La Presse Bisontine 225 - Février 2021
L’ INTERVIEW DU MOIS
La Presse Bisontine n°225 - Février 2021
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“Ce quatrième album est écrit avec le cœur” Le gagnant de The Voice en 2015 peaufine la sortie de son quatrième album prévue en mai prochain, suivie d’une tournée. L’auteur-compositeur a créé son propre label pour chanter ce dont il a envie, en liberté. Lilian rayonne. MUSIQUE Il nous accueille chez lui
L ilian Renaud est tombé d’un étage. Le chanteur repéré par The Voice sur TF1 en 2015 est passé géographiquement du plateau de Mamirolle à la vallée de la Loue, à Vuillafans précisé- ment. C’est là que l’artiste puise son inspiration, travaille, répète, enregistre. Le garçon a gardé ce sourire qui fait son charme. Il nous accueille chez lui pour évo- quer son actualité. Entretien. La Presse Bisontine : La dernière fois que nous avons consacré un article, c’était en 2019 avec la sortie de votre troisième album. Où en êtes-vous aujourd’hui ? Lilian Renaud : Après la sortie du troisième album éponyme, j’ai fait une vingtaine de dates en concert, rapidement écourtées par la crise sanitaire.Aujourd’hui, je finalise mon quatrième album qui doit sortir finmai et je prépare cette tournée qui doit commencer aumêmemoment si les conditions sanitaires le permettent. L.P.B. : Comment avez-vous vécu cet arrêt lié à la Covid ? L.R. : J’ai vécu cet arrêt comme tout le monde…J’ai pris du recul, j’ai attendu que ça passe. L.P.B. :Vous avez tout demême enclenché le quatrième album. L.R. : J’écris souvent mais effec- tivement la pause liée à la crise sanitairem’a permis dememettre au travail pour préparer ce qua- trième album. Aujourd’hui, j’ai envie de faire découvrir ces nou- velles chansons car certaines sont prêtes. L.P.B. : Quelques-unes ont fuité. Est-ce une stratégie ?
Bio express
l Originaire de Mamirolle, il a 29 ans l Il remporte en 2015 la 4ème
saison de l’émission The Voice sur TF1 l Il sort son premier album “Le Bruit de l’Aube”, disque de platine l En 2019, après trois ans d’absence, il sort son troisième album autoproduit à l’image du quatrième dont la sortie est
prévue en mai 2021.
Lilian Renaud a beaucoup écrit, composé. Maintenant, il lui tarde de retrouver la scène - comme tous les artistes - pour présenter ses nouvelles chansons.
allait un peu trop vite, d’oùma volonté de trouver un autre chemin, plus en retrait, qui me per- mette de toujours vivre de la musique. L.P.B. : Cette volonté de trouver votre chemin, seul, peut vous fermer des portes. L.R. : Peut-être. Mes chansons, je les com- pose à la guitare ou au piano, je les écris et personne ne me dit ce que je dois chanter. On peut ne pas aimer mes chan- sons mais personne ne me dit ce que je dois faire. Si demain une maison de
le monde mais je n’écris pas des chansons pour soutenir un combat. Dans le précédent, j’avais chanté “Quoi de plus beau” où je parle du suicide des agriculteurs.Ma chanson n’a rien changé car environ 400 sui- cides ont été comptabilisés cette année dans la profession, par contre elle a touché et mis du baume au cœur à certaines personnes. J’ai reçu énormément de messages. Il y aura beaucoup de chansons d’es- poir, d’amour : cet album est écrit avec le cœur. L.P.B. : L’espoir, tout le monde en a besoin en cette période troublée. L.R. : Oui je le pense. Mais je ne crois pas que les gens écoutent lamusique en se disant “j’aime cet album parce qu’il est triste” ou “j’aime cet album parce qu’il est joyeux.” Tu écoutes une chanson parce que tu es touché, parce qu’elle fait du bien. L.P.B. : L’album sera couplé à une nouvelle tournée. La scène vous manque-t-elle ? L.R. : Oui, elle me manque ! C’est là qu’on rigole. La tournée doit débuter à Talant (proximité de Dijon) le 22 mai, puis à la Commanderie de Dole le 29mai, à l’Éden de Sausheim le 2 octobre, le 28 novembre à l’Es- pace Pourny de Pontarlier. D’autres dates sont à venir en fonction de la crise sanitaire. Cela me tarde de retrouver la scène, de présenter ma nouvelle équipe, le groupe,mes chan- sons… n Propos recueillis par E.Ch
L.R. : Le single a fuité car je l’ai chanté sur scène enAlsace et sur France Bleu pour donner un avant-goût et parce que je n’ai pas de restrictions. L.P.B. : Cela veut-il dire que Lilian Renaud fait ce qu’il veut ? Qu’il ne répond pas aux demandes des maisons de disques ? Sans pression. L.R. : Je fais effectivement ce que je veux : personne ne me dit “tu dois chanter cela, ou tu ne dois pas.” L.P.B. : Comment expliquer cette “liberté” ? L.R. : J’ai choisi l’indépendance et l’autonomie artistique en créant L.R. Music Event, mon propre label. C’est arrivé après la sortie du second album où il s’est passé pas mal de choses. J’ai alors décidé d’essayer de continuer l’aventure seul, sans maison de disques. Cela ne s’est pas imposé à moi : je l’ai choisi. L.P.B. : Pascal Obispo fait la même chose. Ne risquez-vous pas de vous priver de relais dans ce milieu ? L.R. : Peut-être, mais j’ai gagné en liberté. Encore une fois, personne ne me dit ce que je dois chanter ou non. Je suis indépendant : j’ai besoin de comprendre tout ce qui se passe du début à la fin d’un album car je suis perfectionniste. Quand vous travaillez avec beau- coup de personnes, des éléments vous filent entre les mains. La preuve avec Pascal Obispo, les choses évoluent. J’ai souhaité tra-
vailler avec des gens de confiance, d’où ma collaboration avec Lee Cat- terson pour la réalisation de l’album et le son qui est basé à Ornans, Arnaud qui m’aide à booker les concerts. La suite, c’est L.R. Music, c’est-à-dire moi, qui gère. Je suis à la fois auteur, compositeur et éditeur. Je produis mes spectacles, mes albums. L.P.B. : Vous voilà producteur. Arrivez-vous à en vivre ? L.R. : Cela a bien marché pour le troisième avec 20 000 albums ven- dus. J’ai fait le plein lors des vingt concerts et réalisé 1,5 million de vues pour un clip. Je suis content. Je ne me plains pas car je vis de la musique et j’ai des droits d’auteur qui rentrent. Cela peut paraître étonnant mais je vis bien même si je ne roule pas sur l’or. J’ai un toit, je me chauffe, voilà (rires). L.P.B. : Votre public a-t-il changé depuis The Voice ? L.R. : C’est toujours un public familial avec parfois quatre générations qui viennent à mes concerts. L.P.B. : Êtes-vous agacé que l’on vous ramène toujours à The Voice ? L.R. : Non, c’est ainsi. L.P.B. : Quelles sont vos ambitions à l’avenir : retrouver le “show-biz” auquel vous avez tourné le dos ? L.R. : Si une télé m’invite, j’y vais, je ne crache pas dans la soupe. Men- talement et physiquement, j’ai eu un coup de mou après le deuxième albumdu fait de cette machine. Cela
“Personne ne me dit ce que je dois chanter.”
Pour Aubin, son neveu, et pour tous les autres enfants Lilian est le parrain de l’association “Les Z’amis de l’aube”, association bisontine qui soutient les enfants atteints de la maladie de Prader-Willi, une maladie génétique rare. “C’est tout naturel” dit-il pudiquement. Son neveuAubin est en effet touché par ce syndrome qui entraîne des mécanismes complexes de la satiété. Les enfants sont fortement attirés par la nourriture à partir de l’âge de deux ans. “L’objectif de l’association est de créer une maison d’accueil temporaire, de répit, pour des personnes présentant un syndrome de Prader-Willi et/ou des handicaps rares” évoque le chanteur. Ce projet doit se faire dans le Doubs en lien avec l’Agence régionale de santé. n
disques ou un label veut travailler avec moi tout en me laissant la pos- sibilité de garder mon indépendance, pourquoi pas ! Je ne suis pas non plus un anti-maison de disques. L.P.B. : Allez-vous envoyer les chansons du futur album à Zazie ? L.R. : (silence). Oui, pourquoi pas (rires). L.P.B. : Dans ce quatrième album, évoquez- vous des combats qui vous tiennent à cœur ? L.R. : Je fais des constats, je dis ma vérité qui ne peut pas plaire à tout
Informations : Les Z’amis de l’aube sur Facebook
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