le rond- point, quatre voitures de taxis sont stationnées anarchique- ment devant les barrières du parking, fermées. Seul un taxi a pu rentrer dans l’enceinte. C’est l’un des rares à conti- nuer à payer sa redevance de 42 euros par mois à Gare et Connexions, la filiale de la S.N.C.F. qui gère l’accès. Sur les 44 taxis bisontins, 40 ont décidé de ne plus payer. “Au départ, en 2011,

tout le monde payait” , se souvient Hamid, taxi depuis 16 ans à Besançon. “Mais lorsque nous avons vu que les voyageurs n’étaient pas au rendez-vous, la plupart n’ont plus voulu payer cette redevance qui est d’autant plus injuste que nous sommes les seuls (N.D.L.R. : avec la gare de Belfort-Montbéliard) à devoir s’acquitter pour servir les clients S.N.C.F.” explique Julien Loersch, pré- sident depuis juillet de l’association Taxi Radio Besançon.

sons toutefois que la députée possédait une carte d’accès à son nom, mais pas le taxi. Gare et Connexions annonce qu’elle va procéder à un nouvel échange avec le président des taxis bisontins avant le 28 novembre). “Nous allons trouver une solution qui convienne à tous” annonce laconiquement l’opérateur. Les modalités de cet accord n’ont pas été dévoilées. Les professionnels ne se bousculent pas pour faire des courses car ils sont obligés de parcourir 15 kmà vide depuis Besançon pour rejoindre Les Auxons. “Si ensuite la course à faire est dans le rayon proche de la gare des Auxons, Geneuille par exemple, on perd de l’ar- gent, car c’est moins de 10 euros” assure un taxi. Le kilomètre est payé 1,84 euro, soit environ 27 euros pour un Gare T.G.V.-Besançon rue deVesoul. Les usa- gers pourraient être les perdants de ce bras de fer qui vient de s’engager. n E.Ch.

par ses 43 autres collègues. Les professionnels ne comprennent pas ce manque d’écoute : “Comme nous ne rentrons plus devant la gare, les per- sonnes sont obligées de faire plus de 200 mètres à pied avec leurs valises pour venir nous retrouver vers les bar- rières. Lorsque ce sont des personnes âgées, c’est compliqué, et en plus, l’hiver arrive. Ce sont bien les clients S.N.C.F. qui sont pénalisés” ajoute Julien. Un des taxis de narrer la “mésaventure”

Dans le milieu des taxis, la gare T.G.V. est appelée “gare fantôme”. “On nous annonçait 4 000 voyageurs par jour ! On est très loin du compte, à peine un millier” comptabilise un professionnel. C’est d’autant plus vrai que la S.N.C.F. a supprimé trois trains en provenance de Paris, la principale clientèle des taxis. “On a beaucoup d’entreprises qui ont un siège à Besançon et dont les salariés prennent régulièrement le train” précise Hamid. Un bras de fer s’est engagé en octobre avec Gare et Connexions qui conçoit et exploite 3 000 gares en France. Les taxis demandent une baisse de la rede- vance à hauteur de 25 euros au regard du faible trafic enregistré et par souci d’équité. “Gare et Connexions devait nous apporter une réponse le 15 novem- bre dernier. Je n’ai toujours rien. Jusque- là, nous avons été patients et nous n’avons pas souhaité pénaliser les clients, mais cette fois, on va durcir. On ira jusqu’au blocage total de la gare T.G.V. !” annonce le président, suivi

d’un collègue chargé de transporter un organe dans un T.G.V. Malgré son argumen- tation devant la bar- rière, on lui a refusé l’accès au parking si bien qu’il a dû trans- porter la glacière à pied. “Et s’il avait tré- buché” imagine un col- lègue. La barrière, elle, s’est ouverte pour un parlementaire. Préci-

Stationnement anarchique aux Auxons des taxis qui ne rentrent pas sur le parking tant qu’ils n’ont pas payé leur redevance.

Un organe à déposer,

on lui refuse l’ouverture.

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