La Presse Bisontine 225 - Février 2021

BESANÇON 18

La Presse Bisontine n°225 - Février 2021

Moins de faillites d’entreprises en 2020, la crainte pour 2021 Bilan en trompe-l’œil du tribunal de commerce qui enregistre moins de procé- dures de sauvegardes, moins de redressements et de liquidations judiciaires. Les aides de l’État “ont engendré un endormissement”. Attention au réveil. ÉCONOMIE Tribunal de commerce de Besançon

Qu’arrivera-t-il lorsque le patient se réveillera, qu’il devra s’acquitter de ses loyers, rem- bourser ses premiers prêts ? Des mesures de soutien devront être adoptées” commente-t-il. Sans ce soutien, les faillites vont s’enchaîner. Elles toucheront d’abord les structures déjà affai- blies avant la crise. Le plus dif- ficile est donc à venir. Présent dans la salle, Maître Renoud- Grappin, commissaire-priseur à Besançon craint l’afflux mas- sifs de cessations d’activité que l’État devra étaler : “Toutes ne seront pas à mettre sur le compte du Covid, prévient-il, mais l’État devra forcément prendre de nou- velles mesures de soutien” dit ce spécialiste des ventes aux enchères dont la dernière vente d’un restaurant à Pontarlier a réuni plus de 150 personnes. Qui dit plus de faillites dit davantage de produits à vendre et donc une baisse de leurs prix. Encore plus fortement que l’an- née précédente, le tribunal de commerce met en place un sys- tème d’identification des entre- prises en difficulté pour mieux les aider. “Ce n’est plus lorsqu’il y a une inscription au greffe du tribunal qu’il faut réagir mais bien avant, aux premières dif- ficultés. Une cellule de préven- tion est mise en place pour rece-

En chiffres l Entreprises inscrites au R.C.S. de Besançon : 30 559, soit 2 458 de plus qu’en 2019 l Durée moyenne des affaires rendues : 8,35 mois (contentieux général) l Sauvegardes : 8 en 2020, contre 4 en 2019 l Redressements judiciaires : 30 en 2020, contre 74 en 2019 l Liquidations judiciaires : 8 en 2020, 10 en 2019 l Liquidations judiciaires simplifiées : 70 en 2020, 101 en 2019 l Procédures collectives en cours : 1 256 en 2020, 1 349 en 2019 l Poursuites d’activités : 554 en 2020, 1 349 en 2019 l Liquidations judiciaires en cours : 30 en 2020, contre 47 en 2019 l Chiffre d’affaires total pour les procédures ouvertes : 22,9 millions d’euros en 2020, 74,5 millions en 2019

L’ audience solennelle de rentrée du tribunal de commerce de Besançon donne chaque année le pouls de l’activité économique locale à un instant T. Ce cru

çon Pierre-André Dubreuil apporte d’emblée un bémol : “Les aides bénéfiques de l’État visant à aider les entreprises lors de la crise sanitaire ont engendré un endormissement.

2020 est bien plus difficile à classer que les précédents. Bon millésime à en croire la baisse des procédures collectives (lire par ailleurs), le président du tribunal de commerce de Besan-

gérer ont été prononcées ainsi que trois faillites personnelles dans le ressort du tribunal de Besançon. Deux nouveaux juges bénévoles viendront rendre la justice en toute impartialité. Il s’agit d’Isa- belle Blateyron, gérante de la chocolaterie “Le Criollo” à Cha- lezeule et Éric Vouillot, gérant d’entreprise à Besançon. Pour que l’activité reprenne, les chefs d’entreprise ont besoin de clarté. Pour le moment, c’est le flou total. n E.Ch.

voir les chefs d’entreprise afin de leur proposer des solutions en cas de difficulté” annonce le président. Comme

L’audience solennelle de rentrée au tribunal de commerce de Besançon.

Des mesures de soutien attendues en 2021.

annoncé l’an dernier, le tri- bunal a ren- forcé la “Cham- bre des sanctions” char- gée d’écarter les gérants malhonnêtes. Ainsi, cinq interdictions de

EN BREF

ÉDUCATION

Fini le D.U.T. Du nouveau à l’I.U.T. de Besançon

Électricité 100 % d’électricité renouvelable pour les bâtiments communaux de la Ville de Besançon ! Tous les bâtiments communaux de la Ville de Besançon sont depuis le 1 er janvier alimentés à 100 % en électricité renouvelable. Les écoles sont, elles, alimentées par une coopérative citoyenne et solidaire dont la production d’électricité est issue très largement de l’Est de la France. Pompiers Les pompiers du Doubs se sont armés d’une Unité mobile de vaccination anti-Covid pour vacciner ses personnels. Comme le S.D.I.S. est composé à 80 % de sapeurs- pompiers volontaires affectés pour la majorité en secteurs éloignés d’un centre vaccinal et peu disponibles en journée, son service de santé a déployé une unité mobile de vaccination anti-Covid qui se déplacera dans tout le département. Cette unité mobile est composée d’un binôme médecin- infirmier sapeurs- pompiers, équipé du nécessaire de vaccination. La première session de vaccination a eu lieu à la caserne de Vercel le 16 janvier.

L’offre de formation des I.U.T. évolue à la rentrée 2021 avec un nouveau diplôme de référence : le Bachelor universitaire de technologie qui se passera en trois ans. Explications.

C’ est une petite révolu- tion attendue de longue date dans le milieu. Le D.U.T. (diplôme universitaire de tech- nologie) délivré au bout de deux ans, va être remplacé par le B.U.T. (bachelor universitaire de technologie). Un cursus, dés- ormais étalé sur trois ans, qui validera un niveau licence. “On le demandait depuis au moins 20 ans. Cela va permettre une mise en cohérence de l’offre de formation des I.U.T. avec le mar- ché de l’emploi, et offrir une recon- naissance au niveau national et international” , indique Anne- Laurence Ferrari, directrice de l’I.U.T. Besançon-Vesoul, L’un des objectifs était en effet de s’inscrire dans le schéma euro- péen L.M.D. (Licence, Master, Doctorat), pour faciliter à la fois les échanges avec les universités étrangères mais aussi permettre la poursuite d’études. “Le monde socio-économique tend plus vers le Bac + 3 aujourd’hui. Avec ce

Bachelor, les jeunes auront un haut niveau académique. Sans passer par deux diplômes comme avant (D.U.T. et licence profes- sionnelle)” , résume la directrice. Ce nouveau diplôme qui se veut professionnalisant, avec 600 heures de projet tutoré et entre 22 et 26 semaines de stage en entreprise, a également été conçu pour créer des passerelles entrantes et sortantes. On pourra ainsi rejoindre le B.U.T.

Anne- Laurence Ferrari se réjouit de

en deuxième année après une année de licence, ou en troi- sième année après un B.T.S. Et de la même façon, bas- culer sur une licence généraliste après 2 ans de B.U.T. Ceux qui souhaiteraient s’ar- rêter en deuxième année se verront tout de même déli- vrer leur D.U.T. (qui continuera

l’arrivée de ce Bachelor.

“On va arriver à 30 % d’effectifs en plus.”

d’exister à l’image du D.E.U.G., mais ne sera plus proposé sur Parcoursup). Les candidatures, ouvertes à partir de ce 20 janvier sur la plateforme d’admission, se feront toutes en B.U.T. pour la pro- chaine rentrée. “On reste sur les mêmes spécialités. On propose 7 Bachelors qui correspondent à nos 7 départements avec 15 parcours de spécialisation” , pré-

cise Anne-Laurence Ferrari. Pour rappel, le site bisontin de l’I.U.T. regroupe unmillier d’étu- diants en génie mécanique et productique, en chimie, en infor- mation communication et en gestion des entreprises et admi- nistrations. Ce nouveau diplôme s’appuie sur un programme national et sera ouvert à l’alter- nance (généralement proposée en 2 ème ou 3 ème année). Reste dés-

ormais à le mettre en musique dans un calendrier serré au goût des équipes éducatives. Le sur- plus d’étudiants sur la 3 ème année devrait aussi amener une réor- ganisation interne. “On va arri- ver à 30 % d’effectifs en plus” , table la directrice. Les filières tertiaires, notamment de l’in- formation communication, pour- raient monter en puissance. n S.G.

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